Dolmen de Darré la Peyre

DOLMEN DE DARRÉ LA PEYRE
310m

22 mai 2022


INFOS

Le Dolmen
Le Dolmen de Darré la Peyre est un dolmen édifié probablement aux alentours de -2500. Avec les dolmens de Peyrecor, il s'inscrit dans un ensemble architectural situé sur un cordon collinaire commun. Des prélèvements effectués par Claude Blanc sur les dalles du Dolmen de Darré la Peyre et celles des Dolmens de Peyrecor ont montré que les matériaux étaient identiques (APOL).

L'état de conservation du Dolmen de Darré la Peyre est particulièrement perturbé mais 3 campagnes de fouilles entre 1998 et 2000 ont permis de proposer un probable plan du dolmen primitif (APOL).

Le dolmen semble avoir été plus ou moins reconstitué après les fouilles. Actuellement, il est formé par une grande dalle brisée, qui est la dalle de couverture primitive et qui fut fracturée en 1952, reposant sur diverses pierres dont, à priori, deux seraient des supports primitifs. Sur l'un des bords du monument se trouvent les restes du cairn qui recouvrait la structure.


CHRONOLOGIE

-300.000 à -40.000
Au cours du Paléothique moyen, entre -300.000 et -40.000, bien avant l'édification du dolmen, le cordon collinaire où il se situe est très fréquenté, notamment par une population de culture lithique du Moustérien (APOL).

-3000 à -2200
Autour de -2500, au Néolithique final/Chalcolithique, le Dolmen de Darré la Peyre est édifié avec des matériaux de grès quartzite et de grès calcaire provenant directement des affleurements du flysch, un dépôt sédimentaire, qui constituent l'essentiel du cordon collinaire où se situe le monument. Il est probablement constitué d'une chambre semi-enterrée d'une longueur minimum de 3m sur 1,20 à 1,50 m de largeur. La chambre est probablement encadrée par des supports de grès quartzite sur les grands côtés, au nord-ouest et au sud-est, la face plane tournée vers l'intérieur. Cette structure est calée par un massif de galets de 1m de largeur environ avec, en bordure externe, de gros blocs de grès appuyés en oblique. Au nord-est, se trouve certainement l'entrée de la chambre qui s'ouvre alors en position semi-enterrée. Cette entrée est probablement fermée par une dalle de grès calcaire disposant d'un calage qui se trouve à sa base et non sur la moitié supérieure de la fosse. La paroi oblique de la fosse, à l’arrière de cette dalle, permet son déplacement et l'ouverture de la chambre, avec un accès par le haut. Le cairn, côté est, s’arrête à la hauteur de ce support ce qui conduit à avoir l'ouverture de la chambre en façade. Cette chambre est recouverte par une unique dalle de grès quartzite de 3,20m de longueur sur 3m de largeur, pour une épaisseur de 0,50 à 0,55m. Deux stèles lisses façonnées sur un grès calcaire sont associées à l'édifice, dans une position inconnue. L'environnement du monument est alors probablement un environnement forestier relativement dense avec persistance d'une ripisylve, c'est-à-dire une végétation présente sur les rives d'un cours d'eau. Le climat est certainement frais, à forte nébulosité. Les espaces ouverts sont, pour partie, voués aux cultures céréalières et aux prairies (APOL).

-2200 à -1400
Au cours du Bronze moyen, entre -1600 et -1400, voire au Bronze ancien, entre -2200 et -1600, le monument est réutilisé et des céramiques y sont déposées, probablement en tant que dépôts sépulcraux (APOL).

-100 à 100
Probablement entre -30 et 70, une fosse est creusée et à son aménagée, entraînant la destruction du support n°5. Le sol conserve un dallage réalisé avec des plaquettes de grès et le sommet de la fosse est recouvert par le même type de matériaux. Cette fosse s'étend probablement vers l'intérieur de la chambre, avec un grand axe orienté ouest-est. Elle peut correspondre, mais sans aucune certitude, à une structure funéraire. A la même période, des actions concernent la chambre elle-même, au moins dans sa moitié supérieure (APOL).

200 à 400
Entre le IIIe et le début du Ve siècle, une structure de pierres alignées est réalisée sur le sommet du tumulus, côté ouest. Cette structure peut évoquer la bordure d’une fosse sépulcrale (APOL).

1800 à 1900
En 1807, la dalle de couverture du dolmen est connue et remarquable puisque le chemin qui passe devant le monument est nommé Haut de la Peyre sur le cadastre napoléonien (APOL).

En 1873, le monument est signalé par P. Raymond (APOL).

Vers la fin du XVIIIe siècle, une tranchée est ouverte contre la dalle de couverture, à l’est, et le support n°1 est déchaussé. Il est possible que les autres supports soient détruits ou enlevés à la même époque mais il est peu probable que la motivation de ces dégradations soit la récupération des matériaux car ceux-ci sont abondants en contrebas de la ligne de crête et aucune construction n'est présente dans l'environnement du monument (APOL).

1900 à 2000
En 1952, un enseignant du Lycée d'Oloron excave partiellement la chambre du dolmen. Il y trouve peut-être des poteries mais aucune trace de ses observations et du mobilier recueilli n'est retrouvé ou conservé par la suite. Pratiquée à la pioche, par projection latérale et sous la dalle, l'excavation conduit à briser la dalle principale et à détruire la majeure partie des niveaux initialement protégés par la couverture (APOL).

En 1981, le dolmen est évoqué par C. Blanc, puis, en 1986, par R. Cazabonne et B. Cheronnet (APOL).

En 1997, un sondage de diagnostic est effectué et 3 campagnes de fouilles sont réalisées ensuite en 1998, 1999 et 2000. Les résultats obtenus lors de ces fouilles permettent de reconstituer le probable plan du dolmen primitif (APOL).


LEXIQUE

Le Dolmen de Darré la Peyre est un dolmen dans le sens où il est bien un monument funéraire composé de pierres verticales sur lesquelles reposent des dalles horizontales. Il est également un tumulus puisqu'il était recouvert et non exposé directement à l'air libre, et plus précisément un cairn car sa couverture était essentiellement composée de pierres.


TOPONYMIE

Darré viendrait du latin retro qui signifie d'arrière, du couchant, ouest, ce qui est derrière. Peyre viendrait du gascon peira, devenu en patois peyra, peyre, et qui signifie pierre (PdtP, TvhM). Darré la peyre signifierait ainsi derrière la pierre.

Dolmen vient du breton toal qui signifie table ou an doal qui signifie une table, et du breton men, maen, qui signifie pierre. C'est un terme utilisé dans l'étude des Mégalithes et qui désigne un monument composé de pierres verticales sur lesquelles reposent des dalles horizontales. Le dolmen avait une fonction funéraire et était recouvert d'un tumulus, mot qui vient du latin tumere qui signifie être gonflé, enflé, et par extension, élévation, éminence. Un tumulus est appelé tertre lorsqu'il est composé uniquement de terre, ou cairn, lorsqu'il est composé de pierre. Tertre vient du latin termes qui signifie borne, limite, monticule. Cairn vient du gaëlique carn qui signifie tas de pierre (MdM).


SITUATION



MÉTÉOTutoriel météo

Dolmen de Darré la Peyre (meteoblue)

TOPOS

Les topos du Bouquetin Boiteux passant au Dolmen de Darré la Peyre.

Itinéraire Km D+ Altitude max D+/Km Cotation Chiens
Les Marlères, Tumulus de Peyrecor, Dolmen de Darré la Peyre 14 300 400 21,43 T1 Autorisé


SOURCES

APOL : La structure funéraire mégalithique de Darre la Peyre. 2008. (Patrice Dumontier / Revue APOL 27 / Academia)
PdtP : Petit dictionnaire toponymique des Pyrénées (Romain Bourbon / MonHélios)
TvhM : La toponymie - La vie des hommes de la montagne (Marcellin Bérot / Editions Milan)
MdM : Les mots du mégalithisme (Mégalithes-Morbihan)


PHOTOS

Supports et une partie de la dalle de couverture (22/05/2022)

Une partie de la dalle de couverture (22/05/2022)

Vestiges du cairn et dalle de couverture brisée (22/05/2022)

Vestiges du cairn et dalle de couverture brisée (22/05/2022)

Supports et une partie de la dalle de couverture (22/05/2022)



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