Eglise Saint-André (Eglise des Templiers)

ÉGLISE SAINT-ANDRÉ (ÉGLISE DES TEMPLIERS)
700m

1 juin 2021

NB : L'altitude mentionnée ici est approximative.

DESCRIPTION

L'enceinte
Datée de la fin du XIe siècle, l'Église Saint-André, dite Église des Templiers, est une église fortifiée entourée d'un rempart crénelé de 6m de haut et d'une tour de défense, la tour de l'Arsenal, qui furent érigés au XIVe siècle. Le rempart est maçonné en pente à sa base afin d'éviter les coups de bélier et les actions des mineurs et les hauts des créneaux, c'est-à-dire les merlons, sont recouverts de dalles de schiste qui sont surmontées par des pierres, ces dernières empêchant les dalles de schiste de s'envoler lors des grands vents mais aussi servant de protection spirituelle contre les mauvais esprits. Au sud de l'enceinte, sur les remparts, se trouve une étroite poterne dont certains pensent qu'elle était destinée aux cagots. Elle est aujourd'hui murée. L'entrée à l'intérieur des remparts s'effectue par une porte située au nord-ouest dans les remparts, percée en 1865, ou par une porte située sous la tour de l'Arsenal. La tour de l'Arsenal dispose d'un mâchicoulis, c'est-à-dire un balcon percé d'ouvertures dans sa partie inférieure desquelles des projectiles pouvaient être lancés sur des assaillants.

Dans l'enceinte
Face à l'entrée, sous la tour de l'Arsenal, se situe une porte menant à l'église. Entre ces deux entrées, au plafond de la voûte sous la tour de l'Arsenal, se trouve une peinture, datée du XIVe siècle et restaurée en 1860 par le père Nicolas-Justin Pibou, représentant les 4 évangélistes et le Christ tenant le globe terrestre. Au-dessus du Christ une inscription latine se traduit par "levez-vous les morts, approchez pour le jugement". Sur le flanc est de l'édifice et à l'intérieur de l'enceinte, se trouve un cimetière avec des pierres tombales datées du XVIIIe au XIXe siècle. A l'entrée de ce cimetière, sous la tour de l'Arsenal, se trouve un petit sarcophage posé dans une niche, et sur lequel est inscrit, en occitan. Au sud, à l'intérieur de l'enceinte et accolée à l'église, se trouve une tour-clocher, dite tour de l'Horloge, érigée vers le XVe siècle et dont l'ouverture des fenêtres date de la deuxième moitié du XIXe siècle, sous Napoléon III. Sur le flanc sud de l'édifice et à l'intérieur de l'enceinte, se trouve la Chapelle Notre-Dame-de-la-Piété, datée du XVIIe siècle et utilisée aujourd'hui comme musée, peut-être depuis le XIXe siècle. L'entrée à l'intérieur de l'église s'effectue par la porte située sous la tour de l'Arsenal ou par le portail situé au nord-ouest de l'église. A gauche de la porte située sous la tour de l'Arsenal se trouve un enfeu, c'est-à-dire une niche funéraire à fond plat, dans laquelle, en 1236, fut inhumée une fille de condition noble de Barèges et décédée à l'âge de 7 mois. Le texte inscrit sur cet enfeu pourrait se traduire par "ci-gît Bernardine de Doumet de Bat ; fille de Naramon de Barèges et de madame Nahera ; 1236 année de la mort dans la dernière semaine d’avril ; Gile de Sera l’a fait".

Le portail d'entrée de l'église
Au-dessus de ce portail, se trouve une main peinte qui, symboliquement, bénit ceux qui viennent adorer Dieu dans le temple et, sous cette peinture, le monogramme du Christ, avec le X grec qui est l'initial du mot Khristos, soit en latin Christus, et avec les 4 lettres, alpha, omega, P et S, rappelant le texte des livres saints : "je suis l'alpha et l'omega, le commencement et la fin", alpha étant la première lettre de l'alphabet grec et omega la dernière, et P étant la première lettre du mot latin principium soit commencement et S la dernière du mot latin finis soit fin. Toujours au-dessus de ce portail, sur le tympan, se trouve une fresque sculptée, qui fut dégradée en 1793 à coups de pierre, et qui est entourée par une inscription latine qui, selon l'abbé Abadie, signifie "la cour céleste s'ouvre pour le juste qui quitte la terre : son lit de repos est le Christ né de la Vierge". A gauche de ce tympan se trouve une inscription commémorative qui donne la date de 1240, ou 1260. Au-dessus du portail, sur le linteau, une autre inscription latine se traduit par "chaque année, le serpent se dépouille de sa vieille peau, il est très humble ; comme lui, dépouillez-vous du vieil homme, soyez humbles, soyez purs ; si vous voulez entrer dans ce temple qui vous est ouvert, recherchez ces choses". A la base de la colonne à gauche du portail, est écrit, toujours en latin, "je ne puis être fléchi ; si tu es droit, je le suis aussi". A la base de la colonne à droite, est inscrit en latin "je soutiens ceux qui sont dignes, je condamne les méchants". Enfin, sur le côté droit se trouve une excavation qui était un tombeau d'une personne aujourd'hui inconnue.

L'église
L'église, longue de 23,5m, est entourée de murs de 1,4m de large et de 12m de haut. Elle est recouverte d'un toit d'ardoises et est composée d'une nef voutée que des arcs divisent en 4 travées prolongées par l'abside semi-circulaire. La nef et l'abside ont une largeur de 7,5m et la nef et le chevet sont surélevés pour permettre la mise en place d'un chemin de ronde. L'église dispose de fonts baptismaux, c'est à dire des cuves destinées à recevoir l'eau du baptême, datés du XIIe siècle et, sur la voûte de l'abside, d'une fresque du père Nicolas-Justin Pibou, datée de la deuxième moitié du XIXe siècle, et représentant saint André offrant la palme du martyr au Christ.

1 juin 2021

CHRONOLOGIE

1000-1100
A la fin du XIe siècle, peut-être en 1100 selon l'abbé Abadie, une église primitive est construite par la famille de Saint-André sur l'un de ses terrains.

1100-1200
Au cours du XIIe siècle, des fonts baptismaux sont installés dans l'église.

1200-1300
En 1236, une fille de Barèges et de condition noble, décédée à l'âge de 7 mois, est inhumée dans l'enfeu situé aujourd'hui à gauche de la porte d'entrée de l'église sous la tour de l'Arsenal. En 1240, ou en 1260, l'église est consacrée. En 1262, la famille de Saint-André, qui est alors propriétaire laïque de l'édifice, donne aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, basés à Gavarnie sous la direction de Guillaume de Sertz et qui sont un ordre de moines-soldats, leur droit de patronat, c'est à dire le droit de proposer un candidat pour devenir curé de l'église, celui-ci étant ensuite choisi par l'évêque parmi les différents candidats. La famille de Saint-André aurait alors gardé les revenus de l'église, dont les dîmes de la paroisse. De son côté, l'évêque de Tarbes, en désaccord avec ce choix de la famille de Saint-André, se serait opposé vainement à ce don.

1300-1400
En 1352, les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, basés à Gavarnie, obtiennent officiellement de l'évêque de Tarbes que le curé de l'église ne soit plus nommé par l'évêque mais directement par eux. En 1362, la dernière héritière de la famille de Saint-André, Marie de Saint-André, se fait donate de l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, à l'hôpital de Gavarnie, c'est à dire qu'elle est admise dans l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, en raison de services que l'Ordre lui aurait rendu, certainement suite à une maladie qui pourrait être la peste, celle-ci ayant sévi dans les environs entre 1348 et 1349, lors de la grande épidémie qui frappa tout l'Occident. En contrepartie, Marie de Saint-André fait don de l'église et des privilèges qui l'accompagnent aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Le 1 avril 1362, une bulle du pape Clément VI confirme le droit aux Hospitaliers basés à Gavarnie, alors sous la direction de Loup de Salies, de désigner directement le curé de l'église. Dorénavant entièrement propriétaires des lieux, les Hospitaliers y accueillent les pèlerins en route vers Saint-Jacques de Compostelle, avant Gavarnie et le passage des Pyrénées par le Port de Boucharo.

Au cours de ce XIVe siècle, les Hospitaliers fortifient l'église, peut-être à la demande de la population pour qu'elle serve de refuge en cas d'attaques de pilleurs, qui semblent fréquentes à cette époque. Des fossés sont creusés et les remparts sont élevés avec une tour de défense, la tour de l'Arsenal, dans laquelle sont entreposés les munitions et les armes. A la base de ces remparts et de la tour de l'Arsenal, une maçonnerie en pente est érigée afin d'éviter les coups de bélier et l'action des mineurs. Il est possible mais pas certain que le fossé soit enjambé alors par un pont-levis. Une peinture représentant les 4 évangélistes et le Christ tenant le globe terrestre vient orner la voûte de la tour-porte, sous la tour de l'Arsenal.

1400-1500
Au XVe siècle, un clocher-tour, dite tour de l'Horloge est érigé. Entre 1420 et 1440, une chapelle est probablement construite sur le flanc sud, à l'intérieur de l'enceinte.

1600-1700
En 1652, sur le flanc sud et sur l'emplacement de la chapelle du XVe siècle, la Chapelle Notre-Dame-de-la-Piété est construite suite aux épidémies de peste qui sévissaient en 1650. Cette chapelle devient ensuite, pour une longue période mais à une époque inconnue, le siège d'une confrérie de Pénitents blancs, de laquelle le curé de Luz était le prieur.

1700-1900
En 1736, l'Ordre de Malte succède aux Hospitaliers.

En 1793, la fresque sculptée au-dessus du portail d'entrée de l'église est dégradée à coups de pierre.

Entre le XVIIIe et le XIXe siècle, de nombreuses pierres tombales sont installées sur le sol entre l'église et l'enceinte. En 1778, le père Ambroise de Lombez, un saint religieux de l'ordre des capucins, est enterré sous le seuil de la Chapelle Notre-Dame de la Piété. En 1835, le cimetière de l'église est désaffecté.

Probablement au cours du XIXe siècle, la Chapelle Notre-Dame de la Piété est transformée en musée. Durant ce même XIXe siècle, l'abbé Abadie, alors curé de Luz, reconstitue et déchiffre les inscriptions latines autour du portail. Ce même curé fait remanier l'intérieur de l'église et, désirant construire une nouvelle église, l'actuelle étant jugée trop petite et trop obscure, une souscription est ouverte à ce sujet. Cette souscription ne donnant pas grand-chose, le projet est abandonné. 

En 1840, l'église est classée aux Monuments historiques. Entre 1852 et 1870, sous Napoléon III, les meurtrières de la tour-horloge sont transformées en fenêtre. Vers 1860, le père Nicolas-Justin Pibou restaure la peinture qui orne la voûte de la tour-porte, sous la tour de l'Arsenal. Probablement en 1861, le corps du père Ambroise de Lombez est transféré dans la Chapelle de Solférino, et, en 1865, une porte est percée dans le rempart nord, face au portail roman. Durant cette deuxième moitié du XIXe siècle, le père Nicolas-Justin Pibou peint la fresque sur la voûte de l'abside à l'intérieur de l'église.

1 juin 2021

TOPONYMIE

L'église est généralement nommée Église des Templiers mais c'est un nom erroné puisque l'édifice n'a jamais appartenu aux Templiers. Cette erreur pourrait provenir d'une brochure intitulée Voyage du Bourg des bains de Barèges à Gavernie, éditée en 1788, et qui fut écrite par Marie-Germain Noguès, avocat au parlement.

Le nom de Saint-André vient du nom du saint à laquelle est dédiée l'église.

Le nom de Notre-Dame-de-la-Piété vient de la Vierge Marie qui est la sainte à laquelle est dédiée la chapelle.

Le nom de tour de l'Arsenal vient du fait que la tour était autrefois utilisée comme dépôts d'armes et de munitions.

Le nom de tour de l'Horloge vient du fait que la tour dispose d'une horloge.

SITUATION


1 juin 2021


METEOTutoriel météo

Météo Luz-Saint-Sauveur (Météo France)
https://meteofrance.com/previsions-meteo-france/luz-saint-sauveur/65120

Météo Luz-Saint-Sauveur (Météociel)
https://www.meteociel.fr/previsions-arome-1h/24215/luz_saint_sauveur.htm

Météo Luz-Saint-Sauveur (meteoblue)


TOPOS

Les topos du Bouquetin Boiteux passant à l'Église Saint-André (Église des Templiers).

Itinéraire Km D+ Altitude max D+/Km Cotation Chiens
Eglise des Templiers, Turon des Longues, Pic de Bergons 15,5 1500 2068 96,77 T2 Autorisé


SOURCES

Le Pays Toy (Jean-Louis Massourre / Autoéditions)
Canton de Luz-Saint-Sauveur (Patrimoines Lourdes Gavarnie)
Histoire du grand prieuré de Toulouse... (Antoine Du Bourg / BNF)
Guide des Pyrénées romanes (Julie Vivier, Sylvain Lapique / Editions Privat)
Pyrénées romanes (Victor Allègre, Marcel Durliat / Zodiaque)
Église des Templiers (Base Mérimée)
Luz-Saint-Sauveur (Loucrup65)
Les voyages du bourg... (Les Amis du Livre Pyrénéen)


1 juin 2021

1 juin 2021

Cimetière - 1 juin 2021

Pierres tombales - 1 juin 2021

Tour de l'Horloge - 1 juin 2021

Passage arrière de la chapelle-musée - 1 juin 2021

Escalier de la Tour de l'Arsenal - 1 juin 2021

Portail d'entrée de l'église - 1 juin 2021

Entrée de la chapelle-musée - 1 juin 2021

Intérieur de l'église avec la fresque du père Pibou - 1 juin 2021

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