Château de Bazoges-en-Pareds

CHÂTEAU DE BAZOGES-EN-PAREDS
80m

20 novembre 2021

NB : L'altitude mentionnée ici est approximative.


INFOS

Le château de Bazoges-en-Pareds est une forteresse construite probablement au XIe siècle qui a subi des modifications au cours des siècles qui suivirent et dont il ne subsiste aujourd'hui que le donjon, un colombier, une porche de style Renaissance, de rares vestiges de remparts et l'Église Notre-Dame de l'Assomption qui faisait autrefois partie intégrante du château.

Le donjon
Le donjon, de 34m de haut est une tour rectangulaire, datée de la fin du XIVe siècle. Construite probablement à la demande de Jehan Girard, elle était intégrée dans un château plus vaste aujourd'hui disparu. Le donjon servait de système défensif du château mais surtout de résidence aux seigneurs de Bazoges jusqu'à la deuxième moitié du XVIe siècle.

Un escalier à vis de 83 marches permet d'atteindre les 5 étages et le chemin de ronde du donjon. L'intérieur du donjon, avec ses cheminées décorées, particulièrement celles des appartements seigneuriaux, ses moulures de portes, son décor des croisées d’ogive des salles d’apparats et ses trilobes sculptés des mâchicoulis, est un témoin du luxe de la résidence et de la richesse de ses constructeurs.

Le porche
Le porche, de style Renaissance, est daté des années 1530. Il possède un emplacement sur son fronton où se trouvait certainement un décor héraldique qui a aujourd'hui disparu.

Les remparts
Des remparts du château, il ne reste que le mur de la haute-cour, un morceau du mur intermédiaire et le mur sud, vers les jardins.

L'église
L’angle nord-est de la forteresse était occupé par l'Église Notre-Dame de l'Assomption, construite au XIe siècle, agrandie au XVe et restaurée au XIXe. Les traces de fortifications sur les murs nord de l'église, dans et sous la chapelle, témoignent du rôle défensif que jouait l’édifice au sein de la forteresse.

Le jardin d'inspiration médiévale
Le jardin d'inspiration médiévale fut construit en 1994. Il regroupe plus de 300 espèces végétales regroupées sur une superficie de 5000m² ainsi que l'ancien colombier.

Le colombier
Le colombier, construit vers 1530 et achevé en 1541, est situé actuellement dans le jardin d'inspiration médiévale. A l'époque de sa construction, il était situé à l'intérieur du complexe du château. Le colombier est un édifice circulaire d’environ dix mètres de diamètre qui n'a pas été restauré depuis sa création, en dehors de la couverture de tuiles qui fut rénovée pour des raisons de sécurité.

L'édifice comporte 1980 boulins, un boulin étant un trou dans le mur d'un colombier, qui sert de nid au pigeon. Bien que cela n'ait pas été démontré, il est admis que le nombre de boulins permet de calculer la superficie du domaine sur lequel le colombier est implanté, chaque boulin représentant ici 1 hectare de terres arables appartenant au seigneur.

Le linteau de porte du colombier est composé d’une unique pierre rectangulaire en calcaire, au centre de laquelle est sculpté un écu. A droite, dans l'écu, se trouvent les armes de la famille Girard, à gauche celles de la famille Lorfevre.

La lucarne nord du pigeonnier porte un fronton triangulaire au centre duquel figure un cartouche armorié rectangulaire, encadré de la date de 1594. A droite, dans le cartouche, figurent les armes de la famille Poussard accompagnées à gauche de celles d'Esther de Pons, ces dernières combinant les armes de la famille de Pons avec celles de la famille de Polignac, dont est issue la mère d'Esther de Pons. Ce fronton armorié au nord pourrait témoigner de travaux de restauration consécutif à un éventuel court siège du château par une troupe de la Ligue Catholique en 1594, un évènement rapporté selon la tradition mais qu'aucune source ne vient confirmer.


HISTOIRE

1000 à 1200
Au cours du XIe siècle, Thibaut Luneau, premier seigneur connu de Bazoges apparaît dans un texte. Il est probable qu'il existe à cette époque un château à l'emplacement où se situe le donjon actuel. Les Luneau se succèdent ensuite comme seigneurs de Bazoges.

En 1056, Bazoges est mentionné pour la première fois.

1300 à 1400
Vers 1365-1370, le dernier seigneur Luneau de Bazoges décède sans descendance. La place devient alors la possession de Jehan Girard, maire de La Rochelle à quatre reprises et personnage influent de la région, qui s'était marié avec Marie Luneau, nièce du dernier seigneur Luneau.

En 1380, Jehan Girard reçoit l'autorisation de fortifier sa place. Le donjon du château est certainement construit à la suite de cette autorisation, peut-être sur une base plus ancienne.

1400 à 1500
En 1409, Jehan Girard décède et c'est son fils, Regnault Girard, maître d'hôtel et ambassadeur du roi Charles VII, qui lui succède. Regnault Girard n'apporte pas de modifications à Bazoges.

En 1472, Jean II Girard, petit-fils de Regnault Girard, reçoit une nouvelle autorisation de fortifier la place de Bazoges. Il lance alors des travaux touchant en particulier à l'église paroissiale. Une nouvelle chapelle, une nouvelle nef et un nouveau chœur sont construits.

1500 à 1600
Dans les années 1530, Jean III Girard et son épouse Valentine Lorfevre font ériger un porche de style Renaissance avec certainement un décor héraldique sur son fronton, ainsi qu'un colombier à l'intérieur du complexe de la forteresse. Le colombier comporte 1980 boulins, chaque boulin représentant 1 hectare de terres arables détenues par le seigneur.

En 1563, le 1er février, Jean III Girard meurt assassiné, ne laissant que trois filles. Charles Poussard, seigneur de Fors et du Vigean et protestant proche du roi de Navarre, prend alors possession de Bazoges. Dès lors, la famille Poussard et leurs futurs successeurs ne résideront plus dans la forteresse médiévale qui se dégrade au fur et à mesure.

En 1594, selon la tradition, le château résiste à un court siège par une troupe de la Ligue Catholique.

En 1595, il est possible qu'à la suite du siège de 1594, Charles II Poussard et son épouse Esther de Pons, qui sont alors en possession du château, fassent rénover le colombier et fassent graver, sur son fronton nord, un écu portant leurs armoiries familiales ainsi que la date 1594.

1600 à 1800
En 1680, la famille Poussard perd la possession de Bazoges qui revient alors à la famille Baudéan, une importante famille originaire du Béarn qui possède le titre de comte de Parabère et de Pardaillan.

En 1769, la famille Baudéan perd la possession de Bazoges qui revient alors à François-Charles Carré, seigneur de Candé.

En 1794, le 30 janvier, la colonne républicaine commandée par le général Prévignaud incendie l’église, le presbytère et plusieurs maisons du village de Bazoges.

1800 à 2000
En 1859, Paul-Laurent Augier de Moussac, qui a épousé la petite-fille de François-Charles Carré, vend les ruines du château de Bazoges à Henri Pervinquière.

Au cours de la première moitié du XXe siècle, les murs de l'enceinte du château, qui étaient en ruines, sont presque complètement rasés.

En 1927, le donjon est inscrit aux Monuments historiques.

En 1989, le donjon, qui appartient à la famille Pervinquière, est racheté par la mairie de Bazoges-en-Pareds. Une campagne de restauration débute.

En 1994, la campagne de restauration prend fin. Elle a épargné la plupart des murs et des cheminées du donjon, où se concentrent la totalité des décors héraldiques du bâtiment, ainsi que le colombier érigé dans les années 1530. Au cours de la même année, un jardin d'inspiration médiéval, intégrant ce colombier, est créé au sud du donjon.

En 2003, l'église, le colombier, les vestiges de fortifications, le porche de style Renaissance et l'ensemble des terrains à l'intérieur de l'enceinte du château sont inscrits aux Monuments historiques.

En 2018, le jardin d'inspiration médiéval est classé Jardin remarquable.


TOPONYMIE

Le nom de Bazoges-en-Pareds vient du village, nommé Bazoges-en-Pareds, dans lequel se situe le château.

Pareds vient du nom de l'archiprêtré, puis archidiaconé, de Pareds, constitué dès le Ve siècle et dont faisait partie la paroisse de Bazoges-en-Pareds. Pareds viendrait ainsi du nom d'une ancienne cité gallo-romaine, Altoparedum, aujourd'hui située sur la commune de la Jaudonnière, qui était le siège de cet archidiaconé.

Une hypothèse serait que bazoges viendrait du latin basilica qui désignait certainement les lieux où était rendue la justice. Cependant Bazoges-en-Pareds n'a livré aucun vestige d'un tel lieu. Une autre hypothèse serait que bazoges viendrait du latin badius qui est le nom du bai, une couleur proche du rouge, et du suffixe patois auge qui vient du latin ager qui signifie champs, pays, territoire. Bazoges serait ainsi le pays du bai, le pays rouge. Il semble que la terre de Bazoges-en-Pareds a effectivement une couleur plutôt rouge.


SITUATION



MÉTÉOTutoriel météo

Donjon de Bazoges-en-Pareds (meteoblue)

TOPOS

Les topos du Bouquetin Boiteux passant au Donjon de Bazoges-en-Pareds.

Itinéraire Km D+ Altitude max D+/Km Cotation Chiens
Donjon de Bazoges-en-Pareds, Lac de Rochereau, Dolmen des Landes, Ciste des Cous, Pierre-Folle des Cous 17 150 100 8,82 T1 Autorisé


SOURCES

Bazoges-en-Pareds, château (ARMMA / Site internet)
Bazoges-en-Pareds, château (colombier) (ARMMA / Site internet)
Château de Bazoges-en-Pareds (Histoire de Vendée / Site internet)
Bazoges-en-Pareds (Site officiel)
Château (Base Mérimée)
Bazoges-en-Pareds (Wikipédia)


PHOTOS

Porche, Donjon

Donjon

Donjon, Porche

Donjon

Porche

Donjon

Donjon

Entrée secondaire

Entrée du jardin d'inspiration médiévale



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