Asphodèle blanc

Asphodèle blanc

Asphodelus albus
Photo Bouquetin Bigleux ©

LES INFOS PAS TRÈS VRAIES (MAIS PAS TROP FAUSSES)

Selon le poète-botaniste Gérard Homer, qui a le teint jaune, il devrait consulter, l'Asphodèle, que l'on trouve en montagne jusqu'à 2500m, est lié au monde des morts, qui se trouve un peu en-dessous.

L'Asphodèle, à ne pas confondre avec la mortadelle, pauvre fille elle chantait si bien, a quelques propriétés alimentaires. Mais elle peut donner la coulante. C'est assez désagréable. Surtout en randonnée. C'est pourquoi on préfère la donner à grignoter aux morts. Le problème est moins gênant.

Extrait du manuel du Bouquetin Bucolique

Photo Bouquetin Bigleux ©

LES INFOS PAS FAUSSES (ET PLUTÔT VRAIES)

- Famille et noms
Famille des Xanthorrhoéacées.

Autres noms : Bâton royal (Français), Bâton-blanc (Français), Albó de muntanya (Catalan), Gamón (Espagnol), Anbulo-zuria (Basque), Porrassa (Occitan).

- Type biologique
Plante vivace géophyte (plante vivace complètement invisible en hiver, les organes gorgés de réserves qui persistent au cours de la mauvaise saison sont entièrement souterrains) à tubercules (tiges souterraines renflées servant au stockage des matières nutritives).

- Tige et taille
Plante de grande taille, 1m20 au plus. Tige assez robuste et dressée, glabre, simple ou peu rameuse.

- Fleurs
Floraison de avril à août.

Fleurs formant une grappe dense non ramifiée. 6 tépales (ensemble de sépales et pétales non différenciables) blancs ou très légèrement rosés, marqués d'une nervure verte ou brune, entourant 6 étamines (organes mâles de la fleur) à anthère rouge orangé qui dépassent nettement le périanthe. Bractées (feuilles, généralement petites, situées à la base d'une fleur ou d'un pédoncule, différant souvent des autres feuilles par leur taille et/ou leur couleur) brun sombre à noirâtre.

- Feuilles
Touffe de feuilles radicales (feuilles disposées à la base de la tige, car elles s'attachent à la racine). Feuilles extérieures courtes et accompagnées de fibres, les autres feuilles étant longues, vertes ou un peu glauques, en gouttière avec le dos en saillie étroite et prononcée.

- Fruits
Fruits presque arrondis, à trois valves.

- Racines et tubercules
Racines formées de bouquets de tubercules allongés.

- Humidité et pH du sol
Plante mésophile (plante indicatrice de sécheresse modérée), sur calcaire et sur silice (plante indifférente à la nature du substrat, que son pH soit basique ou acide).

- Répartition globale
Espèce présente dans les zones méditerranéennes et atlantiques.

- Répartition pyrénéenne
Dans les Pyrénées, espèce présente dans les sous-bois et lisières des peuplements de Chênes pédonculés, dans les hêtraies claires, les landes à Bruyère et Ajoncs, depuis l'étage collinéen (jusqu'à 800m, versant nord, 1000m, versant sud) jusqu'à l'étage subalpin (1700m à 2300m, versant nord, 1900m à 2500m, versant sud). Espèce présente sur l'ensemble de la chaîne, et commune sur l'ensemble du versant nord des Pyrénées.

- Divers
Dans sa Nouvelle flore illustrée des Pyrénées, Marcel Saule distingue l'Asphodèle blanc, Asphodelus albus, et l'Asphodèle subalpin, Asphodelus subalpinus. Les différences entre les deux espèces sont très subtiles, l'Asphodèle subalpin se distinguant par ses fleurs un peu plus grandes de quelques millimètres, les filets des étamines un peu plus larges et ovales à la base, et les fruits ovoïdes ou elliptiques un peu plus allongés. L'altitude est un élément éventuellement plus facile d'identification puisque l'Asphodèle blanc est présent de l'étage collinéen jusqu'à l'étage montagnard et que l'Asphodèle subalpin prend le relais ensuite jusqu'à 2200m environ, c'est-à-dire sur l'étage subalpin.

Dans les Pyrénées, certains noms de lieux annoncent la présence des asphodèles. Pourroc, qui provient de l'occitan pourret qui signifie poireau, Espadela, qui dérive de espada, signifiant épée et qui fait référence aux feuilles longues et étroites, ou encore Aoubos, qui découle de alba, qui signifie blanc et évoque la couleur des fleurs.

Autrefois, les racines et les feuilles des asphodèles étaient récoltées et mises à sécher, afin de servir de nourriture de choix pour les cochons, en hiver et au printemps. Toutefois, en temps de disette, les tubercules séchés servaient aussi pour les hommes qui les mêlaient au blé pour en faire de la farine. Mais même convenablement préparés, ces tubercules peuvent provoquer des diarrhées.

Dans l'Antiquité, l'Asphodèle était associé au monde des morts et au culte des dieux infernaux. La fleur, à laquelle il était prêté de nombreux usages alimentaires, était aussi plantée sur les tombes, probablement dans l'idée de nourrir symboliquement les défunts. Dans son Odyssée, le poète grec Homère parle, lors des descentes d'Ulysse aux Enfers, de la Prairie de l'Asphodèle, lieu où habitent les ombres, fantômes des défunts. Si cette traduction a été largement acceptée et répandue, elle est pourtant sujette à discussion et probablement inexacte.

La famille de l'Asphodèle blanc a varié au cours du temps. Autrefois classé parmi les Liliacées puis les Asphodéliacées, il est aujourd'hui intégré aux Xanthorrhoéacées.

Photo Bouquetin Bigleux ©

SOURCES

Nouvelle flore illustrée des Pyrénées (Marcel Saule / Editions du Pin à Crochets)
Découvrir la flore des Pyrénées (Françoise Laigneau, Rando éditions)
Asphodèle blanc (jpdugene.com)
Asphodèle blanc (Tela Botanica)
Revue de Philologie... - La Prairie d'Asphodèle (Suzanne Amigues / Klincksieck)

Photo Bouquetin Bigleux ©

Photo Bouquetin Bigleux ©

Commentaires