La bataille de Roncevaux

LA BATAILLE DE RONCEVAUX

Dessin Gwendal Lemercier © - Ils ont fait l'Histoire 3, Charlemagne

- L'histoire presque vraie
- La vraie histoire
- Sources
- Topos

L'HISTOIRE PRESQUE VRAIE

En 777, des musulmans révoltés demandèrent de l'aide à Charlie pour se battre contre l'émir Laine, qui était réputé pour être tout doux. Le roi, qui n'avait pas l'habitude de prendre des décisions trop hâtives, décida que cela méritait mûre réflexion. Après avoir peser le pour et le contre, après avoir consulté Nostradamus, la Pythie, Madame Irma et ma grand-mère, qui se demande encore ce qu'elle vient faire là, après avoir attendu que les étoiles s'alignent et que le bon dieu lui fasse un signe, Charlie décida qu'il était temps et se dirigea vers l'Espagne, sans trop se presser, faudrait pas se faire un lumbago, ni une élongation.

Les musulmans, entre temps, qu'ils avaient trouvé fort long, s'étaient faits défoncés la gueule.

N'ayant plus personne à aider, et les Saxons foutant le boxon de l'autre côté du royaume, Charlie fit demi-tour et passa devant Pampelune, qui fêtait le Saint Firmin, le saint des taureaux alcooliques. Jamais le dernier pour se mettre la tête à l'envers, le roi tenta l'incruste. En baskets. Et fut refoulé par la sécurité. Malgré ses séances régulières chez son psy, Charlie avait du mal à gérer la frustration. Il rasa la ville, fief des Vascons, connus pour leur tendance à la rancune tenace.

C'est ainsi que, un peu plus tard et un peu vexés, on le serait à moins, les Vascons tombèrent à Roncevaux sur la troupe qui gardait le derrière de Charlie, et en firent des jambons, qu'ils ramenèrent à Bayonne.

Extrait des Annales du Bouquetin Crétin

LA VRAIE HISTOIRE

En 777, Charlemagne reçoit une ambassade d'Espagne, où l'appellent des musulmans révoltés contre l'émir de Cordoue, lui promettant de lui ouvrir les portes de Saragosse, en échange de son aide militaire. Le futur empereur rassemble une armée et traverse l'Aquitaine au printemps 778. Mais, arrivé en Espagne, il ne trouve pas les alliés attendus, qui, entre-temps, ont été défaits. Après quelques mois de siège, il décide de rentrer sans avoir rien obtenu et, sur le chemin du retour, il saccage et pille la ville de Pampelune qui a refusé de lui ouvrir ses portes et qui est le fief des Vascons, probables ancêtres des Basques.

Alors que Charlemagne se hâte de rentrer avec le gros de son armée pour mater des Saxons qui s'agitent aux frontières, l'arrière-garde commandée par le sénéchal Egihard et le comte Roland, obscur préfet de la marche de Bretagne, est attaquée le 15 août 778, à Roncevaux, pendant qu'elle traverse les Pyrénées. Probablement pour se venger du sac de Pampelune et soucieux de remettre la main sur les trésors qu'on vient de leur dérober, les Vascons anéantissent le détachement franc et Roland est tué.

Eginhard, chroniqueur contemporain du massacre, met bien en cause les Vascons dans son ouvrage "Vita Karoli Magni". Mais trois siècles plus tard, les troubadours s'emparent de l'anecdote pour en faire un poème épique en 4.000 vers, d'abord relaté de façon orale, puis repris dans les manuscrits. Dans un contexte de croisades et de Reconquista espagnole, il était plutôt judicieux de fédérer les chevaliers contre l'ennemi du moment, les Sarrasins. D'autant que depuis le mariage du frère d'Hugues Capet avec Gersande de Gascogne en 992, les Basques avaient rejoints le royaume. Il n'était guère convenable de leur imputer le meurtre de ce héros, déjà modèle de vertu pour tous les chevaliers du pays et devenu entre-temps neveu de Charlemagne. Sa mort a donc été remaniée en symbole de l'affrontement entre chrétiens et musulmans.

SOURCES

Les 7 clichés capitaux (Christophe Migeon / Les Cahiers Science&Vie 149, Nov. 2014)
Dossier Charlemagne (Geneviève Bührer-Thierry / Ils ont fait l'Histoire 3, 2014)

TOPOS

Les topos du Bouquetin Boiteux passant à la Bataille de Roncevaux.
Leitzarateka, Bentarte, Txangoa, Menditxipi, Astobizkar
Pierre Narbaitz dans son "Le Matin basque ou Histoire ancienne du peuple vascon", situe la bataille de Roncevaux sur les flancs sud-est du massif de l'Astobizkar, notamment le long de la voie romaine qui monte au Col de Lepoeder. D'un autre côté, le Cercle Historique de l'Arribère suggère que l'affrontement se déroula entre le Leitzarateka et le Col de Lepoeder. Plusieurs historiens s'accordent sur le fait que le massif de l'Astobizkar serait le lieu de la bataille. Mais d'autres considèrent qu'il serait tout autre, vers le Col de Pau en Vallée d'Aspe, ou encore dans les Hautes-Pyrénées voire même dans les Pyrénées orientales. Dans tous les cas, le doute subsiste sur le lieu exact de cette bataille et même sur son existence historique.

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