Eglise Saint-Michel de Montaner

ÉGLISE SAINT-MICHEL
260m

31 novembre 2021

NB : L'altitude mentionnée ici est approximative.

INFOS

L'extérieur
Bâtie sur les pentes de la butte sur laquelle est construit le Château de Montaner, l'Église Saint-Michel, de 39m de long pour 19m de large, hors tout, est recouverte d'ardoises et ses murs de briques, de galets et de pierres, sont épaulés de nombreux contreforts. Les façades possèdent de nombreux trous de boulins ainsi que des ouvertures relativement modestes. Seule la fenêtre centrale du chœur, obturée à la fin du XVIIe siècle ou au début du XVIIIe siècle et qui possède encore des remplages de pierre, n'a pas été modifiée. La fenêtre du sud a été allongée vers le bas et celle de l'est est probablement du XVIIe siècle.

La nef unique, probablement du XIVe siècle, s'inscrit entre un chœur, daté du début du XVIe siècle, et un clocher arcade. Le chœur et le clocher sont plus hauts que la nef.

Le clocher
Le clocher mur à trois baies, incendié en 1857 et restauré en 1959, borde la nef à l'ouest. D'une épaisseur de 2,10m, il possède une maçonnerie de galets avec ses parties constructives et ses rampants en pierre de taille. Trois arcades à arc brisé constituent les abris des cloches. Celle du nord, plus large et légèrement plus haute que les autres, abrite une cloche plus importante tandis que celle du sud ne dispose pas de cloche actuellement.

Le clocher surmonte un porche couvert en ardoise, probablement du XIXe siècle, sous lequel s'ouvre le portail d'entrée de l'église, constitué d'un arc brisé en pierres de taille. La menuiserie de la porte semble être du XVIIe siècle.

La nef
Du fait de la construction de l'église sur une pente, l'entrée dans la nef s'effectue par un escalier de quatorze marches occupant les deux-tiers de la première travée et constituant sur les côtés, des gradins formant des tribunes.

La nef est composée de trois travées. La première est voûtée en berceau, les deux autres sur croisées d'ogives. Les trois travées sont cependant constituées de briques et leur structure en plan est homogène. Sur ces trois travées, la voûte centrale est contrebutée par trois arcs transversaux d'un mètre d'épaisseur environ s'appuyant sur de larges contreforts. La contrebutée de la première travée est un mode de construction rare qui se retrouve en Béarn à Notre-Dame de Lescar et qui paraît d'origine bourguignonne, diffusé à partir des églises cisterciennes.

Le chœur
Le chœur est voûté d'ogives à sept quartiers rayonnants et compte pour environ un quart de l'édifice. Ses arcs sont en pierre et non en briques comme dans le reste du monument, et ne reposent pas sur des piliers ou des supports mais pénètrent directement dans le mur. La clef de voûte représente un ange tenant un phylactère et dont la tête, orientée vers la nef, regarde l'autel.

La fenêtre du centre, obturée à la fin du XVIIe siècle ou au début du XVIIIe siècle suite à la mise en place du retable a conservé ses dispositions d'origine. La fenêtre nord est de création récente et sur son vitrail, daté de 1946, est représenté le portrait de l'abbé Birou, qui fut curé de Montaner de 1921 à 1949. La fenêtre sud a été agrandie vers le bas, probablement au même moment que la construction de la fenêtre nord afin de la rendre symétrique. L'abaissement de cette ouverture a entamé l'arc d'une fenêtre inférieure ancienne et entraîné son obturation. Tous ces travaux sur les fenêtres pourraient être de la fin du XVIIe siècle ou du début du XVIIIe siècle.

La porte d'accès à la sacristie, entamant la décoration, est probablement du XVIIIe siècle.

Le décor pictural
Le décor pictural de l'église, daté peut-être de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe siècle, recouvrait à peu près toutes les parois. Dans le chœur figurent des scènes de la Création et de la Nativité ainsi qu'un certain nombre de saints, apôtres ou non, dans des niches. Le mur ouest est consacré au Jugement Dernier. Dans la nef, en partie basse, est représentée certainement la Passion dont il ne subsiste que peu de choses. Au-dessus sont figurés les apôtres.

Les couleurs employées pour le décor pictural sont relativement restreintes et simples avec du noir, du blanc, du gris, des ocres rouge et jaune, des terres de Sienne naturelle et brûlée et exceptionnellement du vert comme fond de certains rinceaux du chœur et dans certaines décorations en rubans pliés. La décoration de l'église permet de distinguer plusieurs maîtres-peintres, au moins quatre.


HISTOIRE

1300 à 1400
Au XIVe siècle, la nef de l'église est probablement construite.

1500 à 1600
A la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle, le chœur de l'église est construit. Le décor pictural de l'église est peut-être réalisé à cette époque.

1600 à 1700
A la fin du XVIIe siècle ou au début du XVIIIe siècle, dans le chœur de l'église, la mise en place du retable principal entraîne l'obturation de la fenêtre centrale et probablement l'ouverture de la fenêtre nord, ainsi que l'agrandissement vers le bas de la fenêtre sud, ce qui a entraîné l'obturation d'une fenêtre inférieure. La fenêtre de l'est est probablement construite au cours de ce siècle, ainsi que la menuiserie de la porte d'entrée de l'église.

1700 à 1800
Au XVIIIe siècle, les parois du chœur sont décorées d'un lambris de menuiserie, ce qui recouvre des fresques. La porte d'accès à la sacristie est probablement édifiée au cours de ce siècle.

Suite à la Révolution, les biens du Clergé sont nationalisés le 2 novembre 1789 et mis en vente le 19 décembre 1789. La procédure des ventes est mise en place fin juin 1790 et le démarrage général des ventes a lieu rapidement, entre décembre 1790 et février 1791. 

1800 à 1900
En 1859, le clocher, incendié, est restauré et modifié. Il est maintenant surmonté d'un abri de cloche en charpente et surmonté d'une flèche qui s'encastre dans une toiture au faîtage parallèle au mur arcade, terminée latéralement par deux frontons de type classique. Le porche d'entrée de l'église est probablement construit au cours de ce siècle.

1900 à 2000
En 1945, l'abbé Birou décape les fresques du mur ouest.

En 1946, un vitrail représentant l'abbé Birou est installé dans la fenêtre nord du chœur.

En 1956, l'architecte des Bâtiments de France Jean Lauffray effectue des recherches archéologiques et découvre dans le chœur de l'église des fragments de peinture représentant un ange. Un rapport est établi.

En 1957, la commune de Montaner commence la réfection de la charpente et de la couverture. La voûte du chœur est endommagée au cours des travaux. Suite au rapport de 1956, l'Église Saint-Michel est classée aux Monuments historiques.

En 1959, le clocher et les glacis de contrefort sont restaurés par M. Prunet, architecte en chef des Monuments historiques. L'abri de cloche en charpente et la flèche sont supprimés.

En 1970, les voûtes du chœur sont consolidés par M. Lemort, architecte en chef des Monuments historiques.

En 1980, les fresques du chœur sont restaurés par M. Genovesio, sous la direction de M. Brochard, inspecteur des Monuments historiques.

En 1981, les boiseries du chœur, sous lesquelles se trouvent des fresques, sont enlevées.

En 1982, les fresques du mur ouest et de la nef sont restaurées et les boiseries sont remontées dans une pièce latérale. Une réfection du sol du chœur et de la sacristie est effectuée.


TOPONYMIE

Le nom de Montaner vient du village, nommé Montaner, au-dessus duquel se situe le château. Montaner viendrait du français mont dans le sens colline, hauteur et de Aner qui est le nom des vicomtes qui possédaient la région. Montaner signifierait ainsi le mont des Aner.


SITUATION



MÉTÉOTutoriel météo

Église Saint-Michel (meteoblue)

TOPOS

Les topos du Bouquetin Boiteux passant à l'Église Saint-Michel de Montaner.

Itinéraire Km D+ Altitude max D+/Km Cotation Chiens
Castetbieilh, Château de Montaner, Église Saint-Michel * * * * T1 Autorisé


SOURCES

Montaner - L'église Saint-Michel (Gérard Coze / AEAB)
Eglise Saint-Michel (Base Mérimée)


Depuis le sud-ouest

Porche d'entrée

Clocher arcade et porche d'entrée

Depuis le nord-ouest

Depuis l'est



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