Séneçon des Pyrénées

Séneçon des Pyrénées

Senecio pyrenaicus
Photo Bouquetin Bigleux ©

LES INFOS PAS TRÈS VRAIES (MAIS PAS TROP FAUSSES)

Le Séneçon des Pyrénées se croise dans les maisons de retraite en haut des montagnes, entre 1100 et 2800m d'altitude. Quelque peu sénile, la plante ne sait plus trop comment elle s'appelle et répond, quand elle veut, elle a un sale caractère, à plusieurs noms différents. C'est pratique. Il est à noter que le Séneçon est grabataire. En effet, il se déplace peu et on le retrouve généralement là où on l'a posé. C'est également très pratique. Selon l'aide-soignant botaniste et aristocrate Gérard Couche de la Culotte, l'approche du Séneçon est délicate. Le vieillard a du mordant et un dentier coriace.

Le Séneçon des Pyrénées est vieux. Cela se remarque à son slip tout jaune.

Extrait du manuel du Bouquetin Bucolique

Photo Katy Moulineau © - Page Facebook Kat'images

LES INFOS PAS FAUSSES (ET PLUTÔT VRAIES)

- Famille et noms
Famille des Astéracées.

Autre nom scientifique : Senecio tournefortii.

Autres noms : Séneçon de Tournefort (France), Seneci pirinenc (Catalan), Árnica (Espagnol), Zorne-belar piriniotarra (Basque).

- Type biologique
Plante hémicryptophyte (plante dont les bourgeons d'hiver se développent au niveau du sol).

- Tige et taille
Plante vivace de taille médiocre, de 60cm au plus. Tige glabre, dressée, ramifiée dans le haut.

- Fleurs
Floraison de juillet à août.

Capitules (inflorescence à fleurs très petites insérées sur un réceptacle commun, généralement entouré, à la base, d'une réunion de bractées) jaune vif, assez grand, comportant chacun 12 à 16 ligules (corolle, formée par les pétales, en forme de languette, développée d'un seul côté, vers l'extérieur du capitule) étalées et rayonnantes. Capitules disposées en corymbe (inflorescence dans laquelle les pédoncules insérés à des niveaux différents sur un même axe, sont de longueurs inégales, de sorte que les fleurs se retrouvent à peu près sur le même plan) lâche, et entourées de moins de seize bractées (feuilles, généralement petites, situées à la base d'une fleur ou d'un pédoncule, différant souvent des autres feuilles par leur taille et/ou leur couleur) internes dressées, pointues et velues au sommet, et de quelques bractées externes nettement plus courtes.

- Feuilles
Feuilles coriaces, oblongues (plus longues que larges) ou lancéolées (en forme de fer de lance), obtuses (formant un angle supérieur à 90°), non embrassantes (la base n'entoure pas, au moins partiellement, la tige), bordées de dents translucides et glabres. Feuilles inférieures rétrécies en pétiole (partie étroite reliant le limbe à la tige).

- Fruits et graines
Akènes (fruits secs ne s'ouvrant pas spontanément à maturité, contenant une seule graine, non attachée à son enveloppe) glabres.

- Humidité et pH du sol
Plante mésophile (plante indicatrice de sécheresse modérée) à mésohygrophile (plante des sols modérément humides), sur calcaire et sur silice (plante indifférente à la nature du substrat, que son pH soit basique ou acide).

- Répartition globale
Espèce présente dans les Corbières, les Pyrénées et les montagnes de la péninsule Ibérique.

- Répartition pyrénéenne
Dans les Pyrénées, plante présente dans les éboulis, les pelouses et landes rocailleuses, et les forêts de Pins à crochets, depuis l'étage montagnard (800m à 1700m, versant nord, 1000m à 1900m, versant sud) jusqu'à l'étage alpin (2200m à 2800m, versant nord, 2400m à 3000m, versant sud). Espèce présente sur l'ensemble de la chaîne, peu commune sur l'ensemble du versant nord.

- Divers
Les séneçons possèdent des fruits qui sont surmontés d'une aigrette de soies blanches comme les cheveux des personnes très âgées, c'est pourquoi le mot latin senecio qui signifie séneçon mais également vieillard a été choisi pour désigner le genre de ces fleurs.

Le séneçon des Pyrénées révèle la complexité de la nomenclature botanique puisque deux plantes distinctes portent le même nom latin et plusieurs noms latins désignent cette même plante, selon que l'on se réfère à Carl von Linné, Philippe Picot de Lapeyrouse ou à Dominique-Alexandre Godron.
En effet, en 1758, le naturaliste suédois Carl von Linné décrivit cette plante qu'il avait nommée Senecio pyrenaicus. Un peu moins de 60 ans plus tard, en 1813, le botaniste Philippe Picot de Lapeyrouse la nomme à son tour Senecio tournefortii, ou séneçon de Tournefort, en hommage au botaniste Joseph Pitton de Tournefort, né en 1656 à Aix-en-Provence et mort en 1708, explorateur, entre autres, des Pyrénées et de la Catalogne, et qui fut élève de Pierre Magnol, botaniste et professeur de médecine à Montpellier. Selon la règle d'antériorité de la nomenclature, le nom scientifique Senecio pyrenaicus fut adopté et c'est le nom actuel de la plante.
Pour rajouter à la complexité de la nomenclature, en 1850, le médecin et botaniste Dominique-Alexandre Godron donna le nom de Senecio pyrenaicus à une variété pyrénéenne du séneçon hélénitis, dont le nom retenu est désormais Tephroseris helenitis var. pyrenaica. C'est d'ailleurs cette dernière variété que Marcel Saule, dans sa "Nouvelle flore illustrée des Pyrénées" parue en 2018, décrit en tant que Senecio pyrenaicus, ou séneçon des Pyrénées, et dont il retient également le nom scientifique Senecio spathulifolius subsp. pyrenaicus, nommé par Carl Fredrick Nyman. Toujours dans sa "Nouvelle flore illustrée des Pyrénées", Marcel Saule retient le nom de Senecio tournefortii de Philippe Picot de Lapeyrouse pour évoquer la fleur décrite ici.

Photo Katy Moulineau © - Page Facebook Kat'images

SOURCES

Nouvelle flore illustrée des Pyrénées (Marcel Saule / Editions du Pin à Crochets)
Découvrir la flore des Pyrénées (Françoise Laigneau / Rando éditions)
Séneçon des Pyrénées (jpdugene)
Séneçon des Pyrénées (Tela Botanica)

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