Héraclès et Pyrène

HERACLES ET PYRENE

Source gallica.bnf.fr / BnF

- La légende presque vraie
- La vraie légende (première version)
- La vraie légende (deuxième version)
- Sources
- Topos

LA LEGENDE PRESQUE VRAIE

Il fut un temps oublié où Jean venait d'enchaîner neuf boulots. Il avait été viré neuf fois. Inscrit chez Paul, le gars qui emploie, il s’apprêtait à embaucher pour son dixième. C'est ainsi que Jean devint fossoyeur.

Bébert, roi des Bekrydes et qui était connu pour ne jamais retrouver ses clés, venait de perdre sa fille adorée. Pyrène, ainsi était son doux nom, avait servi de croquettes aux loups de la forêt. Ce furent les débuts de Royal Canin.

Bébert, qui avait lu la Bible mais était un peu dyslexique, demanda à Jean à ce que la tombe de sa fille soit aussi haute que la Tour de Babybel. Jean, qui ne voulait pas se faire virer une nouvelle fois, accepta. Il n'avait aucune idée de la hauteur de ladite tour. Il ne la connaissait ni d'Adam, ni d'Eve qui, de toutes façons, n'étaient pas maçons.

Jean s'attela à la tâche. Il empila les petits fromages. Ce fut long. Très long. Très très long. Il fut un jour où Jean en eut plein les bottes. Il balança par-dessus son épaule le dernier fromage, qui n'était ni d'Ossau, ni d'Iraty, honte sur lui, prit ses cliques et ses claques et partit vers de nouvelles aventures. De toutes façons, Bébert était mort depuis longtemps et Paul avait fait faillite.

C'est ainsi que naquirent les Pyrénées, le mausolée de Pyrène.


Extrait des Chroniques de Jean le Charlatan

LA VRAIE LEGENDE (PREMIERE VERSION)

Bébryx, roi des Bekrydes, avait une belle et jeune fille nommée Pyrène. Héraclès, fils de Zeus et de Alcmène, fut de passage sur les terres du royaume alors qu'il se rendait, pour l'accomplissement de son dixième travail, dans les vastes campagnes du monstre à trois corps, Géryon. Pyrène fut séduite et le demi-dieu tomba sous son charme. Ils filaient le parfait amour.

Mais, un jour, alors que les deux amoureux devaient se retrouver pour annoncer la nouvelle au roi, Héraclès, ayant reçu un présage, dut partir précipitamment. Ne le trouvant pas au lieu du rendez-vous, la jeune fille, qui était également venue annoncer à Héraclès qu'elle était enceinte, comprit que son amant l'avait abandonnée. Désespérée, elle s'enfonça dans la forêt et fut dévorée par une meute de loups.

La belle et jeune fille cria si fort que le demi-dieu l'entendit. Héraclès revint précipitamment mais arriva trop tard. Il ne trouva que des os blanchis. Fou de douleur, il entassa d'innombrables rochers aussi longtemps que dura sa peine, puis, avant de partir, il mit le feu et brûla tout. Forêts, bois et prairies partirent en fumée. Héraclès créa ainsi une haute montagne, la plus grande des tombes, qui est aujourd'hui appelée les Pyrénées, le mausolée de Pyrène.

LA VRAIE LEGENDE (DEUXIEME VERSION)

Alors qu'il se rendait, pour l'accomplissement de son dixième travail, dans les vastes campagnes de Géryon, le monstre à trois corps, Héraclès, fils de Zeus et de Alcmène, fut de passage sur les terres du royaume de Bébryx où se dressait une montagne couverte de nuages, barrière éternelle qui séparait les Ibères des Celtes. Bébryx, terrible roi des Bekrydes, avait une belle et jeune fille nommée Pyrène. Celle-ci fut séduite par le demi-dieu et les deux amants passèrent la nuit ensemble. Héraclès, sous l'emprise du vin, promit à la jeune fille tout ce qu'elle désirait entendre et jura de rester avec elle.

Mais, au matin, Héraclès repartit dans sa quête et laissa derrière lui la malheureuse Pyrène, déshonorée et enceinte. Elle enfanta un serpent et, de peur de la réaction de son père Bébryx, elle s'enfuit dans les bois. Elle pleura, solitaire et abandonnée, racontant à la forêt les promesses que lui avait faites le demi-dieu et l'ingrat amour qu'il lui avait accordé. C'est ainsi, dans sa peine, qu'elle fut attaquée et déchirée par les bêtes féroces. En vain, elle supplia jusqu'au bout que Héraclès vienne la sauver.

Le demi-dieu, revenu vainqueur de son dixième travail, passa à nouveau par le royaume de Bébryx. Au détour d'un chemin, il aperçut le corps déchiqueté de celle qu'il avait aimé une nuit. Les cimes des montagnes, frappées des cris du héros, en furent ébranlées. Dans l'excès de sa douleur, il appela en gémissant sa chère Pyrène. Et tous les rochers, tous les repaires des bêtes fauves, retentirent du nom de Pyrène, gravant à jamais les montagnes qui prirent ainsi son nom. Enfin, il plaça son corps dans un tombeau et les arrosa pour la dernière fois de ses larmes.

SOURCES

Guide des Pyrénées mystérieuses (Bernard Duhourcau / Editions Sand, Editions Tchou)
1000 lieux légendaires et mystérieux des Pyrénées, vol.2 (Francis Baro / Rando Editions)
Légendes et mystères des Hautes-Pyrénées (Jacques Dubourg / MonHélios)
Contes traditionnels des Pyrénées (Michel Cosem / Milan)
La guerre punique : Tome 1, Livre I-IV (Silius Italicus / Les Belles Lettres)

TOPOS

Les topos du Bouquetin Boiteux dans les Pyrénées.
Liste des topos

Photo NASA/GSFC. Satellite Terra. CRDP Strasbourg

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