Erythrone dent-de-chien

Erythrone dent-de-chien

Erythronium dens-canis

Photo Bouquetin Bigleux ©

LES INFOS PAS TRÈS VRAIES (MAIS PAS TROP FAUSSES)

L'Erythrone a une vie pourrie. Ou une vie de chien. C'est selon. Heureusement, l'Erythrone a une vie courte. De février à juin. Et c'est déjà trop pour elle. Car l'Erythrone est dépressive. Du haut de ses 30cm, elle passe sa vie tête baissée, se lamentant sur son sort, pleurant à n'en plus pisser, regardant ses pieds. Pieds qui, il faut bien l'avouer, ne sont pas très vifs.

A part gémir, l'Erythrone n'a pas beaucoup de conversation. Elle est chiante à en crever. Ainsi, elle vit seule sur sa tige. On a déjà vu des Erythrones en couple, mais, par bonheur pour le randonneur, c'est exceptionnel. Deux dépressifs sur une même tige, c'est à se tirer une balle.

Afin de préserver cette jolie fleur, le milieu peu connu et peu nombreux des botanistes-psychiatres a demandé l'interdiction formelle de laisser traîner une corde à côté d'une Erythrone. Aux dernières nouvelles, le Ministère de l'Ecologie planche sur la question et serait en pourparler avec l'ordre des botanistes-dentistes dont la fonction est encore un peu obscure.

Extrait du manuel du Bouquetin Bucolique

Photo Bouquetin Bigleux ©

LES INFOS PAS FAUSSES (ET PLUTÔT VRAIES)

- Famille et noms
Famille des Liliacées.

Autres noms : Dent de ca (Catalan), Diente de perro (Espagnol), Txakur-hortza (Basque), Gerbòla (Occitan).

- Type biologique
Plante vivace géophyte (plante vivace complètement invisible en hiver, les organes gorgés de réserves qui persistent au cours de la mauvaise saison sont entièrement souterrains) à bulbe (tige souterraine très courte recouverte de feuilles modifiées ou de bases foliaires).

- Tige et taille
Plante de taille naine à petite, de 30cm au plus. Tige rouge brun, glabre, dressée puis fortement penchée dans le haut.

- Fleurs
Floraison de février à juin.

Fleur solitaire, ou rarement à deux, inclinée. Six tépales (pétales et sépales lorsqu'ils sont indifférenciables) recourbés vers le haut, roses à mauves tachés de blanc ou de jaune à la gorge. Les trois divisions intérieures sont munies à la base de deux bosses blanches entourant la fosse à nectar. Six étamines (organe mâle de la fleur) pendantes avec des anthères (partie terminale d'une étamine, où se forment les grains de pollen) bleues. Long style (prolongement de l'ovaire) blanc qui se termine par un stigmate (extrémité du pistil destiné à recevoir le pollen) trifide (fendu en 3 parties).

- Feuilles
Feuilles radicales (à la base de la tige car elles s'attachent à la racine), lancéolées (en forme de fer de lance), opposées par deux, vert-bleu laiteux taché de rouge brun.

- Fruit
Capsule à trois loges.

- Bulbe
Bulbe (organe souterrain gorgé de réserves nutritives) blanc, allongé et évasé dans sa partie basse. Rappelle la canine de chien, d'où le nom dent de chien, utilisé dans de nombreuses langues.

- Humidité et pH du sol
Plante mésophile (plante indicatrice de sécheresse modérée), sur calcaire et sur silice (plante indifférente à la nature du substrat, que son pH soit basique ou acide).

- Répartition globale
Espèce présente en Sibérie, et en Europe centrale et méridionale.

- Répartition pyrénéenne
Dans les Pyrénées, plante présente dans les sous-bois, les landes à Bruyères, Fougère aigle, Genêt occidental, et les pelouses, depuis l'étage inférieur (jusqu'à 800m, versant nord, 1000m, versant sud) jusqu'à l'étage subalpin (1700m à 2300m, versant nord, 1900m à 2500m, versant sud). Espèce présente sur l'ensemble de la chaîne, peu commune sur l'ensemble du versant nord.

- Divers
Dans Le Régal végétal, paru en 2009, l'ethnobotaniste François Couplan signale que les bulbes de plusieurs espèces d'érythrones auraient été consommés cuits dans différentes régions du monde.

Le médecin, pharmacologue et botaniste grec Dioscoride, ayant vécu au Ier siècle après J.C., décrit dans son ouvrage De Materia medica plusieurs plantes nommées satyrons, dont les racines, consommées dans du vin ou seulement prises en main exciteraient à la procréation. L'érythrone dent-de-chien, parfois nommé satyrion rouge en ferait partie.

Photo Bouquetin Bigleux ©

SOURCES

Nouvelle flore illustrée des Pyrénées (Marcel Saule / Editions du Pin à Crochets)
Découvrir la flore des Pyrénées (Françoise Laigneau / Rando éditions)
Erythrone dent-de-chien (jpdugene)
Dent-de-chien (Tela Botanica)

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