Chapelle Notre-Dame d'Héas

CHAPELLE NOTRE-DAME D'HÉAS
1520m

10 août 2021

NB : L'altitude mentionnée ici est approximative.

INFOS

La chapelle Notre-Dame d'Héas est une chapelle aux origines datant d'avant 1349. Cependant, ayant subie de nombreux dégâts, elle fut reconstruite plusieurs fois au cours des siècles et l'édifice visible actuellement date de 1926. La chapelle est construite selon un plan en forme de croix et un mur-clocher s'élève au-dessus de l'entrée.

À l'intérieur de la chapelle se trouve une statue placée sur un socle situé en hauteur au-dessus du tabernacle. Elle représente une Vierge en majesté, tenant son fils sur les genoux et un globe surmonté d'une croix dans sa main droite. En bois polychrome, elle serait datée des XIIe, XIIIe siècles, et est mise en valeur par un fond bleu, représentant le Cirque de Troumouse, au centre d'un disque rayonnant, et complétée par une prière en caractères rouges sur fond or. Cinq toiles, réalisées ou seulement restaurées par le père Pibou de Garaison, sont présentes. Les deux plus connues sont la mère et son enfant priant la Vierge et le pâtre présentant son agneau à la Vierge. Un des vitraux représente la légende des deux colombes et celle des chèvres, qui racontent l'édification de la chapelle. Une cloche, datée de 1643, se trouve dans la sacristie.


HISTOIRE

1300 à 1400
La date historique de création de la chapelle est inconnue mais la construction de l'édifice est attachée à une légende.
-> voir la légende des Colombes de Héas.

En 1349 (PLG, PI), l'ancien hospice et sa chapelle du XIVe siècle sont décrits dans un censier du Livre Vert de Bénac. A cette époque, le vicomte de Castelloubon Arnaud III fait un don à la chapelle et à l'hospitalet. Ces bâtiments se trouvent sur un chemin de pèlerinage réputé de Zaragoza en Aragon, en passant par l'ermitage de Pineta, de l'autre côté du Port de la Canau (PLG).

1400 à 1600
Au cours des XVe et XVIe siècles, le sanctuaire reçoit de nombreux dons et legs (PLG).

En 1415 (PLG, PI), le seigneur de Sère, Bernat de Pène, fait don d'une mesure annuelle de froment au sanctuaire (PLG).

En 1584, la chapelle subit un incendie (PI).

En 1600 (PLG, PT, PI), l'hôpital de Notre-Dame de Héas est emporté par une avalanche. 20 personnes, dont le prieur, perdent la vie (PT).

En 1638, Pierre de la Barrère, prieur du sanctuaire, crée une confrérie en l'honneur de la Vierge. Cette confrérie perdura jusqu'à la Révolution (PLG).

En 1650 (GPM, PLG, PI), un tremblement de terre fait descendre dans la vallée tout un morceau de la montagne (GPM).

1700 à 1800
En 1715, la chapelle est reconstruite par l'abbé Brune, son prieur, aidé par le comte de Souillac et la population locale (PLG).

A la Révolution Française, la chapelle est vendue comme bien national (PLG, PI).

1800 à 1900
En 1810, le culte et les pèlerinages reprennent (PI).

En 1848, la chapelle est achetée par Monseigneur Laurence. Il donne alors la charge de son entretien et des services religieux aux Pères de Garaison (PLG).

En 1884, l'évêché rachète le sanctuaire (PI).

En 1892, grâce à une souscription, un campanile est édifié pour abriter une cloche offerte par le baron de Lassus. Monseigneur Lecot, archevêque de Bordeaux, célèbre la cérémonie d'inauguration le 21 juillet (PLG).

1900 à 2000
En 1915, une avalanche détruit la chapelle et l'hôtel de la Munia, qui lui est attenant. Un autel provisoire est élevé (PLG, PI).

Entre 1925 et 1926, la chapelle est reconstruite. Le style de l'ancienne chapelle est conservé, à l'exception du dôme hexagonal (PLG, PI).

En 1928, la nouvelle chapelle est inaugurée (PLG).

En 1941, en octobre, le domaine, alors propriété de la commune de Gèdre, est vendu par acte notarié à Monseigneur Choquet, évêque de Tarbes et Lourdes, qui le remet pour sa gestion à l'hospitalité Notre-Dame de Lourdes (PLG).

En 1955, les Pères de Garaison obtiennent la gestion de la chapelle (PLG).


TOPONYMIE

Notre Dame vient de la Vierge Marie, à qui est dédiée la chapelle. Héas est le nom du hameau du village de Gèdre où se situe la chapelle.

Héas, graphié à l'époque médiévale en fénas, féas, viendrait du latin fenum qui signifie foin (PT). Une possibilité, compatible avec la première, est que héas viendrait du gascon hén qui signifie foin associé au suffixe collectif végétal ar et au s du pluriel. Héas pourrait alors se traduire par les prairies, les lieux où il y a du foin (PdtP). Les deux possibilités sont compatibles dans le sens où héas viendrait du gascon hén qui viendrait lui-même du latin fenum.


LE CULTE DE LA VIERGE MARIE

La popularité de la Vierge Marie auprès des chrétiens est plus sensible dans la zone pyrénéenne que partout ailleurs en Europe. Les lieux de culte forment une chaîne ininterrompue depuis l'Euskaldi jusqu'à la Catalogne, sous la forme de chapelles, d'oratoires ou de sanctuaires, sans compter les multiples paroisses dédiées à la mère du Christ. De plus, un simple décompte des saints titulaires des paroisses de la zone pyrénéenne fait apparaître une prépondérance très nette de la Vierge, à elle seule davantage représentée que l'ensemble des autres saints. Sa vénération a des racines anciennes et mystérieuses, noyées dans les récits légendaires (3SPB).

A l'origine, le christianisme n'a voué de culte qu'aux martyrs et aux ascètes, et la Vierge Marie ne partageait aucune de ces qualités. La vénération populaire à Marie parvint en Europe après l'invasion musulmane en Syrie, au VIIe siècle, où ce culte prit naissance. Cet évènement provoqua en effet l'immigration de milliers de chrétiens arabes qui initièrent les Européens au culte de la Vierge. On attribue à deux papes, Serge I et Constantin I, d'origine syrienne, l'officialisation et l'expansion de ce culte, dans les évêchés et les monastères (3SPB).


SITUATION



MÉTÉOTutoriel météo

Chapelle Notre-Dame d'Héas (meteoblue)

TOPOS

Les topos du Bouquetin Boiteux passant à la Chapelle Notre-Dame d'Héas.

Itinéraire Km D+ Altitude max D+/Km Cotation Chiens
Pic de la Géla 17 1300 2851 76,47 T3 Interdit
Fourche de la Sède, Pic de la Sède 12,5 1150 2694 92 T3 Interdit
Cirque de Troumouse, Pic de Bounèu 17,5 1300 2726 74,29 T2/T3 Interdit


SOURCES

PLG : La Chapelle N-D d'Héas (Patrimoines Lourdes Gavarnie / Site internet)
GPM : Guide des Pyrénées mystérieuses. 1985. (Bernard Duhourcau / Editions Sand, Editions Tchou)
PT : Le Pays Toy. 2014. (Jean-Louis Massourre / Editions Langues et civilisations romanes)
PdtP : Petit dictionnaire toponymique des Pyrénées (Romain Bourbon / MonHélios)
PI : Panneaux informateurs


PHOTOS

Chapelle (10/08/2021)

Chapelle (10/08/2021)

Chapelle (10/08/2021)

Chapelle (10/08/2021)

Chapelle (10/08/2021)

Chapelle (10/08/2021)

Chapelle (10/08/2021)

Intérieur de la chapelle (10/08/2021)



Commentaires

  1. 14 mars 1704 Prébende pour la chapelle de N-D de Héas instituée par Jacques Joseph Auguste de Souillac marquis d'Azerat:


    « L’an 1704 et le 14ème jour du mois de mars … pour suivre les pieuses intentions de ladite feue Madame de Pujo, sa mère, pour la plus grande gloire de Dieu et le soulagement de son âme et de Messire Jacques de Pujo…a fait et par ces présentes fait donation pure et simple et à jamais irrévocable en faveur de l’église chapelle du prieuré de N-D de Héas en Barège, savoir est terre et verger le tout de contenance de 13 journaux et un quart et tout contigu savoir : 4 journaux et demi plantés en beau verger et le surplus en terre labourable, entrelacé avec ledit verger, situés au terroir de Vic parsan du quartier de Saint-Aunis, confrontant d’orient chemin royal qui va de Vic à Tarbes, occident pré dudit seigneur donateur, midi terre verger donné par ledit seigneur pour la chapellenie de Saint-Joseph, septentrion terre délaissée par ledit seigneur pour chemin de servitude et chemin pour passer et repasser pour les terres aboutissants audit chemin lequel ce prend audit chemin de Tarbes vers l’occident tirant vers le chemin appelé de Gayan tirant vers le septentrion le long des terres dudit seigneur, dépendant de Saint-Aunis, lequel aboutira audit chemin de Gayan, plus une pièce de terre pré de contenance de 6 journaux ou tant que soit audit terroir et parsan joignant ledit verger et terres, confronte d’orient ledit verger et terre, occident canal du moulin de Pujo, midi pré de la chapellenie de Saint-Joseph, septentrion le susdit chemin …payable par les économes des biens ci dessus donnés du revenu desquels biens sera pris annuellement la somme de 7 Livres pour la rétribution de 6 messes basses et une haute…et l’excédent du revenu…sera employé pour l’œuvre et la décoration de ladite église de Héas suivant qu’il sera trouvé à propos par les prieurs de ladite église de Héas et les consuls d’Esquière et Esterre…lesquels susdits biens ne pourront être vendus ni aliénés sous quelque prétexte que ce soit…sont à présent de valeur de 1 700 Livres…Fait et récité en présence de M. Me Jean de Péteil, prêtre, docteur en théologie, curé de Sarniguet, ancien prieur de ladite église de Héas et chanoine de l’église cathédrale de Tarbes, de Guillaume Brune ; prêtre, docteur en sainte théologie et archiprêtre de Caixon et Nouilhan… »

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