Eglise Saint-Jean-Baptiste de Mazères

ÉGLISE SAINT-JEAN-BAPTISTE DE MAZÈRES
140m

Eglise Saint-Jean-Baptiste (22/04/2022)

NB : L'altitude mentionnée ici est approximative.

INFOS

Extérieur
L'Église Saint-Jean-Baptiste présente un volume rectangulaire et simple. Les parements des murailles de l'église ont été, primitivement, bâtis en pierre de petit appareil. Adjonctions, surélévations et reprises ont été faites en matériaux divers.

A l'est se trouve un chevet rectangulaire, construit en moellons d'assez grandes dimensions taillés dans une pierre de bonne qualité et daté probablement de la construction primitive de l'église aux environs de 1120, et réhaussé d'un volume massif, daté entre le XIVe et le XVIe siècle. Le chevet possède 26 modillons qui portent la corniche extérieure. Très dégradés, ils sont sculptés dans divers thèmes couramment traités ailleurs, avec notamment une sirène à deux queues, le châtiment de la luxure, des têtes d'animaux et des personnages contorsionnés.

La nef est non datée mais probablement postérieure au chevet primitif. Plus basse que le chevet réhaussé, elle est construite avec des moellons plus petits que ceux du chevet et taillés moins soigneusement dans une pierre de grès jaunâtre, très friable et profondément attaquée par les intempéries. A l'ouest, au bout de la nef, la construction est couronnée d'un mur-pignon flanqué de deux échauguettes polygonales, datée entre le XIVe et le XVIe siècle, et réhaussées et coiffées d'une toiture en poivrière au XIXe siècle. La pointe du pignon et les parties supérieures des échauguettes sont en briques. A gauche du contrefort de l'axe, au pied de la façade ouest, se trouve une niche cintrée qui servait, selon la tradition, à passer l'eau bénite aux cagots.

Une tour octogonale, datée entre le XIVe siècle et le XVIe siècle, est accolée au mur nord de l'église et une petite sacristie, datée de 1735 ou 1736, est accolée au mur sud, au niveau du chevet.

Entrée
L'entrée de l'église s'effectue par un petit porche plein cintre latéral, percé dans le mur sud de l'édifice. Le portail comporte un tympan nu, un linteau supporté par deux impostes sculptées, des piédroits plats et deux chapiteaux surmontant des colonnes appliquées. L'entrée amène dans la seconde travée de la nef.

Nef
La nef se compose de quatre travées dont celle de l'ouest est séparée du reste de l'édifice par un mur oblique épaulé par un contrefort, construit vers la fin du Moyen Âge. Cette travée, couverte par une fausse voûte en bois, forme une chapelle dédiée à Sainte-Libérate dont la châsse, datée de 1342, est déposée sur un bâti de maçonnerie de forme complexe, dont les diverses ouvertures et cavités étaient destinées à accueillir les enfants malades en faveur desquels on sollicitait l'intervention miraculeuse de la sainte. Les trois autres travées possèdent des voûtes en pierre, datées du XVIIe siècle, avec arêtiers diagonaux et arcs doubleaux séparatifs. En face de du petit proche d'entrée, percé dans le mur sud de la seconde travée de la nef, se trouve la porte de l'escalier à vis, tournant dans la tour octogonale adossée à la façade latérale nord. La nef dispose d'une banquette, mal appareillée, de largeur irrégulière et dépourvue de moulure.

Chœur
L'arc triomphal à double rouleau disparaît en partie dans les maçonneries de la voûte d'ogives de la nef. Il est porté de chaque côté par deux chapiteaux, par une colonne et une colonnette plus mince, disposée en retraite à l’ouest. A l'étage inférieur, sept arcades aveugles retombent sur des chapiteaux et des colonnettes engagées qui reposent sur une banquette moulurée. Au-dessus, une fenêtre s'ouvre sur chaque face. L'étage supérieur ne compte qu'une seule fenêtre, située à l'est. Toutes ces fenêtres sont ornées d'archivoltes diversement décorées, de colonnettes et de chapiteaux, à l'intérieur et à l'extérieur, sauf celle du dernier étage qui n'en comporte qu'à l'intérieur. Entre l'arcature du rez-de-chaussée et le premier étage, à la base des fenêtres, court un triple cordon de billettes qui encercle aussi les colonnes de l'entrée du sanctuaire. Au départ de la voûte, un autre cordon correspond aux tailloirs de l'arc triomphal. Ce type de décoration est bien connu. Ses procédés sont communs au Languedoc et à l'Espagne, et ils ont été adoptés dans de nombreuses églises du Sud-Ouest. Les sculptures du chevet sont probablement l'œuvre des sculpteurs de l'abbatiale de Saint-Sever et des sculpteurs de la basilique Saint-Sermin de Toulouse.

Des niches, datées du XVIIIe siècle, se trouvent de chaque côté de la fenêtre orientale du premier étage. Le décor peint du chœur est également daté du XVIIIe siècle.

Plan (Jean Cabanot. Congrès archéologique de France 128. 1970. Gallica BnF)


HISTOIRE

1100 à 1200
Aux environs de 1120, l'église est édifiée. Elle comporte une nef un peu plus large que l'actuelle et un chevet rectangulaire. Le chevet est construit en moellons d'assez grandes dimensions, taillés dans une pierre de bonne qualité, et est couvert d'une voûte assez élevée en berceau plein cintre. La nef, construite avec des moellons plus petits que ceux du chevet et taillés moins soigneusement dans une pierre de grès jaunâtre très friable, est alors plus haute que le chevet et comporte des fenêtres. Selon une tradition, l'édification est réalisée par l'Ordre des Templiers, ou plus vraisemblablement par l'Ordre des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Cependant, ni les archives générales de l'Ordre, ni celles du grand-prieuré de Toulouse ne mentionnent d'établissement hospitalier dans ce lieu, et aucune trace n'est observée dans les environs (CaF).

1300 à 1600
Au plus tôt au XIVe siècle et au plus tard au XVIe siècle, l'église est fortifiée et réhaussée. Un mur-pignon flanqué de deux échauguettes est édifié sur la façade ouest, une tour octogonale sur la façade nord et le chevet est réhaussé d'un volume massif (CaF).

En 1342, l'évêque de Tarbes, Pierre-Raymond de Montbrun, met des reliques de Sainte-Libérate dans une châsse de marbre ouvragé. La châsse est peut-être déposée à la même période dans la chapelle de Sainte-Libérate, située à l'ouest de la nef de l'église, sur un bâti de maçonnerie de forme complexe, dont les diverses ouvertures et cavités sont destinées à accueillir les enfants malades en faveur desquels on sollicite l'intervention miraculeuse de la sainte (CaF).

Vers la fin du Moyen-Âge, peut-être au cours du XVe siècle, un mur intérieur épaulé par un contrefort est construit et isole, à l’ouest, la chapelle Sainte-Libérate qui n'est pas voûtée (CaF).

Lors des Guerres de Religion, les reliques sont profanées et le mobilier est en grande partie détruit (CaF).

1600 à 1700
Probablement au XVIIe siècle, dans la nef, une voûte d'ogives est construite au-dessous du niveau des fenêtres, qui sont alors détruites avec la partie supérieure des murs. Ainsi, la nef, qui était auparavant bien plus haute que le chevet, est maintenant plus basse et entièrement aveugle. Les murs goutterots sont renforcés à l'extérieur par des contreforts, à l'intérieur par des dosserets et des colonnes engagées, dépourvues de chapiteaux, qui déterminent trois travées égales. Enfin, dans le mur nord, une porte en anse de panier est ouverte pour donner accès à l'escalier établi dans la tourelle (CaF).

1700 à 1800
Au cours du XVIIIe siècle, dans le chœur, des niches sont creusées de chaque côté de la fenêtre orientale du premier étage et un décor est peint (CaF).

Entre 1735 et 1736, une petite sacristie est édifiée contre le mur sud du chevet de l'église (CaF).

Au cours de la Révolution, les reliques sont profanées et le mobilier est en grande partie détruit (CaF).

1800 à 1900
Au cours du XIXe siècle, les deux échauguettes sont réhaussées et coiffées d'une toiture en poivrière (CaF).

1900 à 2000
Au début du XXe siècle, l'église menace de tomber en ruines (CaF).

En 1910, l'église est classée aux Monuments historiques (BM, CaF).

En 1935, d'importants travaux sont effectués pour restaurer l'église (CaF).


TOPONYMIE

L'église est dédiée à Saint-Jean-Baptiste. Mazères est le nom du hameau où se situe l'église. Ce hameau appartient au village de Castelnau-Rivière-Basse.

Mazères viendrait du bas latin macerias qui signifie ruines. Cette toponymie évoque ordinairement la présence de vestiges antiques. Cependant, aucune découverte archéologique n'aurait confirmé une telle hypothèse (CaF).


SITUATION



MÉTÉOTutoriel météo

Église Saint-Jean-Baptiste de Mazères (meteoblue)

TOPOS

Les topos du Bouquetin Boiteux passant à l'Église Saint-Jean-Baptiste de Mazères.

Itinéraire Km D+ Altitude max D+/Km Cotation Chiens
Sentier de l'Adour, Mazères, Castelnau-Rivière-Basse, Préchac-sur-Adour 18 150 230 8,33 T1 Autorisé


SOURCES

CaF : L'église Saint-Jean de Mazères (Jean Cabanot. Congrès archéologique de France 128. 1970. Gallica BnF).
BM : Eglise de Mazères. Base Mérimée.


PHOTOS

Façade nord avec tour, façade ouest avec échauguettes et mur-pignon (22/04/2022)

Niche de la façade ouest (22/04/2022)

Chevet, façade nord, tour (22/04/2022)

Sacristie, chevet (22/04/2022)

Façade sud (22/04/2022)

Façade sud (22/04/2022)

Façade sud, portail d'entrée (22/04/2022)

Façade sud, sacristie (22/04/2022)

Portail d'entrée (22/04/2022)

Façade sud (22/04/2022)



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