La Commanderie et l'Eglise Saint-Blaise de Lacommande

LA COMMANDERIE ET L'ÉGLISE SAINT-BLAISE
160m

La Commanderie

NB : L'altitude mentionnée ici est approximative.

INFORMATION : Une très grande partie de l'article est une reprise réagencée du texte du livre de LASSÈGUES (Jean Claude) et LACOSTE (Jacques), LACOMMANDE. Une halte en Béarn sur les chemins de l’Aragon et de la Galice, Pau, Amis des Eglises Anciennes du Béarn, 2016 (voir la Bibliographie en fin d'article). Il est reproduit ici, ainsi que l'image des étapes de construction de l'hôpital et le plan des différents bâtiments, avec l'aimable autorisation de Jean Claude LASSÈGUES.


INFOS

L'hôpital
Construit dans le premier quart du XIIe siècle, l'Hôpital, communément appelé Commanderie, a été très remanié au cours du temps. La lecture de ses murs indiquerait trois étapes de construction, identifiées par trois niveaux distincts.

Le premier niveau, le plus bas et de 3,80m de haut, est en appareil soigné en pierres de taille avec quelques galets incorporés. Il est peu éclairé, avec six ouvertures très étroites à embrasures intérieures, et correspondrait à la structure initiale, du début du XIIe siècle. A cette époque, l'entrée de l'hôpital devait être située sur la façade nord, une fenêtre, masquée par la végétation, en étant peut-être un témoin.

Le deuxième niveau est fait d'un appareil de briques destiné à surélever le bâtiment et à l'allonger de 4m vers le sud. Il comporte deux ouvertures très étroites. Cette extension ne peut être antérieure au XIVe siècle, compte tenu de l'introduction tardive de la brique en Béarn, celle-ci ayant été introduite dans l'architecture béarnaise par Gaston Fébus qui a fait venir des tuiliers du pays de Foix pour la construction de ses château comme Morlanne et Montaner.

Le troisième niveau a été complètement reconstruite au cours de la dernière rénovation, incluant six fenêtres à meneaux de chaque côté, dont une seule est d'origine. Ce troisième niveau est difficile à dater, probablement antérieur à la Révolution.

Étapes de construction de l'hôpital - Lacommande (J.C. Lassègues, J. Lacoste / AEAB)
a : 1ère étape; b : 2ème étape; c : 3ème étape

Actuellement, le bâtiment est utilisé pour des expositions et des concerts, la salle du deuxième étage ayant été aménagée pour des réunions et des conférences.

L'église Saint-Blaise
Construite vers 1135/1140, l'église est composée d'une nef de 20m de long pour 8m de large, d'une abside, d'un clocher et de deux chapelles, l'une dédiée à la Vierge et l'autre dédiée à Saint-Jospeh.

Les murs de la nef nord et sud, datés de la construction de l'église au XIIe siècle, sont en appareil régulier et ne présentent aucun renfort intérieur ou extérieur. L'édifice, actuellement couvert d'un lambris, ne fut certainement jamais voûté. Dans les murs sud et nord se trouvent deux portes en vis-à-vis. Celle du sud, qui ne peut être datée, est un simple percement sous un linteau de pierre et communique avec une galerie d'époque moderne qui longe la nef. A l'ouest de cette porte, le mur d'origine de la nef cède la place à un mur de petits moellons comprenant aussi des blocs volumineux mal taillés et qui semble être le résultat d'une réparation après un écroulement. Ce médiocre appareil se retrouve dans le mur ouest de l'église qui est entièrement reconstruit et non d'origine. La porte du nord est d'une structure de la fin du XVIIe siècle. La nef comporte deux fenêtres en plein cintre à embrasement intérieur et sans décor. Deux autres fenêtres, les plus orientales et ouvertes à l'origine, ont été murées en raison de la création des chapelles.

Suite à son effondrement en 1970, une très grande partie de l'abside a été reconstruite en suivant. Une majorité des sculptures de l'abside et du chœur, datées de la construction de l'église, semblent avoir été réalisées par le Maître sculpteur de Sainte-Marie d'Oloron.

La chapelle du nord, rectangulaire, et son absidiole datent du dernier quart du XIIe siècle ou des premières années du XIIIe siècle, et la chapelle constitue le premier niveau du clocher. Les murs de cette chapelle sont d'un appareil plus petit et moins régulier que celui des mus d'origine de l'église. L'absidiole possède, au nord, une fenêtre sous arc plein cintre, largement ébrasée à l'intérieur. Au début du XVIIIe siècle, un autel et son retable sont installés contre le mur nord de la chapelle qui devient un lieu de culte dédié à la Vierge alors que l'absidiole est certainement convertie en baptistère.

Les autres étages du clocher sont bien postérieurs à la construction de la chapelle nord et devaient être séparés par des planchers qui ont disparu. Ils possèdent des organes défensifs avec une bretèche du XIVe siècle au premier étage et à l'est et diverses embrasures de tir aux étages supérieurs sur la face nord. La partie haute du clocher a certainement fait l'objet d'une réfection importante, peut-être autour de 1695.

La chapelle du sud, la chapelle Saint-Joseph et anciennement chapelle du Très Saint Sacrement, date probablement de la fin du XVIIe siècle. Vaste pièce rectangulaire, elle est bâtie en médiocre appareil, couverte d'un lambris et s'ouvre sur la nef par un large arc surbaissé.

Le cimetière-jardin
Abandonné dans les années 1865-1870 suite à la création des actuels cimetières de Lacommande et d'Aubertin, et rénové en 1990, le cimetière-jardin comporte une collection, unique en Béarn, d'une cinquantaine de stèles discoïdales des XVIIe et XVIIIe siècles. A l'instigation des Barnabites, il fut installé, probablement vers 1640, sur l'emplacement du supposé cloître détruit après le départ des chanoines de Saint-Augustin, vers 1570.

De semblables stèles discoïdales ont été utilisées comme monuments funéraires en Europe avant la christianisation. Il en subsiste un grand nombre au Portugal et des deux côtés des Pyrénées, surtout au Pays Basque. Leur signification est incertaine. Avant la rénovation de 1990, les stèles et les croix du cimetière étaient disposées toutes parallèles au mur est de l'hôpital, placées à la tête du mort dont les pieds étaient dirigés vers l'est, cette orientation ouest-est étant naturellement adoptée par la Chrétienté dans le cadre de la Résurrection des morts.

Le cimetière-jardin contient 48 stèles discoïdales, 6 stèles cruciformes et 2 stèles en forme de borne. La stèle la plus ancienne date de 1640 tandis que la plus récente date de 1770 et les noms inscrits dessus sont ceux de familles de Lacommande et d'Aubertin. Ces monuments funéraires subissent une dégradation rapide et il est probable que le sous-sol du cimetière-jardin contient d'autres stèles, au moins 6000 personnes reposant en ce lieu.

A l'est du cimetière-jardin se trouve un sarcophage semblant dater de la fin de l'Antiquité. Il pourrait indiquer la présence d'une nécropole aux Ve-VIe siècles ou avoir été prélevé sur un site antique voisin, comme Lescar ou Oloron, pour être réutilisé. Le couvercle en bâtière et la cuve rectangulaire ne comportent aucune inscription ou élément de décor. Réalisés dans des matériaux différents, couvercle et cuve peuvent provenir de deux sites d'extraction différents ou de deux sarcophages différents. Découvert en 1987 près du mur de la sacristie, il a été déplacé de quelques mètres de son lieu de découverte et scellé sur une dalle en béton à son emplacement actuel. A l'intérieur se trouvent trois squelettes.

La mairie
En 1761, les Barnabites font établir un devis pour rénover la charpente et la toiture du presbytère (AD64, AC Monein, FF6). Dans ce devis, le presbytère est aussi appelé maison du commandeur. Située à proximité immédiate du chœur de l’église, elle deviendra propriété de la famille Peyré à la Révolution, puis de la commune de Lacommande en 1985 pour être transformée en mairie.

Le gîte des pèlerins
Avant la Révolution, le bâtiment était connu comme étant la maison Lassalle. Après la Révolution, il fut transformé en étable lorsque la famille Peyré en devint propriétaire. En 1997, il a été transformé en un gîte qui comporte 6 couchages et accueille environ 300 personnes par an.

Plan - Lacommande (J.C. Lassègues, J. Lacoste / AEAB)


HISTOIRE

1100 à 1200
Dans le premier quart du XIIe siècle, Gaston IV le Croisé, dit le Croisé, entreprend la construction d’un relais hospitalier, l'Espitau deu Faget d'Aubertii, l'Hôpital d'Aubertin c'est-à-dire la future Commanderie de Lacommande, entre les villes épiscopales de Lescar et d'Oloron, sur un très ancien chemin qui se prolonge vers l'Espagne par la vallée d'Aspe et le col du Somport. Cependant, un petit seigneur local revendique la propriété du sol et de longues batailles juridiques s'ensuivent.
-> voir les infos sur Gaston IV le Croisé.

En 1128, en janvier, un accord est trouvé entre Gaston IV le Croisé et le seigneur local, le seigneur de Bedosse. La charte albertine est passée entre, d’une part, les représentants de Gaston IV et du prieuré de Sainte-Christine-du-Somport, et, d'autre part, les successeurs du seigneur de Bedosse. Ces derniers ayant été dédommagés par 90 brebis pleines, l'hôpital peut continuer à se développer sous la conduite de chanoines réguliers de Saint-Augustin et dans le cadre du réseau de Sainte-Christine-du-Somport. Par la suite, des terres sont défrichées entre la Bayse et le haut du coteau vers l’ouest.

Vers 1135/1140, une église est construite contre l’hôpital. La nef fait 20m de long pour 8m de large, et est prolongée par l'abside. Le portail principal est probablement situé sur la façade ouest de l'édifice.

En 1151, une bulle du pape Eugène III prend sous sa protection le prieuré de Sainte-Christine-du-Somport et ses possessions, au premier rang desquelles figurent l'église et l’hôpital, ainsi que toutes ses dépendances qui sont au service des pauvres et des étrangers. Les étrangers, peregrini, incluent aussi bien des chevaliers, commerçants, religieux ou colons qui vont et viennent en Espagne dans le cadre de la Reconquête, que des pèlerins qui se rendent à Compostelle. Les documents de l'époque sont muets sur le flux relatif de ces différents voyageurs. Les relations entre l'Hôpital d'Aubertin et le prieuré de Sainte-Christine-du-Somport sont de nature économique, administrative et financière, alimentées par les retombées de la Reconquête, dans le cadre d’une très étroite collaboration politico-religieuse entre Aragon et Béarn.

En 1160, le prieuré de Sainte-Christine-du-Somport obtient en 1160 du seigneur d'Artiguelouve la cession et la vente de terres et de bois sur la rive droite de la Bayse à l’usage des troupeaux transhumants de Sainte-Christine et de ceux de l'Hôpital d'Aubertin.

Dans le dernier quart du XIIe siècle ou dans les premières années du XIIIe siècle, au nord de l'église, est construite une chapelle, qui sera plus tard le premier niveau du clocher actuel, et son absidiole.

1200 à 1300
En 1208, le commandeur d'Aubertin, A. de Maurinis, reçoit l'église et le village de Castejón de Valdejasa, domaine reconquis dans la région aragonaise des Cinco Villas. En échange, la Commanderie d'Aubertin devra accueillir les bergers et religieux de Sainte-Christine-du-Somport ainsi que des chapitres organisés par le prieur. C'est dans le document juridique qui accompagne cet échange qu'apparaissent pour la première fois les termes de commandeur et de Commanderie d'Aubertin. Ce changement s’inscrit dans un mouvement d'ensemble puisque de nombreuses autres possessions du réseau de Sainte-Christine-du-Somport voient leur statut changer d'hôpital en commanderie, tel Bonnefont, Gabas, l'Hôpital-Saint-Blaise, Lespiau, Mifaget, Peyranère, Aniès, Bisimbre, Castejón de Valdejasa, Jaca, Los Arañones, Soria, Tarazona et Tudela, ou en prieuré, tel Artieda, Huesca et Puilampa. Ce statut de Commanderie s'accompagne d'une autonomie accrue et la Commanderie d'Aubertin devient assez vite l’antenne principale du prieuré de Sainte-Christine-du-Somport sur le versant nord des Pyrénées. En particulier, c'est là que se tiennent des chapitres de l’ordre réunissant les frères d’Espagne et de Gascogne.

En 1216, une bulle du pape Innocent III confirme celle de 1151 du pape Eugène III.

En 1297, le 7 août, Roger-Bernard III, vicomte de Béarn et comte de Foix, et son épouse Marguerite de Béarn signent un contrat de paréage avec le commandeur d'Aubertin, Fortaner de Pimbo. Le contenu des 17 articles de ce contrat indique qu'au-delà d'un simple paréage, c’est très vraisemblablement de la fondation d’une bastide qu’il est question. L'objectif n’est pas de créer une ville neuve à plan régulier, mais plutôt de conférer à une communauté qui existe depuis bientôt 2 siècles un statut juridique privilégié.

1300 à 1400
Au XIVe siècle, une bretèche est construite au premier étage du clocher, ce premier étage étant probablement édifié au même moment. Au cours de ce même siècle, l'hôpital est surélevé et allongé de 4m.

En 1311, Jean de Béarn, frère naturel de Marguerite de Béarn est à la fois commandeur d'Aubertin et prieur de Sainte-Christine-du-Somport, ce qui montre bien que des liens très étroits subsistent entre les deux établissements. A cette époque, le réseau canonial de Sainte-Christine-du-Somport a atteint son apogée. La carte de ses possessions révèle une forte implantation en Aragon, dans le sillage de la Reconquête.

En 1385, Gaston III de Foix-Béarn ordonne un dénombrement ordonné. La Commanderie est alors englobée dans la paroisse d'Aubertin et n'apparaît explicitement que pour 3 feux de l'Espitàu d’Aubertii, même si une lecture attentive révèle quelques autres maisons situées sur son territoire. La population locale est donc constituée, au minimum, d’une vingtaine de personnes avec le commandeur, quelques religieux, des donats et des habitants qui cultivent la terre. À la même époque, l’actuel territoire d'Aubertin appartient pour l'essentiel au seigneur d’Artiguelouve. Sa population, beaucoup plus nombreuse que celle de la Commanderie, n'a cependant d'autre choix que de fréquenter l'église et le cimetière de la Commanderie.

1500 à 1600
En 1538, un dénombrement est effectué. Le commandeur d'Aubertin, Jean de Borau, présente alors, outre les possessions de la Commanderie, une liste de 25 villages dans lesquels il peut lever des sommes et fiefs pour des terres, prés ou vignes.

A la veille de la Réforme, la Commanderie d'Aubertin est prospère. Selon Pierre de Marca, elle avait plus de 2500 livres de rente en dismes et en domaine avant la saisie des biens ecclésiastiques de Béarn.

En 1569, les troupes de Montgommery prennent possession du Béarn pour le compte de Jeanne d'Albret et au nom de la Réforme.

En 1570, en mai, un inventaire est effectué. Il signale que les murs et le toit de l'église sont très dégradés. Au cours de l'année, Balthazar de Borau, dernier commandeur d'Aubertin en place, décède. Le 25 décembre, Jeanne d'Albret donne les revenus de la Commanderie au capitaine Bertrand d'Espalungue, ce qui entraîne le départ définitif des chanoines réguliers de Saint-Augustin. Le supposé cloître de la Commanderie est probablement détruit à ce moment là.

En 1587, les biens ecclésiastiques de la Commanderie d'Aubertin sont saisis et un nouveau fermier, Jean de Sabaloa, prend possession des lieux. La Commanderie est alors aux mains d'une succession de fermiers qui se contentent d'encaisser les revenus sans en assurer la gestion ni l'entretien.

1600 à 1700
En 1603, lors de la reprise en main des établissements religieux par les catholiques, Henri IV place un de ses protégés, Pierre de Licerasse, en tant que commandeur d'Aubertin.

En 1608, Henri IV fait appel aux Barnabites, des clercs réguliers de Saint-Paul dont l'ordre fut fondé en 1530, pour contribuer à éradiquer la religion réformée.

En 1610, les Barnabites sont mis en possession de tous les biens qui dépendaient de Sainte-Christine-du-Somport, côté français.

Vers 1640, les Barnabites s'installent à la Commanderie d'Aubertin, après avoir destitué le commandeur Elie de Licerasse fils de Pierre de Licerasse, qui résistait. Ils prennent eux-mêmes le titre et les fonctions de commandeurs et fondent certainement à ce moment là le cimetière adjacent à l'église, sur le supposé cloître détruit au départ des chanoines de Saint-Augustin. En 1640, le 30 juin, Jean d'Artiguelouve vend le château et le domaine d'Aubertin à François de Navailles. Ainsi, pratiquement au même moment, deux autorités nouvelles apparaissent de part et d'autre de la Bayse, le seigneur de Navailles-Mirepeix sur l’actuel territoire d'Aubertin et les Barnabites sur l'actuel territoire de Lacommande. Pour autant, ils continuent à ne disposer que d'un seul lieu de culte, l'Église Saint-Blaise de la Commanderie et le cimetière adjacent.

En 1667, les Barnabites imposent aux habitants des contrats d'affièvement, c'est-à-dire une opération par laquelle un seigneur concède un fief roturier, en tant que bien foncier, pour une très longue durée à un paysan, moyennant une redevance fixe.

A la fin du XVIIe siècle, le mur sud de la nef de l'église, à son extrémité est, est percé d'un large arc surbaissé qui donne sur une vaste chapelle rectangulaire, construite à la même période. La porte nord de la nef est certainement ouverte durant cette époque et la partie haute du clocher, peut-être aux alentours de 1695, fait l'objet d'une réfection importante.

1700 à 1800
Au début du XVIIIe siècle, un autel et son retable sont installés contre le mur nord de la chapelle nord de l'église qui devient un lieu de culte dédié à la Vierge alors que l'absidiole est certainement convertie en baptistère.

En 1761, les Barnabites rénovent complètement la charpente et la toiture de la Commanderie et de la maison du commandeur.

En 1768, les Barnabites contrôlent, outre l'hôpital toujours en activité, le territoire de La Commande et même une petite partie du territoire d'Aubertin.

En 1773, une tentative de construction d'une église près du château d'Aubertin se révèle infructueuse et les habitants d'Aubertin doivent donc continuer de se rendre à l'Église Saint-Blaise et au cimetière attenant.

Suite à la Révolution, les biens du Clergé sont nationalisés le 2 novembre 1789 et mis en vente le 19 décembre 1789. La procédure des ventes est mise en place fin juin 1790 et le démarrage général des ventes a lieu rapidement, entre décembre 1790 et février 1791. Les Barnabites quittent les lieux. Le presbytère, qui était aussi la maison du commandeur, et la Commanderie sont achetés par Bernard Peyré dit Bergerou d'Aubertin, et la Commanderie est alors transformée en chai et grange. D'autres habitants se partagent les champs, les bois et les vignes qui appartenaient aux Barnabites. La Commande d'Aubertin devient la commune de Lacommande, administrativement séparée de celle d'Aubertin. Les deux communes continueront cependant à ne constituer qu'une seule paroisse, dépendante de l'Église Saint-Blaise.

1800 à 1900
En 1867, après la construction d'une église et l'installation d'un cimetière à Aubertin, la commune de Lacommande et la commune d'Aubertin se séparent définitivement et deviennent deux paroisses distinctes.

Dans les années 1865-1870, le cimetière adjacent à l'Église Saint-Blaise est abandonné.

1900 à 2000
En 1962, la Commanderie et l'Église Saint-Blaise sont classés aux Monuments historiques. Alerté sur la valeur du patrimoine local par des historiens tels que Victor Allègre et Pierre Tucoo-Chala, René Camy, maire et instituteur du village et par ailleurs conseiller général du canton de Lasseube, va être la cheville ouvrière d’une opération de réhabilitation qui réunit des institutions comme le Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques, les Monuments Historiques ou les Amis des Églises Anciennes du Béarn.

En 1970, le 14 mai, l'Église Saint-Blaise subit l'effondrement partiel de son abside.

En 1979, l'association Lauburu effectue un inventaire des stèles présentes dans le cimetière adjacent à l'Église Saint-Blaise.

En 1983, l'ancien hôpital est acheté par le département des Pyrénées-Atlantiques. Cela permet en particulier de sauver ce bâtiment en ruine, après que l'église ait été elle-même largement rénovée.

En 1985, l'ancien presbytère et maison du commandeur est acheté à la famille Peyré par la commune de Lacommande et deviendra par la suite la mairie du village.

En 1987, un sarcophage, daté de la fin de l'Antiquité, est découvert près du mur de la sacristie.

En 1989, le 10 juin, lors de la réception de René Camy à l’Académie de Béarn, la réhabilitation du site est déjà bien avancée.

Vers 1990, l'ancien cimetière adjacent à l'Église Saint-Blaise fait l'objet d'un chantier de rénovation et devient un cimetière-jardin. Les stèles et les croix sont déplacées de leur emplacement d'origine et réinstallées dans une nouvelle configuration. Le nettoyage de la surface est rapidement abandonné à cause de l'affleurement d'ossements.

En 1997, l'ancienne maison Lassalle, située à proximité de l'hôpital et reliée à celui-ci par un portique couvert, est aménagée en gîte pour les pèlerins.


TOPONYMIE

Le terme de commanderie désigne l’ensemble des bâtiments et des terres gérés par le commandeur et les religieux. C'est par un abus de langage qu'il a été réduit à la désignation du bâtiment de l'ancien hôpital. Le nom du village de Lacommande dérive donc directement de celui de commanderie. Le village actuel occupe d’ailleurs à peu près la même superficie que l'ancienne commanderie.


SITUATION



MÉTÉOTutoriel météo

La Commanderie et l'Église Saint-Blaise (meteoblue)

TOPOS

Les topos du Bouquetin Boiteux passant à la Commanderie et à l'Église Saint-Blaise.

Itinéraire Km D+ Altitude max D+/Km Cotation Chiens
La Commanderie 15,5 550 340 35,48 T1/T2 Autorisé


SOURCES DE L'ARTICLE

Lacommande (Jean Claude Lassègues, Jacques Lacoste / AEAB)
Lacommande (Site officiel de la commune)
Ancienne commanderie (Base Mérimée)
Eglise Sainte-Blaise (Base Mérimée)
Panneaux explicatifs de la Commanderie


BIBLIOGRAPHIE

- LASSÈGUES (Jean Claude), Lacommande, de l’hôpital à la commanderie et au village, Pau, Centre généalogique des Pyrénées-Atlantiques, 2012.
- LASSÈGUES (Jean Claude), « Une bastide à Lacommande en 1297 ? » dans Revue de Pau et du Béarn, vol. 38, pp. 91-114, 2011.
- LASSÈGUES (Jean Claude), « Aubertin, la première église paroissiale », dans Généalogie des Pyrénées-Atlantiques, n° 108, pp. 28-35, 2013.
- LASSÈGUES (Jean Claude) et MONART (Isabelle), « Les stèles funéraires discoïdales de Lacommande » dans Revue de Pau et du Béarn, vol.41, pp. 13-27, 2014.
- LASSÈGUES (Jean Claude), « Autour de la fondation de l’hôpital-commanderie d’Aubertin» dans Benoît Cursente (dir.), Gaston IV le Croisé. Le Béarn et son héros épique. Actes des conférences de Lacommande de 2014 et 2015, Société des sciences, lettres et arts de Pau et du Béarn, 2016, p. 211-255.
- LASSÈGUES (Jean Claude), « Le réseau canonial de Sainte-Christine-du-Somport. Mécanismes de son développement sur le versant nord » dans Monastères et couvents de montagne : circulation, réseaux, influences au Moyen Âge, Editions du Comité des travaux historiques et scientifiques, Daniel Le Blévec (dir.), 2019.
- LASSÈGUES (Jean Claude) et LACOSTE (Jacques), LACOMMANDE. Une halte en Béarn sur les chemins de l’Aragon et de la Galice, Pau, Amis des Eglises Anciennes du Béarn, 2016.

NB : Pour en savoir plus, le lecteur est invité à consulter la bibliographie ci-dessus, avec une attention toute particulière au livre de LASSÈGUES (Jean CLaude), Lacommande, de l’hôpital à la commanderie et au village, Pau, Centre généalogique des Pyrénées-Atlantiques, 2012, qui est le document le plus important.


PHOTOS

Ancien hôpital, portique d'entrée, ancienne maison Lassalle

Ancienne maison Lassalle

Cimetière-jardin depuis le promenoir

Cimetière-jardin

Cimetière-jardin, promenoir et ancien hôpital

Abside de l'Église Saint-Blaise

Ancien presbytère et abside de l'Église Saint-Blaise

Église Saint-Blaise

Église Saint-Blaise

Église Saint-Blaise

Église Saint-Blaise

Nef et abside de l'Église Saint-Blaise

Abside et chœur de l'Église Saint-Blaise

Nef de l'Église Saint-Blaise



Commentaires

  1. Exposé et visite du site le 16 sept 2023. Peut-être à bientôt

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    1. Merci pour l'info. Je viens d'aller voir le site de Lacommande pour voir les horaires : https://www.lacommande.fr/a223-les-journees-europeennes-du-patrimoine.html. C'est vous qui faites l'exposé et la visite ?

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