Chapelle Notre-Dame d'Oilarandoi

CHAPELLE NOTRE-DAME D'OILARANDOI
939m

2 février 2021

INFOS

Construite en 1942, sur les ruines d'un ancien ermitage bâti en 1706, la Chapelle Notre-Dame d'Oilarandoi est un petit édifice, rectangulaire et surmonté d'un petit clocher, dédié à la Vierge Marie. Elle se situe au sommet de l'Oilarandoi, une montagne surplombant l'est de Saint-Etienne-de-Baïgorry, et une croix est dressée à proximité.

HISTOIRE

1700 à 1800
En 1706, le 18 avril, devant l'église d'Anhaux, des habitants de la Vallée de la Nive tiennent leur assemblée ordinaire. Ce conseil regroupe onze localités et est en charge de régler les affaires communes. Or, depuis deux ans, la grêle et les orages provoquent de lourds dégâts et dévastent les récoltes. Afin de trouver une solution, il est proposé de construire un ermitage au sommet de l'Oilarandoi pour, selon les croyances de l'époque, bénir l'air et apaiser la colère de Dieu. Selon la coutume, il faut d'abord consulter les habitants de tous les quartiers afin d'approuver le projet. Cela est fait et, suite aux avis qui sont unanimement positif, le 9 mai 1706, une nouvelle assemblée confirme la construction. L'ermitage est ainsi édifié et un desservant y est nommé.

Il semble que le clergé de la Vallée de la Nive assure la charge de l'ermitage jusqu'à la Révolution, même si le recrutement est élargit à la fin du XVIIIe siècle. On trouve ainsi des ecclésiastiques de Saint-Jean-Pied-de-Port, de Bidarray ou d'Ossès dans leur rang. Ceux-ci passent un contrat avec la Vallée, contrat qu'ils doivent honorer, selon les clauses, pour une ou plusieurs saisons, une saison allant de la San Firmin, le 3 mai, à la Saint Michel, le 18 octobre, soit 5 mois couvrant à peu près la saison des forts orages d'été. Durant cette période, le religieux se doit de repousser le mauvais temps en bénissant l'air et en assurant des messes. En contrepartie, il reçoit une certaine somme d'argent, un fixe, évalué à 300 livres à partir de 1750, mais aussi une rétribution pour chaque messe dite. De plus, les paroissiens lui fournissent du grain et du bois.

La superstition est forte à l'époque, et les ermites d'Oilarandoi sont ainsi interdit de quitter l'ermitage, leur absence, toujours selon les superstitions, pouvant laisser le Diable libre de déclencher de nouveaux orages. En 1730, l'assemblée de la Vallée autorise le curé de Baïgorry, alors en poste à Oilarandoi, à descendre dire la messe au village, à condition que son vicaire monte le remplacer et que les deux hommes se croisent en chemin. Mais les infractions à ce règlement d'interdiction de s'absenter de l'ermitage étant régulièrement observées, en 1753, une amende de 30 livres est fixée au contrevenant et les limites autorisées aux promenades du religieux sont indiquées, celui-ci ne pouvant dépasser un certain niveau symbolisé par le rocher d'Artzainharria, à 400m environ de l'ermitage, en direction du Munhoa.

Entre 1748 et 1792, l'abbé Matchy passe 14 saisons sur l'Oilarandoi. Un autre curé, originaire de Lasse, vient 9 saisons de suite. Ces deux religieux sont réclamés par les paroissiens qui croient qu'ils ont une habileté particulière à conjurer l'orage.

En 1795, le 11 décembre, sous prétexte de risque de troubles à la frontière, un arrêté municipal interdit tout pèlerinage dans cette zone du Pays Basque. A partir de cette date, la chapelle tombe en ruine.

1800 à 1900
En 1804, l'abbé Jean Harispe est nommé dans la paroisse et organise une procession annuelle sur le sommet de l'Oilarandoi, pendant la semaine de la Pentecôte, afin d'effectuer des prières et de suivre les bénédictions de l'air. Ce rite durera 150 ans.

1900 à 2000
En 1941, durant la Seconde Guerre Mondiale, les habitants de Saint-Etienne-de-Baïgorry appuient la demande de leur curé, J. Olhagaray, pour la reconstruction d'une chapelle au sommet de la montagne. Celle-ci est inaugurée le 25 mai 1942 et, en 1946, le sanctuaire est consacré à la Vierge, après qu'une procession de jeunes filles de Baïgorry porte au sommet une statue de Marie.

En 1985, suite à des dégâts causés par des intempéries, les paroissiens et le curé P. Carçabal reconstruisent une chapelle. Elle est inaugurée le 27 octobre de cette année-là.

Jusqu'en 1995, et peut-être plus tard encore, la Chapelle d'Oilarandoi est le point de mire de deux processions, une première, le lundi de Pentecôte, réservée aux hommes, et une seconde, le dernier dimanche d'août, réservée aux femmes, un clivage sexuel qui a tendance à s'estomper au fil des années. Le religieux effectue alors une bénédiction de l'air, depuis la croix dressée à proximité du sanctuaire. Et si la pratique des messes à la chapelle pour la protection des récoltes a disparu, le religieux se rend toujours au mois de mai dans chaque quartier de la commune pour y dire une messe suivie de la bénédiction de l'air.

TOPONYMIE

Le nom de Notre-Dame vient de la Vierge Marie qui est la sainte à laquelle est dédiée la chapelle. Le nom Oilarandoi, qui est écrit de différentes manières, comme Oillarandoy ou Oylarandoy, vient du nom du sommet où se situe la chapelle.
-> voir les infos sur l'Oilarandoi.

Oilarandoi viendrait du basque oillaran qui signifie prunellier et du suffixe basque doi qui signifie abondance de. Oilarandoi signifie donc abondance de prunelliers.

Oilarandoi est un mot qui se retrouve dans d'autres noms dans le secteur où se situe la chapelle. Ainsi, le sommet où se trouve la chapelle se nomme Oilarandoi et, sur le versant nord du sommet, se situe la Oilarandoiko Borda.

SITUATION

METEO

Météo Oilarandoi (meteoblue)

meteoblue

TOPOS

Les topos du Bouquetin Boiteux passant à la Chapelle Notre-Dame d'Oilarandoi.

Itinéraire	Km	D+	Altitude max	D+/Km	Cotation	Chiens
Oilarandoi, Munhogain, Urdiako Harria, Munhoa	18,5	1300	1023	70,27	T2/T3	Autorisé

SOURCES

Saints, Sources et Sanctuaires du Pays Basque (Olivier de Marliave / Editions Aubéron)
Libre parcours dans la Mythologie Basque (Claude Labat / Elkar)
Petit dictionnaire toponymique des Pyrénées (Romain Bourbon / MonHélios)

PHOTOS

2 février 2021

LE BOUQUETIN BOITEUX

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