Ciste des Cous

CISTE DES COUS
75m

Ciste des Cous, vue vers l'ouest


INFOS

Le Dolmen
La Ciste des Cous est un dolmen à couloir formé d'une chambre funéraire circulaire de 4,60m de diamètre à laquelle on accède par un couloir de 5m de long, de 1m de large et de 1,20m de haut, le tout recouvert par un tumulus de pierre et circulaire de 20m de diamètre.

Le couloir n'est pas absolument rectiligne et oblique légèrement vers le nord à partir du mur de parement interne. Le sol de la chambre et d'une partie du couloir est pavé de blocs calcaires imbriqués les uns dans les autres. Les limites du couloir et de la chambre constituent un premier mur qui est construit en pierres sèches et parementé à l'aide de dalles calcaires fichées jusqu'au sol rocheux.

Le tumulus est également constitué d'un deuxième mur, circulaire et situé à 2,50m de la chambre, et d'un troisième mur situé à 2,50m du deuxième. L'espace entre les différents murs est comblé par des pierres de différentes tailles. Enfin, un petit contrefort en pierre vient renforcer le mur extérieur, sur quelques mètres, à l'ouest de l'édifice.

Dans le prolongement de l'entrée du couloir se situe le Dolmen des Pierres-Folles des Cous.

La Nécropole
La Ciste des Cous fait partie d'un ensemble funéraire. Cette nécropole pourrait comprendre la Ciste des Cous, le Dolmen des Pierres-Folles des Cous et le Menhir de la Vierge, situés à proximité les uns des autres, mais aussi, au sud et au sud-est deux bosses du terrain où furent découvert de nombreux ossements et qui étaient ainsi probablement des sépultures préhistoriques, ainsi qu'au sud le Dolmen de la Pierre-Rousse et un menhir, ces deux derniers ayant aujourd'hui disparu. La nécropole avait donc une grande ampleur et pouvait être encore bien plus importante.

Plan (partie grisée au nord est celle détruite en 1910) - Roger Joussaume ©


CHRONOLOGIE

-4000 à -3000
A une date inconnue, peut-être située entre -4000 et -3000, le Tumulus des Cous est construit, peut-être par le Groupe des Cous, un groupe ou une culture archéologique de gens du Néolithique Moyen. Le sol, situé sur un pointement calcaire, est nettoyé ou purifié par le feu sur une surface de 20m de diamètre environ. Puis des dalles calcaires plates sont dressées selon un cercle de 4,50 à 4,60m de diamètre et le long d'un couloir de 2,50m de long et de 1m de large. Les dalles sont enfoncées jusqu'au sol rocheux. Les dalles sont ensuite, ou en même temps, maintenues en place par un mur de pierres sèches qui épouse parfaitement les formes des dalles. Vers l'intérieur de la chambre et dans le couloir, un pavage est posé sur le sol. Il est constitué de blocs calcaires imbriqués les uns dans les autres et sert également de maintien des dalles verticales. Un mur de parement est construit à 2,50m des limites de la chambre, au niveau de l'extrémité externe du couloir et l'espace entre ce mur et celui qui maintient les dalles, à l'intérieur, est comblé de pierres de différentes tailles. Le couloir est certainement recouvert de dalles plates et l'encorbellement qui forme une voûte au-dessus de la chambre est construit en même temps que le mur extérieur.

Plus tard, le Tumulus des Cous est modifié et agrandit. Une deuxième enceinte formée d'un mur large de 2,50m est construit et ceinture le monument sur une hauteur de 1,20 à 1,40m. Elle forme un contrefort indispensable à la solidité de l'édifice. A la même époque ou plus tard, un autre petit contrefort, au pied du parement extérieur, est ajouté sur quelques mètres pour renforcer cette partie fragile du monument et, à l'occasion, un crâne humain est déposé dans ce contrefort.

Il est possible que les corps des défunts soient dans un premier temps déposés entiers dans le monument et que, plus tard, lors de l'introduction d'un nouveau corps, les vestiges osseux des précédents soient entassés au milieu de la chambre et séparés par des pierres. Les nouveaux défunts seraient ainsi installés autour du tas central et, les derniers, dans le couloir. Les défunts sont accompagnés de peu d'éléments matériels alors que de nombreuses céramiques se retrouvent autour du monument, à l'extérieur et de part et d'autre de l'entrée, ce qui pourrait correspondre à des rites qui peuvent exister lors de l'inhumation mais aussi subsister alors que le monument est abandonné en tant que sépulture à cause de sa saturation, mais vénéré en tant que lieu sacré.

-3000 à -2000
Il est très probable que le Tumulus des Cous soit utilisé dans un second temps au cours du Néolithique Final puis qu'il se soit effondré avant l'arrivée des Campaniformes, une culture de la fin du Néolithique et du début de l'Âge du Bronze.

1800 à 1900
En 1864, un agent voyer du pays appelé Gobert identifie plusieurs dolmens dans le secteur, et identifie ainsi le site des Cous, ou, au moins, le Dolmen des Pierres-Folles des Cous qui est tout proche de la Ciste des Cous.

Vers 1870, monsieur Roy, de Thouarsais, fouille le site des Cous à la recherche d'un hypothétique trésor et découvre des ossements au pied d'un cormier.

En 1873, l'abbé Ferdinand Baudry publie un article où il parle d'un Dolmen des Pierres-Folles qui est incliné suite à des mutilations. Ce dolmen semble bien être le Dolmen des Pierres-Folles des Cous qui est situé sur le site des Cous. Pour autant, il ne parle pas de la Ciste des Cous elle-même dont il n'a probablement pas connaissance, celle-ci devant être enfouie dans le paysage.

1900 à 2000
En 1910, Alphonse Paillat, habitant de la Jaudonnière, utilise une partie du Tumulus des Cous pour extraire des pierres et pour s'en servir d'empierrement des chemins vicinaux. Une partie de l'édifice est ainsi détruite et des ossements sont alors mis à jour.

En 1911, Marcel Baudouin est prévenu des découvertes au Tumulus des Cous. Sur demande de Marcel Baudouin, Lucien Rousseau commence les démarches pour acheter le terrain où se situe le Tumulus des Cous auprès de messieurs Auguin et Dugas, des habitants de Saint-Hilaire du Bois, alors propriétaires des lieux.

En 1913, la Ciste des Cous est fouillée par Marcel Baudouin et Lucien Rousseau. Au moment des fouilles, toute la partie nord de l'édifice était détruite avec quelques dalles de la chambre funéraire. Un nombre important d'ossements, correspondant à environ 150 individus, sont découverts ainsi que des vestiges archéologiques dont de nombreuses dents perforées et des céramiques. A l'intérieur du monument, les ossements étaient regroupés par tas bien individualisés, ne correspondant pas à des sujets entiers ou à un seul individu, et délimités par des pierrailles plus ou moins grandes. Le nombre d'individus par tas pouvait varier de 1 à 15, avec une prédominance de 1 ou 2 sujets, 15 étant exceptionnel. En octobre 1913, la Société Préhistorique Française obtient la propriété du monument de la Ciste des Cous suite à la finalisation de l'achat du terrain par Marcel Baudouin et Lucien Rousseau.

Pendant l'hiver 1913 à 1914, deux piliers de la chambre funéraire disparaissent.

En 1915, puis en 1918, Marcel Baudouin et Lucien Rousseau publient leurs observations faites sur les fouilles du site des Cous.

En 1959, la Ciste des Cous et le dolmen situé à proximité, la Pierre-Folle des Cous, sont classés aux Monuments historiques.

Entre 1974 et 1975, de nouvelles fouilles sont effectuées à la Ciste des Cous par Roger Joussaume et l'édifice est en même temps en partie restauré. Au début des fouilles, le monument se présente sous la forme d'un amoncellement de pierres recouvert de broussailles et entouré de noyers dont certains enfoncent leurs racines profondément dans le monument. Les fouilles mettent notamment en évidence la chambre funéraire, le couloir et un troisième parement, situé sur l'ouest de l'édifice, et qui servait de contreforts. Des vestiges sont découverts en avant du mur de parement extérieur, près de l'entrée. Ce sont principalement des restes d'une quinzaine de poteries, caractérisées par un vase globulaire à col concave et des boutons de préhensions sur des bols, et qui se rapprochent du Chasséen septentrional mais qui semblent régionalement différents du Chasséen à vase-support.

En 1976, Claude Burnez, dans son étude du Néolithique du Centre-Ouest mais sans avoir accès au produit des fouilles de 1913, définit un groupe de gens du Néolithique Moyen, dit des Cous, caractérisé par des vases carénés non décorés. Ce groupe, qui pourrait faire partie du Chasséen septentrional, serait antérieur au groupe des Chasséens à vase-support, ce dernier pouvant être la résultante de l'amalgame entre le Groupe des Cous et les Chasséens Bourguignons. Le Groupe des Cous aurait aussi un rôle important dans le genèse de la civilisation des Matignons.

En 1986, Roger Joussaume accède au produit des fouilles de 1913, ce qui le renforce dans son hypothèse d'une utilisation secondaire de la Ciste des Cous au cours du Néolithique Final.

En 1999, le site où se situent la Ciste des Cous et la Pierre-Folle des Cous devient la propriété du Conseil Général de la Vendée.

Reconstitution théorique - Roger Joussaume ©


LEXIQUE

La Ciste des Cous est un dolmen dans le sens où il est bien un monument funéraire composé de pierres verticales sur lesquelles reposent des dalles horizontales. Il est également un tumulus puisqu'il était recouvert et non exposé directement à l'air libre, et plus précisément un cairn car sa couverture était essentiellement composée de pierre. La Ciste des Cous est aussi un dolmen à couloir car le tumulus qui la forme recouvre une chambre et un couloir d'accès à cette chambre.

La Ciste des Cous n'est pas une ciste dans le sens où, du point de vue de l'archéologie mégalithique, une ciste est un monument funéraire de petite dimension ne contenant que les restes osseux d'une seule personne.


TOPONYMIE

La toponymie de Cous m'est inconnue.

Dolmen vient du breton toal qui signifie table ou an doal qui signifie une table, et du breton men, maen, qui signifie pierre. C'est un terme utilisé dans l'étude des Mégalithes et qui désigne un monument composé de pierres verticales sur lesquelles reposent des dalles horizontales. Le dolmen avait une fonction funéraire et était recouvert d'un tumulus, mot qui vient du latin tumere qui signifie être gonflé, enflé, et par extension, élévation, éminence. Un tumulus est appelé tertre lorsqu'il est composé uniquement de terre, ou cairn, lorsqu'il est composé de pierre. Tertre vient du latin termes qui signifie borne, limite, monticule. Cairn vient du gaëlique carn qui signifie tas de pierre. Ciste vient du latin classique cista qui signifie corbeille, coffre. Elle désigne une tombe entièrement close, sans fermeture amovible et destinée à ne recevoir qu’une seule fois une ou plusieurs inhumations.


SITUATION



METEOTutoriel météo

Météo Ciste des Cous (meteoblue)

TOPOS

Les topos du Bouquetin Boiteux passant à la Ciste des Cous.

Itinéraire Km D+ Altitude max D+/Km Cotation Chiens
Donjon de Bazoges-en-Pareds, Lac de Rochereau, Dolmen des Landes, Ciste des Cous, Pierre-Folle des Cous 17 150 100 8,82 T1 Autorisé


SOURCES

ADSEV 19 - Antiquités celtiques... (Ferdinand Baudry / BNF)
MSPF 3 - L'ossuaire de la ciste... (Lucien Rousseau, Marcel Baudouin / SPF)
BSPF 75 - Le dolmen à couloir... (Roger Joussaume / Persée)
BMSAP 10 - Ossements de trois sépultures vendéennes (Etienne Patte / Persée)
BSPF 83 - Nouveaux éléments... (Roger Joussaume / Persée)
BSPF 91 - Dolmen des Pierres-Folles... (Roger Joussaume, Sylvie Barbier, José Gomez / Persée)
BM 24 - Culture populaire et culture savante... (Alain Rouhaud / Bazoges-en-Pareds)
Deux dolmens dits La Pierre Folle des Cous et La Ciste des Cous (Base Mérimée)
Ciste des Cous et dolmens... (Histoires de Vendée / Site internet)
Les mots du mégalithisme (Mégalithes-Morbihan)
Ciste (CNRTL)


Entrée du couloir

Vers le sud

Vers l'est

Vers le nord

Vers le nord-ouest

Dolmen des Pierres-Folles et Ciste des Cous

Site des Cous



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