Primevère officinale

Primevère officinale

Primula veris
Photo Bouquetin Bigleux ©

LES INFOS PAS TRÈS VRAIES (MAIS PAS TROP FAUSSES)

Du haut de ses 20cm, la primevère fait un peu cloche. Pas futée pour deux sous. Ni pour trois. L'oseille, c'est pas son truc. Au final, la primevère officie mal. Elle s'en fout. Elle n'est pas croyante.

La primevère est jaune. Elle le vaut bien. Déflorée par les abeilles nymphos et les bourdons lubriques qui butinent de la donzelle à tour de trompe, la pauvre fille a les cornes bien grandes. "Tiens, voilà la cocue !", pouvait-on entendre, de mars à juin, dans les lisières forestières et sur les pelouses. C'était à une époque lointaine, lorsque la nature était encore peu civilisée. Le temps passant, le téléphone arable aidant, cocu devint coucou. La primevère préfère.

Extrait du manuel du Bouquetin Bucolique

Photo Bouquetin Bigleux ©

LES INFOS PAS FAUSSES (ET PLUTÔT VRAIES)

- Famille et noms
Famille des Primulacées.

Autres noms : Primevère vraie (France), Coucou (France), Cucut (Catalan), Primavera (Espagnol), Bedats-iletsua (Basque), Primavèra (Occitan).

- Type biologique
Plante hémicryptophyte (plante dont les bourgeons d'hiver se développent au niveau du sol) à rosette (plante qui persiste en hiver sous forme de rosette de feuilles souvent plaquées contre le sol).

- Hampe et taille
Plante vivace, de taille petite, 30cm au plus, velue. Hampe (pédoncule nu non feuillé, partant de la souche et portant une ou plusieurs fleurs) qui dépasse les feuilles.

- Fleurs
Floraison de mars à juin.

Fleurs nombreuses, en ombelle (inflorescence formée de fleurs situées sur une même surface plus ou moins plane ou arrondie et portées par des rameaux, appelés rayons, partant tous du même niveau), à l'extrémité de la hampe. Fleurs en cloche, toutes penchées d'un même côté. Calice (ensemble des sépales) renflé et dilaté, vert pâle et couvert de poils blanchâtres. Corolle (ensemble des pétales) jaune vif à taches orangées proche de la gorge, et à pétales soudées en tube logé dans le calice. Fleurs odorantes.

- Feuilles
Feuilles en rosette (feuilles réunies en cercle, le plus souvent sur plusieurs épaisseurs et à la base de la tige, au niveau du sol) à la base de la plante. Feuilles ovales à bords échancrés, brusquement rétrécies en se rapprochant de la tige. Feuilles à réseau de nervures en creux.

- Racines
Rhizome (tige souterraine possédant des racines adventives et produisant des tiges aériennes à la saison favorable) épais muni de fortes racines.

- Humidité et pH du sol
Plante mésophile (plante indicatrice de sécheresse modérée), sur calcaire et sur silice (plante indifférente à la nature du substrat, que son pH soit basique ou acide).

- Répartition globale
Espèce présente en Europe et en Asie.

- Répartition pyrénéenne
Dans les Pyrénées, espèce caractéristique des prairies et plante présente dans les bois clairs et les haies à basse altitude, depuis l'étage collinéen (jusqu'à 800m, versant nord, jusqu'à 1000m, versant sud) jusqu'à l'étage subalpin (1700m à 2200m, versant nord, 1900m à 2400m, versant sud). Espèce présente sur l'ensemble de la chaîne, et peu commune sur l'ensemble du versant nord.

- Divers
Le nom latin de la primevère officinale vient des mots primus, qui signifie premier, et ver, qui signifie printemps. Cette fleur est en effet l'une des premières à fleurir au printemps.

En Haute-Savoie, les enfants s'amusaient à disposer les fleurs dans un peu d'eau et les faisaient tourner en récitant une comptine. On disait qu'ils faisaient "danser la demoiselle". Les Lorrains et les Champenois entremêlaient les fleurs pour en faire des pelotes avec lesquelles ils jouaient à la balle. Ceux des environs de Rennes et de Nantes pendaient les ombelles à un fil noué en boucle pour en faire une "boule de coucou" élaborée. En Aragon, les anciens utilisaient les feuilles de la primevère officinale pour soigner les plaies et les brûlures. Pour certains, lorsqu'elles étaient posées côté inférieur contre la peau, la blessure cicatrisait, tandis que si le côté supérieur était appliqué, la blessure suppurait et le mal était ainsi évacué

Les primevères sont dites hétérostylées. Certaines ont les étamines non visibles car nichées au fond de la corolle, avec l'extrémité du style visible à la gorge de la fleur. Les autres ont les étamines visibles, insérées vers l'entrée du tube de la corolle, avec un style très court. Déterminées par un seul gène, ces variations, en plus de celles de la taille du pollen et des papilles situées sur le stigmate, favorisent la fécondation croisée. En horticulture, les primevères aux étamines non visibles et à l'extrémité du style visible étaient autrefois nommées primevères à clou, et celles au style très court et aux étamines visibles, primevères à paillettes.

SOURCES

Nouvelle flore illustrée des Pyrénées (Marcel Saule / Editions du Pin à Crochets)
Découvrir la flore des Pyrénées (Françoise Laigneau / Rando éditions)
Primevère vraie, Coucou (jpdugene.com)
Primevère officinale (Tela Botanica)

Commentaires