LES COLOMBES DE HÉAS
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Peinture (modifiée) De
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LA LÉGENDE PRESQUE VRAIE
Il y a bien longtemps, vivait non loin du Cirque de Troumouse, un couple de belles et blanches colombes qui avaient l'étrange habitude de se soulager sur la tête des habitants du village voisin. On les entendait alors pouffer jusqu'au Port de Lacanau, où les blondinets surfeurs, chevauchant fièrement les vaguelettes sauvages devant des midinettes émoustillées, se marraient à leur tour. Les villageois étaient ainsi la risée de tous les gens, de France et de Navarre.
Il y eut un jour lointain où Jean traîna ses guêtres non loin du Cirque de Troumouse, et vit, émerveillé, les deux superbes oiseaux d'un blanc pur tournoyer au-dessus de sa tête. Plop et re-Plop ! Ce fut le déluge. Les deux colombes, d'une adresse anale sans commune mesure, venaient de lâcher leurs fientes clownesques sur son crâne étincelant et gloussaient comme des dindes. Jean, qui n'avait pas trop le sens de l'humour, ni à droite, ni à gauche, goûta fort peu à la blaguounette et cria vengeance.
Après plusieurs jours de traque, Jean surprit les deux oiseaux immaculés qui se désaltéraient à une source pure. Vlan ! D'un coup de pelle bien placé, c'est plus efficace, Jean explosa la gueule des volatiles, qui étaient bien moins immaculés, forcément, et qui la ramenaient moins. Ils ne faisaient plus trop les fiers avec leur bec à l'envers. Enfin débarrassés des deux volailles pas très saines d'esprits, les habitants du village voisin crièrent au miracle.
C'est ainsi que fut sanctifiée la Pelle Qui Débarrasse.
Extrait des Chroniques de Jean le Charlatan
LA VRAIE LÉGENDE
Un jour, non loin du Cirque de Troumouse, deux bergers aperçurent deux colombes blanches qui s'étaient posées près d'une fontaine et se désaltéraient à son eau pure. Prenant leur essor, les deux oiseaux immaculés prirent des directions différentes. Le premier parti vers le haut et le mamelon de Pouey-Laün, où il se posa sur la chapelle qui existait déjà. Le second parti vers le bas et arriva non loin de Héas, où nul bâtiment ne s'élevait. Les deux bergers en conclurent que la Vierge Marie voulait qu'on bâtisse une chapelle en ce lieu.
Les deux hommes se transformèrent en maçons et construisirent un petit oratoire. Puis ils se rendirent à Pinède, en Aragon, afin de dérober une statue de Notre-Dame pour l'installer dans leur sanctuaire. Les habitants du lieu, avertis de l'enlèvement de leur Vierge, se mirent à leur poursuite et récupérèrent l'objet sacré pendant que les ravisseurs, fatigués de leur périple, dormaient au Port de la Canaou. Quand ils se réveillèrent, ils découvrirent que la statue avait disparu. Ils s'aperçurent toutefois qu'une source était née à l'endroit où ils l'avaient posée. Ils cherchèrent, grattèrent le sol, et, finalement, trouvèrent une autre statue qui eut, dés lors, sa place à Héas.
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