La naissance des Pyrénées

LA NAISSANCE DES PYRÉNÉES



LÉGENDES

Paléogéographie générale de la Terre.
Paléogéographie et géologie pyrénéenne avec le cycle hercynien et le cycle pyrénéen.
Évolution de la flore générale et de la flore pyrénéenne.
Géologie pyrénéenne détaillée.

NB : Les dates et les noms des périodes proviennent de l'Echelle des Temps Géologiques du BRGM (voir la source en bas d'article). Les dates des périodes utilisées proviennent essentiellement de Gradstein & Ogg, 2004, et sont arrondies. Le choix des dates pour certaines divisions ou subdivisions de période et les choix des noms des périodes sont purement personnelles tout en essayant de garder une certaine cohérence.
 

PRÉCAMBRIEN
-4,65 Ga à -542 Ma
Hadéen Archéen Protérozoïque
-4,65 Ga à -3,8 Ga -3,8 Ga à -2,5 Ga -2,5 Ma à -542 Ma


HADÉEN (-4,65 Ga à -3,8 Ga)

En théorie, le système solaire s'est formé par la condensation d'un gigantesque nuage de gaz et de poussières et les planètes, dont la Terre, se sont formées par accrétion de matières il y a 4,65 milliards d'années. Cet âge de 4,65 milliards d'années pour la formation de la Terre est donné par la datation des météorites et non par la datation de roches terrestres (HCO).

L'histoire des 850 millions d'années qui ont précédé l'Archéen, c'est-à-dire entre -4,65 et -3,8 milliards d'années, est mal connue car les roches représentant ce temps ne sont pas disponibles pour les géologues (HCO).


ARCHÉEN (-3,8 Ga à -2,5 Ga)

Durant l'Archéen, de -3,8 à -2,5 milliards d'années, des noyaux continentaux se forment à la surface de la Terre. Le volume de ces petits continents demeure modeste, représentant, à la fin de la période, moins de 30% du volume actuel des masses continentales (HCO).

Au début de l'Archéen, vers -3,8 milliards d'années, des plantes microscopiques, proches de celles du phytoplancton actuel, apparaissent dans l'océan primitif. Les premières algues capable de photosynthèse provoquent, peu à peu, l'augmentation du taux d'oxygène contenu dans l'atmosphère (DfP).


PROTÉROZOÏQUE (-2,5 Ga à -542 Ma)

Paléo-protérozoïque
-2,5 Ga à -1,6 Ma
Sidérien Rhyacien Orosirien Stathérien
-2,5 Ga à -2,3 Ga -2,3 Ga à -2,05 Ga -2,05 Ma à -1,8 Ga -1,8 Ma à -1,6 Ga

Méso-protérozoïque
-1,6 Ga à -1 Ga
Calymnien Ectasien Sténien
-1,6 Ga à -1,4 Ga -1,4 Ga à -1,2 Ga -1,2 Ga à -1 Ga

Néo-protérozoïque
-1 Ga à -542 Ma
Tonien Cryogénien Ediacarien
-1 Ga à -850 Ma -850 Ma à -630 Ma -630 Ma à -542 Ma

Le volume des masses continentales augmente tout au long du Protérozoïque, de -2,5 milliards d'années à -542 millions d'années. À la fin de cette période, ce volume est à peu près celui de l'époque actuelle (HCO).

Vers -700 millions d'années, au cours du Cryogénien, les masses continentales de la planète sont suffisamment rassemblées pour qu'on puisse parler d'un mégacontinent, appelé Rodinia (HCO).


Entre la fin du Cryogénien et le début de l'Ediacarien, une accumulation de chaleur sous le grand continent Rodinia soulève celui-ci et crée des forces de tension qui développent progressivement des rifts continentaux qui vont contribuer à fragmenter le continent et à disperser les morceaux. Ainsi, vers -560 millions d'années, au cours de l'Ediacarien, deux continents, Laurentia et Siberia, commencent à se détacher de Rodinia (HCO).

Dans les Pyrénées, les terrains les plus anciens, qui affleurent à la surface et qui sont observables actuellement, remontent au Précambrien (RPG, PAH), avant -542 Ma (RPG), probablement d'âge Briovérien (-610 Ma à -542 Ma), une division géologique alternative du Protérozoïque (PAH).

Dans les Pyrénées, les terrains les plus anciens sont des terrains correspondant à des roches métamorphiques (RPG, PAH). En effet, au cours de l'orogenèse de la chaine hercynienne, au cours du Paléozoïque, ces terrains, formés au Précambrien, s'enfonceront en profondeur où leurs roches seront soumises à des modifications de pression et de températures, les transformant en de nouvelles roches, dites métamorphiques. Plus tard encore, au cours du Crétacé, ces roches du Précambrien ressurgiront à la surface des Pyrénées sous la forme de gneiss (PAH).


PHANÉROZOÏQUE
-4,65 Ga à -542 Ma
Paléozoïque Mésozoïque Cénozoïque
-542 Ma à -251 Ma -251 Ma à -65 Ma -65 Ma à Actuel


PALÉOZOÏQUE (-542 Ma à -251 Ma)

Cambrien
-542 Ma à -488 Ma
Inférieur Moyen Supérieur
-542 Ma à -510 Ma -510 Ma à -499 Ma -499 Ma à -488 Ma

Vers -540 millions d'années, au tout début du Cambrien, un troisième continent, Baltica, se détache de Rodinia. Ce qui reste de Rodinia est alors une grande masse continentale appelée Gondwana (HCO).

Durant la plus grande partie du début du Paléozoïque, dans lequel est inclus le Cambrien, la future zone des Pyrénées est située dans une vaste mer appelée Panthalassa. Un magmatisme se manifeste dans cette zone (RPG).

Au cours du Cambrien, dans la future zone des Pyrénées, se forment des micashistes et des quartzites. Un magmatisme se manifeste également et est marqué par la mise en place de corps ortho-gneissiques tels des gneiss oeillés, des leptynites et des granites, et par un volcanisme basique, tel les basaltes, à acide, tel les rhyolites (RPG).


Ordovicien
-488 Ma à -444 Ma
Inférieur Moyen Supérieur
-488 Ma à -472 Ma -472 Ma à -461 Ma -461 Ma à -444 Ma

Vers -470 millions d'années, au cours de l'Ordovicien, les mousses sont les premiers organismes végétaux à coloniser les terres émergées. Ensuite, apparaissent les fougères et les lycopodes, dotés de tissus conducteurs de sève qui permettent de former les premières plantes de grande taille. Bien que ce soit des plantes terrestres, mousses, fougères et lycopodes ont besoin d'eau pour se reproduire (DfP).

Au cours de l'Ordovicien, la future zone des Pyrénées est incluse dans une vaste mer. Un magmatisme se manifeste dans cette zone (RPG).

Au cours de l'Ordovicien, la future zone des Pyrénées est incluse dans l'installation d'une immense zone marine subsidente d'épandages terrigènes. Des roches argilo-silteuses et gréseuses sombre à brachiopodes, lamellibranches et échinodermes se développent. Un magmatisme, débuté au Cambrien et qui se poursuit à l'Ordovicien, se manifeste également et est marqué par la mise en place de corps ortho-gneissiques tels des gneiss oeillés, des leptynites et des granites, et par un volcanisme basique, tel les basaltes, à acide, tel les rhyolites (RPG).

Silurien
-444 Ma à -416 Ma
Llandovery Wenlock Ludlow Pridoli
-444 Ma à -428 Ma -428 Ma à -423 Ma -423 Ma à -419 Ma -419 Ma à -416 Ma

Vers -440 millions d'années, au début du Silurien, les continents Laurentia, Baltica et Siberia continuent à se rapprocher. Le pôle sud est occupé par la marge sud du Gondwana qui, depuis le début du Cambrien, était demeuré passablement stationnaire (HCO). Cependant, le Gondwana, situé dans l'hémisphère sud, amorce alors une lente migration vers le nord (HCO, PAH). L'espace océanique entre la Baltica, au nord, et le Gondwana, au sud, est appelé l'Océan Rhéïque (HCO).

Au cours du Silurien, la future zone des Pyrénées est incluse dans une vaste mer et une phase de déformation tectonique vient impacter l'est de cette future zone. Un magmatisme se manifeste également (RPG).

Au cours du Silurien, la future zone des Pyrénées est toujours incluse dans l'installation d'une immense zone marine subsidente d'épandages terrigènes. Débutée au cours de l'Ordovicien, les roches argilo-silteuses et gréseuses sombre à brachiopodes, lamellibranches et échinodermes continuent de se développer. En même temps, une déformation tectonique vient impacter l'est de la zone et des terrains de l'Ordovicien supérieur viennent recouvrir en discordance des calcaires et des schistes du Cambro-Ordovivien. Egalement, un magmatisme, débuté au Cambrien, poursuivit à l'Ordovicien et qui continue au Silurien, se manifeste et est marqué par la mise en place de corps ortho-gneissique tels des gneiss oeillés, des leptynites et des granites, et par un volcanisme basique, tel les basaltes, à acide, tel les rhyolites (RPG). De plus, l'avancée du Gondwana vers les trois autres continents, qui correspond à l'orogenèse hercynienne, c'est-à-dire à la naissance de la chaîne montagneuse dite hercynienne (PAH), ou varisque (RPG, PAH), entraîne l'épaississement de la lithosphère continentale et l'enfoncement en profondeur d'une partie de la croûte continentale. La température et la pression se modifient et les roches sédimentaires formées auparavant, notamment au Précambrien, se transforment pour devenir des roches métamorphiques (PAH).


Vers -430 millions d'années, au cours du Silurien, l'océan entre la Laurentia et la Baltica est étroit et se ferme progressivement. La collision entre ces deux continents s'amorce au sud, tandis que le Gondwana poursuit sa migration vers le nord et, vers -420 millions d'années, la Laurentia et la Baltica finissent par ne former qu'une seule grande masse continentale (HCO).

A partir de -420 millions d'années, et jusque vers -330 millions d'années, la future zone des Pyrénées, qui se trouve sur la micro-plaque Ebroïa, remonte lentement avec le Gondwana vers l'équateur. Elle ne subit alors pas de grands mouvements tectoniques et est recouverte par la mer, sous un climat chaud (PAH). Un magmatisme se manifeste toujours (RPG).

A partir de -420 millions d'années, et jusque vers -330 millions d'années, la future zone des Pyrénées est caractérisée par une sédimentation variée, allant de calcaires récifaux de mers chaudes à des sédiments détritiques, c'est-à-dire formés de débris minéraux ou organiques, se déposant à proximité de l'embouchure des fleuves. C'est une sédimentation de plate-forme, avec une subsidence relativement lente, sans grands mouvements tectoniques (PAH). Le magmatisme qui se poursuit est toujours marqué par la mise en place de corps ortho-gneissique tels des gneiss oeillés, des leptynites et des granites, et par un volcanisme basique, tel les basaltes, à acide, tel les rhyolites (RPG)

Dévonien
-416 Ma à -359 Ma
Inférieur Moyen Supérieur
-416 Ma à -397 Ma -397 Ma à -385 Ma -385 Ma à -359 Ma

Au cours du Dévonien, l'Océan Rhéïque se referme progressivement entre le Gondwana et la Laurentia-Baltica (HCO).

Au cours du Dévonien, la future zone des Pyrénées est incluse dans une vaste mer (RPG, PAH). Elle se trouve sur la micro-plaque Ebroïa dans l'hémisphère sud, et poursuit sa lente remontée avec le Gondwana vers l'équateur. Elle ne subit toujours pas de grands mouvements tectoniques et est toujours recouverte par la mer, sous un climat chaud (PAH). Un magmatisme se manifeste également (RPG).

Au cours du Dévonien, la future zone des Pyrénées est incluse dans une vaste mer (RPG, PAH). Elle est toujours caractérisée par une sédimentation variée, allant de calcaires récifaux de mers chaudes à des sédiments détritiques, c'est-à-dire formés de débris minéraux ou organiques, se déposant à proximité de l'embouchure des fleuves. C'est une sédimentation de plate-forme, avec une subsidence relativement lente, sans grands mouvements tectoniques (PAH). Un magmatisme, débuté au Cambrien, poursuivit à l'Ordovicien et au Silurien, et qui continue au Dévonien, se manifeste et est marqué par la mise en place de corps ortho-gneissique tels des gneiss oeillés, des leptynites et des granites, et par un volcanisme basique, tel les basaltes, à acide, tel les rhyolites (RPG). Pendant ce temps, l'avancée du Gondwana vers la Laurentia-Baltica et la fermeture de l'Océan Rhéïque, qui correspondent à l'orogenèse hercynienne, c'est-à-dire à la naissance de la chaîne montagneuse dite hercynienne (PAH), ou varisque (RPG, PAH), entraîne toujours l'épaississement de la lithosphère continentale et l'enfoncement en profondeur d'une partie de la croûte continentale. La température et la pression se modifient et les roches sédimentaires formées auparavant, notamment au Précambrien, se transforment pour devenir des roches métamorphiques (PAH).


Ainsi, vers -380 millions d'années, au milieu du Dévonien, l'ensemble des masses continentales se regroupe. L'Océan Rhéïque est presque fermé et c'est le début de la collision entre le Gondwana et la Laurentia-Baltica, deux grandes masses continentales (HCO).

A la fin du Dévonien, une baisse relative du niveau marin débute dans la future zone des Pyrénées (PAH).

Carbonifère
-359 Ma à -299 Ma
Inférieur Supérieur
-359 Ma à -326 Ma -326 Ma à -299 Ma

Au cours du Carbonifère, des végétations luxuriantes occupent de vastes zones humides. Lors de crues et d'inondations, elles sont périodiquement recouvertes de sédiments, ce qui entraînent de grandes accumulations de matière organique qui donneront plus tard les nappes de pétrole. C'est à cette période qu'apparaissent les gymnospermes, premiers végétaux n'ayant pas besoin d'eau pour leur reproduction et qui possèdent des ovules, futures graines, qui sont nus et protégés par de simples écailles. Parmi eux, se trouvent les résineux, dont la pollinisation se fait par le vent (DfP).

- Carbonifère inférieur (-359 Ma à -326 Ma)
Au début du Tournaisien (-359 Ma à -345 Ma), une division du Carbonifère inférieur, la baisse relative du niveau marin, débutée à la fin du Dévonien, aboutit à des émersions localisées dans la future zone des Pyrénées. Cette baisse pourrait être la marque du début de la collision entre les micro-plaques détachées du Gondwana, au nord de la zone, et le continent Laurentia-Baltica (PAH).



La collision entre le Gondwana et la Laurentia-Baltica se termine autour de -340 millions d'années, au début du Carbonifère, avec la fermeture du bras de mer entre les deux masses continentales et la formation d'une chaîne montagneuse, la chaîne hercynienne (HCO), aussi appelée chaîne varisque (RPG, PAH).

Au cours du Carbonifère inférieur, jusque vers -330 Ma, la future zone des Pyrénées, qui se trouve sur la micro-plaque Ebroïa dans l'hémisphère sud, poursuit sa lente remontée avec le Gondwana vers l'équateur. Elle ne subit toujours pas de grands mouvements tectoniques et est toujours recouverte par la mer, sous un climat chaud (PAH). Un magmatisme se manifeste également (RPG).

Au cours du Carbonifère inférieur, jusque vers -330 millions d'années, la future zone des Pyrénées est toujours caractérisée par une sédimentation variée, allant de calcaires récifaux de mers chaudes à des sédiments détritiques, c'est-à-dire formés de débris minéraux ou organiques, se déposant à proximité de l'embouchure des fleuves. C'est une sédimentation de plate-forme, avec une subsidence relativement lente, sans grands mouvements tectoniques (PAH)Un magmatisme, débuté au Cambrien, poursuivit à l'Ordovicien, au Silurien et au Dévonien, et qui continue au Carbonifère inférieur, se manifeste et est marqué par la mise en place de corps ortho-gneissique tels des gneiss oeillés, des leptynites et des granites, et par un volcanisme basique, tel les basaltes, à acide, tel les rhyolites (RPG). Pendant ce temps, la collision entre le Gondwana et la Laurentia-Baltica, qui correspond à l'orogenèse hercynienne, c'est-à-dire à la naissance de la chaîne montagneuse dite hercynienne (PAH), ou varisque (RPG, PAH)entraîne l'épaississement de la lithosphère continentale et l'enfoncement en profondeur d'une partie de la croûte continentale. La température et la pression se modifient et les roches sédimentaires formées auparavant, notamment au Précambrien, se transforment pour devenir des roches métamorphiques (PAH).

A la fin du Viséen (-345 Ma à -326 Ma), une division du Carbonifère inférieur, une fosse se forme au sein de la plate-forme où se situe la future zone des Pyrénées, par enfoncement de la croûte continentale (RPG).

- Carbonifère supérieur (-326 Ma à -299 Ma)
Au cours du Namurien (-326 Ma à -315 Ma), une division du Carbonifère supérieur, la fosse formée à la fin du Viséen migre progressivement vers l'ouest et le sud-ouest, en relation avec l'avancée de la chaîne hercynienne. Cette migration n'est pas instantanée, impliquant des épisodes de stabilité relative propices à la création de plates-formes éphémères exigües, alternant avec des épisodes d'effondrement (RPG). En même temps, le bassin de la future zone des Pyrénées s'approfondit rapidement sous la mer et devient un bassin d'avant-fosse. Par le suite, la zone subit plusieurs phases tectoniques, possédant des orientations différentes, et entraînant des déformations intenses (PAH)Pendant ce temps, un métamorphisme se met en place dans l'est de la future zone des Pyrénées (RPG).

Au cours du Namurien (-326 Ma à -315 Ma), la sédimentation de la future zone des Pyrénées change. Le bassin s'approfondissant rapidement, la sédimentation devient turbidique, les turbides, aussi appelées flyschs, étant des dépôts marins profonds. La subsidence est très forte, typique des bassins d'avant-fosse, entraînant un flysch shisto-gréseux très épais (PAH). Pendant ce temps, en relation avec la déformation associée à la mise en place de la chaîne hercynienne, un métamorphisme, de température modérée de 25°C/km, se met en place dans l'est de la future zone des Pyrénées. Il se caractérise par l'apparition de minéraux tels la chlorite, la biotite, le grenat, l'andalousite, la sillimanite ou le feldspath (RPG).

Au cours du Westphalien (-315 Ma à -306 Ma), la fosse formée à la fin du Viséen et qui a migré au cours du Namurien, poursuit  sa migration progressive vers l'ouest et le sud-ouest, en relation avec l'avancée de la chaîne hercynienne. Cette migration n'est pas instantanée, impliquant des épisodes de stabilité relative propices à la création de plates-formes éphémères exigües, alternant avec des épisodes d'effondrement. Pendant ce temps, un métamorphisme se met en place dans l'ouest de la future zone des Pyrénées. Un magmatisme se déroule également (RPG).

Au cours du Westphalien (-315 Ma à -306 Ma), en relation avec la déformation associée à la mise en place de la chaîne hercynienne, un métamorphisme, de température modérée de 25°C/km, se met en place dans l'ouest de la future zone des Pyrénées. Il se caractérise par l'apparition de minéraux tels la chlorite, la biotite, le grenat, l'andalousite, la sillimanite ou le feldspath. Un magmatisme se déroule également et conduit à la montée et à la mise en place intra-crustale de plutons granitiques (RPG).

Au cours du Stephanien (-306 Ma à -299 Ma), en relation avec la déformation associée à la mise en place de la chaîne hercynienne, un métamorphisme, de basse pression et de température élevée jusqu'à 100°C/km, se met en place dans la future zone des Pyrénées. Il pourrait être lié soit à une remontée des intrusions magmatiques lors de la phase de compression majeure, soit au contraire à un amincissement crustal précédant cette étape de serrage varisque. Il se caractérise par l'apparition de minéraux tels la chlorite, la biotite, le grenat, l'andalousite, la sillimanite ou le feldspath (RPG)Un magmatisme se déroule également et conduit à la montée et à la mise en place intra-crustale de plutons granitiques (RPG, PAH) ou grano-dioritiques (PAH). La profondeur de cette mise en place est probablement superficielle, entre 3 et 4 km (PAH).


Vers -300 millions d'années, à la fin du Carbonifère, le regroupement des pièces continentales du Gondwana et de la Laurentia-Baltica se termine pour former un mégacontinent, la Pangée, qui va demeurer stable jusqu'à la fin du Trias, vers -200 millions d'années (HCO).

A la fin du Carbonifère, vers -300 Ma, se termine l'orogenèse de la chaîne hercynienne, une chaîne montagneuse située dans la Pangée (PAH)La future zone des Pyrénées ne correspond qu'à une partie infime de la vaste chaîne hercynienne et se situe en réalité sur sa bordure méridionale (RPG)Une phase de déformation tectonique généralisée vient impacter cette future zone. Elle conduit à la véritable structuration de la chaîne hercynienne (RPG).

A la fin du Carbonifère, vers -300 Ma, les phases tectoniques, avec des orientations différentes, affectent les terrains sédimentaires déjà en place. Les plis atteignent des dimensions kilométriques à pluri-kilométriques et s'accompagnent de shistosité, indiquant ainsi l'intensité de la déformation (PAH). Les serrages nord-est/sud-ouest, entre les continents du Gondwana et de la Laurentia-Baltica, génèrent tout d'abord des plis déversés ou couchés, accompagnés d'accidents plats à vergence sud ou sud-ouest. Ces structures sont suivies de grands plis est-ouest obliques, injectés de plutons granitiques remontés au cours du Westphalien et du Stephanien (RPG).

Permien
-299 Ma à -251 Ma
Cisuralien Guadalupien Lopingien
-299 Ma à -271 Ma -271 Ma à -260 Ma -260 Ma à -251 Ma

Au cours du Permien, la chaîne hercynienne, à peine mise en place et dont le relief doit culminer à plusieurs milliers de mètres d'altitude, subit une forte érosion par l'eau des rivières, abondante et agressive sous les latitudes tropicales (RPG).

Au début du Permien, jusque vers -275 Ma, dans la future zone des Pyrénées  un magmatisme se déroule. Au cours du Permien, la future zone des Pyrénées est située sur la bordure méridionale de la chaîne hercynienne, sous un climat tropical. Cette chaîne hercynienne subit alors une forte érosion par l'eau des rivières, abondante et agressive sous les latitudes tropicales (RPG).

Au cours du début du Permien, jusque vers -275 Ma, dans la future zone des Pyrénées, un magmatisme se déroule et conduit à la montée et à la mise en place intra-crustale de plutons granitiques (RPG). Au cours du Permien, dans la future zone des Pyrénées qui est maintenant hors de l'eau, la période est marquée par une sédimentation continentale, résultat de l'érosion de la chaîne hercynienne (RPG, PAH). Les produits de cette ablation se déposent dans des dépressions kilométriques nouvellement créées par fracturation de la croûte Pangéenne distendue (RPG). La sédimentation ainsi obtenue est de type cône alluvial à fluviatile affichant une couleur rouge soutenue dans la partie occidentale des futures Pyrénées et de type cône torrentiel à fluviatile dans la partie de la future zone axiale des Hautes-Pyrénées. Les dépôts, généralement peu épais dans la future zone axiale des Hautes-Pyrénées mais pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres d'épaisseur dans la partie occidentale des Pyrénées, sont les témoins de l'érosion de la chaîne hercynienne (PAH).

A partir de -276 millions d'années, quatre épisodes volcaniques successifs s'intercalent dans la sédimentation dans la future zone des Pyrénées occidentales. Les deux premiers forment le futur complexe volcanique d'Ossau et les deux suivants celui de l'Anayet (PAH).




MÉSOZOÏQUE (-250 Ma à -65 Ma)

Trias
-251 Ma à -200 Ma
Inférieur Moyen Supérieur
-251 Ma à -245 Ma -245 Ma à -228 Ma -228 Ma à -200 Ma

Au début du Trias, vers -250 Ma, a eu lieu une grande crise d'extinction d'espèces, liée notamment à l'activité volcanique (DfP).

Puis, au cours du Mésozoïque, une période qui recouvre notamment le Trias, les conifères se diversifient. Les angiospermes, premières plantes à fleurs, apparaissent. Leurs ovules, enfermés dans un ovaire, sont bien abrités. Ces plantes forment des alliances de plus en plus complexes avec le monde animal. Insectes, oiseaux et mammifères contribuent à leur pollinisation et à la dispersion de leurs graines. Les paysages végétaux sont ainsi de plus en plus variés (DfP).

Au cours du Trias, la Pangée commence à se fragmenter (HCO, PAH) et les principaux mouvements se font du côté de la Téthys, un océan à l'est de la Pangée (HCO). Le continent est soumis à des processus de rifting, c'est-à-dire des processus d'extension, qui entraînent l'accroissement de la superficie de la croûte continentale et, en contrepartie, la diminution de la surface des océans conduisant à une montée des eaux, c'est-à-dire des phénomènes de transgression. La mer s'installe donc progressivement sur le continent (PAH).

- Trias inférieur (-251 Ma à -245 Ma)
Au cours du Trias inférieur, la future zone des Pyrénées est située sur la bordure méridionale de la chaîne hercynienne, sous un climat tropical. Cette chaîne hercynienne subit alors une forte érosion par l'eau des rivières, abondante et agressive sous les latitudes tropicales (RPG).

Au cours du Trias inférieur et au début du Trias moyen, dans la future zone des Pyrénées qui est toujours hors de l'eau, la période est toujours marquée par une sédimentation continentale, résultat de l'érosion de la chaîne hercynienne (RPG, PAH). Les produits de cette ablation se déposent dans des dépressions kilométriques nouvellement créées par fracturation de la croûte Pangéenne distendue (RPG). La sédimentation ainsi obtenue est de type cône alluvial à fluviatile affichant une couleur rouge soutenue dans la partie occidentale des futures Pyrénées et de type cône torrentiel à fluviatile dans la partie de la future zone axiale des Hautes-Pyrénées. Les dépôts, généralement peu épais dans la future zone axiale des Hautes-Pyrénées mais pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres d'épaisseur dans la partie occidentale des Pyrénées, sont les témoins de l'érosion de la chaîne hercynienne (PAH).

- Trias moyen (-245 Ma à -228 Ma)
Au début du Trias moyen, la future zone des Pyrénées est toujours située sur la bordure méridionale de la chaîne hercynienne, sous un climat tropical. Cette chaîne hercynienne subit toujours une forte érosion par l'eau des rivières, abondante et agressive sous les latitudes tropicales. Finalement, au cours du Trias moyen, l'ensemble de la future zone des Pyrénées est totalement arasé (RPG).
 
Au début du Trias moyen, dans la future zone des Pyrénées qui est toujours hors de l'eau, la période est toujours marquée par une sédimentation continentale, résultat de l'érosion de la chaîne hercynienne (RPG, PAH). Les produits de cette ablation se déposent dans des dépressions kilométriques nouvellement créées par fracturation de la croûte Pangéenne distendue (RPG). La sédimentation ainsi obtenue est de type cône alluvial à fluviatile affichant une couleur rouge soutenue dans la partie occidentale des futures Pyrénées et de type cône torrentiel à fluviatile dans la partie de la future zone axiale des Hautes-Pyrénées. Les dépôts, généralement peu épais dans la future zone axiale des Hautes-Pyrénées mais pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres d'épaisseur dans la partie occidentale des Pyrénées, sont les témoins de l'érosion de la chaîne hercynienne (PAH).
 
Au cours du Muschelkalk (-239 Ma à -230 Ma), une division alternative du Trias, la mer s'installe sur la future zone des Pyrénées (PAH, RPG). C'est une mer de faible profondeur (RPG).

Au cours du Muschelkalk (-239 Ma à -230 Ma), une division alternative du Trias, la future zone des Pyrénées est sous les eaux et les dépôts sont alors marins (PAH). Cette première transgression marine, de faible profondeur, permet en effet le dépôt de calcaires fossilifères formant une plate-forme peu profonde. Ces dépôts se distinguent par les lamellibranches, caractérisant le faciès Muschelkalk (RPG).


- Trias supérieur (-228 Ma à -200 Ma)
Au Trias supérieur la future zone des Pyrénées est toujours située sous l'eau (PAH, RPG).
 
Au Trias supérieur, les dépôts qui se forment sur la future zone des Pyrénées sont essentiellement des dépôts lagunaires, caractérisés par des argiles versicolores, rouges et vertes, associées à des évaporites. A proximité de la surface, des ophites se mettent en place (PAH). Ainsi, au cours du Keuper (-230 Ma à -206 Ma), une division alternative du Trias, ces dépôts se distinguent par des évaporites lagunaires, caractérisant le faciès Keuper (RPG).

Jurassique
-200 Ma à -145 Ma
Inférieur Moyen Supérieur
-200 Ma à -176 Ma -176 Ma à -161 Ma -161 Ma à -145 Ma

Au cours du Mésozoïque, une période qui recouvre notamment le Jurassique, les conifères se diversifient. Les angiospermes, premières plantes à fleurs, apparaissent. Leurs ovules, enfermés dans un ovaire, sont bien abrités. Ces plantes forment des alliances de plus en plus complexes avec le monde animal. Insectes, oiseaux et mammifères contribuent à leur pollinisation et à la dispersion de leurs graines. Les paysages végétaux sont ainsi de plus en plus variés (DfP).

- Jurassique inférieur et moyen (-200 Ma à -161 Ma)
Au cours du Jurassique inférieur et moyen, la future zone des Pyrénées est située sous l'eau, sur une vaste plate-forme stable ouverte vers l'est et l'océan de la Téthys occidentale (RPG).

Au cours du Jurassique inférieur et moyen, la cuvette évaporitique de la future zone des Pyrénées, formée lors du Trias supérieur, s'ouvre aux influences marines, permettant l'installation d'une vaste plate-forme stable, ouverte vers l'est et l'océan de la Téthys occidentale. La sédimentation est alors carbonatée, faite de calcaires et de dolomies, ou terrigène, faite d'argiles et de marnes, souvent riches en foraminifères et en ammonites (RPG).

- Jurassique supérieur (-161 Ma à -145 Ma)
Vers la fin du Jurassique, la fragmentation de la Pangée devient plus évidente et commence à individualiser les masses continentales connues aujourd'hui. Ainsi, vers -160 Ma, au début du Jurassique supérieur, deux ruptures sont bien marquées. Au nord, l'ouverture d'une mer sépare la masse continentale de l'Amérique du Nord et un bloc formé des masses continentales de l'Amérique du Sud et de l'Afrique. Au sud, une seconde ouverture crée un embryon de mer entre le bloc de l'Amérique du Sud et de l'Afrique, et un bloc formé des masses continentales rassemblées de l'Antarctique, l'Inde et l'Australie (HCO).

Au cours du Jurassique supérieur, la vaste plate-forme stable de la future zone des Pyrénées s'ouvre vers l'ouest et l'Océan Atlantique Nord naissant (RPG)A partir de la fin du Jurassique supérieur, l'ouverture de l'Atlantique central se propage vers le nord, entre l'Ibérie et Terre Neuve. Ceci entraîne, à partir du Tithonien (-151 Ma à -145 Ma), une division du Jurassique supérieur, une dérive de l'Ibérie vers l'est (PAH).

Au cours du Jurassique supérieur, la vaste plate-forme stable de la future zone des Pyrénées s'ouvre vers l'ouest et l'Océan Atlantique Nord naissant. La sédimentation est alors carbonatée, faite de calcaires et de dolomies, ou terrigène, faite d'argiles et de marnes, souvent riches en foraminifères et en ammonites (RPG). A partir du Tithonien (-151 Ma à -145 Ma), la frontière de l'Ibérie avec l'Europe est alors une zone de coulissement senestre générant un bassin diffus en transtension, c'est-à-dire un décrochement fonctionnant en extension. Il y a un amincissement crustal dans les zones de relais des failles et la sédimentation est perturbée localement par la montée de gypse et de sel formés lors du Trias, la période précédent le Jurassique. En effet, moins denses que les roches qui les recouvrent, elles commencent à remonter en surface, profitant de failles qui sont des zones de faiblesse traversant la couverture (PAH). Au cours du Tithonien également, des dépôts d'argiles ferrugineuses et de bauxites se forment dans des secteurs éparses de la future zone des Pyrénées (RPG)


Crétacé
-145 Ma à -65 Ma
Inférieur Supérieur
-145 Ma à -100 Ma -100 Ma à -65 Ma

Au cours du Mésozoïque, une période qui recouvre notamment le Crétacé, les conifères se diversifient. Les angiospermes, premières plantes à fleurs, apparaissent. Leurs ovules, enfermés dans un ovaire, sont bien abrités. Ces plantes forment des alliances de plus en plus complexes avec le monde animal. Insectes, oiseaux et mammifères contribuent à leur pollinisation et à la dispersion de leurs graines. Les paysages végétaux sont ainsi de plus en plus variés (DfP).

- Crétacé inférieur (-145 Ma à -100 Ma)
Vers -120 millions d'années, au début du Crétacé, l'ouverture de la mer linéaire au nord s'accentue. C'est l'embryon de l'océan Atlantique. Au contraire, la rupture du sud est terminée et les deux blocs continentaux sont séparés. C'est l'embryon de l'Océan Indien. Il y a également un début de rupture entre l'Amérique du Sud et l'Afrique, une dorsale ouvrant un océan entre le bloc de l'Afrique-Amérique du Sud et le bloc de l'Antarctique, l'Inde et l'Australie qui, au même moment, commence à se disloquer (HCO).

Au cours du Crétacé inférieur, jusqu'à l'Aptien supérieur (-117 Ma à -112 Ma), qui est une subdivision du Crétacé inférieur, l'Ibérie poursuit sa dérive vers l'est, commencée au cours du Tithonien, une division du Jurassique supérieur (PAH, RPG).

Au cours du Crétacé inférieur, jusqu'à l'Aptien supérieur (-117 Ma à -112 Ma), une subdivision du Crétacé inférieur, la frontière entre l'Ibérie et l'Europe est toujours une zone de coulissement senestre générant un bassin diffus en transtension, c'est-à-dire un décrochement fonctionnant en extension. Il y ainsi toujours un amincissement crustal dans les zones de relais des failles. La sédimentation de la future zone nord-pyrénéenne est toujours caractérisée par des dépôts de plate-forme marine, traversés par des diapirs de sel (PAH) et des dépôts d'argiles ferrugineuses et de bauxites se forment toujours dans des secteurs éparses de la future zone des Pyrénées (RPG).

A partir de l'Aptien supérieur (-117 Ma à -112 Ma), une subdivision du Crétacé inférieur, et jusqu'au Cénomanien (-100 Ma à -93 Ma), une division du Crétacé supérieur, l'Ibérie continue sa dérive vers l'est  mais entame aussi un mouvement de rotation anti-horaire qui aboutit à l'ouverture du Golfe de Gascogne et à l'amincissement de la croûte terrestre. La collision entre la croûte européenne, au nord, et la croûte ibérique, au sud, débute (PAH)La future zone des Pyrénées est alors située sur une plate-forme instable, dite urgonienne, découpée en multiples éléments tectoniques autonomes et qui assure la connexion entre une profonde et ouverte déchirure crustale, le rift occidental de Biscaye, et le bassin oriental des futures Alpes et de la future Provence (RPG). Un métamorphisme et un magmatisme se développent aussi dans la zone d'amincissement de la croûte terrestre (PAH, RPG).

De l'Aptien supérieur (-117 Ma à -112 Ma) au Cénomanien (-100 Ma à -93 Ma), la situation géologique de la future zone des Pyrénées se complique. La dérive de l'Ibérie vers l'est associée à une rotation anti-horaire entraîne l'amincissement de la croûte continentale au niveau de l'ouverture du Golfe de Gascogne (PAH, RPG). La plate-forme urgonienne s'effondre laissant place à une série de fossés marins profonds qui occupent une grande partie de la future zone nord-pyrénéenne et prolongent vers l'est le golfe de Biscaye récemment ouvert. Ces bassins se remplissent de sédiments terrigènes fins, grès silts et argiles, appelés flyschs, tandis que sur les bordures faillées se déposent des conglomérats plus ou moins grossiers assurant une brusque transition avec des plates-formes carbonatées résiduelles peu développées (RPG). L'amincissement extrême de la croûte terrestre entraîne le dénudement de la croûte continentale inférieure et une partie du manteau supérieur. Les lherzolites remontent ainsi en surface et viennent se mélanger aux sédiments formés lors du Trias ou sont englobées dans les 3000m de turbidites qui se déposent dans le bassin profond du Golfe de Gascogne. Des fluides chauds remontent également depuis le manteau supérieur, ce qui a pour effet de métamorphiser les roches sédimentaires du Jurassique et du Crétacé, donnant notamment des marbres (PAH). Ce métamorphisme est un métamorphisme de haute température et de basse pression (RPG). Des laves peuvent aussi se mettre en place sur le fond marin (PAH), amenant des roches magmatiques calco-alcalines, basaltiques (RPG).

Vers la fin de l'Albien (-112 Ma à -100 Ma), une division du Crétacé inférieur, les flyschs sont peu à peu remplacés par des carbonates très zoogènes, tels, entre autres, des calcaires à foraminifères, des lammellibranches ou des algues (RPG).


- Crétacé supérieur (-100 Ma à -65 Ma)
Au cours du début du Crétacé supérieur, du Cénomanien (-100 Ma à -94 Ma) au Santonien (-86 Ma à -84 Ma), l'Ibérie retrouve une dérive vers l'est sans rotation (PAH). Au cours du Cénomanien (-100 Ma à -94 Ma), une montée des eaux d'environ 200m permet à la mer d'envahir le bord nord de l'Ibérie (PAH).

Au cours du Cénomanien (-100 Ma à -94 Ma), suite à l'envahissement de la mer sur le bord nord de l'Ibérie, une plate-forme carbonatée s'installe dans la future zone axiale des Pyrénées et se poursuit vers le sud jusqu'à la future plaine de l'Ebre (PAH). Les carbonates très zoogènes, tels, entre autres,  des calcaires à foraminifères, des lammellibranches ou des algues, recouvrent dorénavant l'ensemble de la future zone des Pyrénées (RPG)Dans la future zone nord-pyrénéen, entre le Cénomanien et le Santonien, la sédimentation est faite de dépôts turbidiques. Ceux-ci sont parfois associés à du volcanisme sous-marin (PAH).

Vers -90 Ma, au cours du Turonien (-94 Ma à -89 Ma), l'élargissement de l'aire de sédimentation pyrénéenne se poursuit et s'accélère, tandis que s'observe une certaine homogénéisation des faciès carbonatés, les calcaires à foraminifères devenant dominants. Les flyschs continuent cependant à se déposer dans le bassin de Mauléon et aux abords du golfe de Biscaye (RPG)Dans la future zone nord-pyrénéen, entre le Cénomanien et le Santonien, la sédimentation est faite de dépôts turbidiques. Ceux-ci sont parfois associés à du volcanisme sous-marin (PAH).

Vers -85 Ma, au cours du Santonien (-86 Ma à -84 Ma), le mouvement vers l'est de l'Ibérie s'arrête et les premiers effets de la lente progression de l'Afrique vers le nord, qui a débuté depuis l'ouverture de l'Atlantique sud, vers -125 Ma, se font sentir dans la région de la future zone des Pyrénées, entre la croûte ibérique et la croûte européenne. Poussée par l'Afrique, l'Ibérie remonte vers le nord et le bassin marin, la séparant de l'Eurasie, commence à se refermer (PAH).

Vers -85 Ma, au cours du Santonien, le jeu des failles de détachement dans la future zone des Pyrénées s'inverse. Elles participent grandement à la fermeture du bassin nord-pyrénéen et à la structuration de la zone nord-pyrénéenne. Ces failles facilitent la mise en place de chevauchements. Dans la future zone nord-pyrénéen, entre le Cénomanien et le Santonien, la sédimentation est faite de dépôts turbidiques. Ceux-ci sont parfois associés à du volcanisme sous-marin (PAH).

Vers -80 Ma, au cours du Campanien (-84 Ma à -71 Ma), à la fin du Crétacé, la séparation entre l'Amérique du Sud et l'Afrique est définitive et une longue mer divise ces deux continents. Le petit bloc continental qui deviendra l'Inde est détaché des autres masses continentales et est en pleine migration vers le nord. Au nord, la Téthys continue à se refermer (HCO).

Vers -80 Ma, au cours du Campanien (-84 Ma à -71 Ma), la mer qui recouvre la future zone des Pyrénées atteint son extension maximale. Ouverte sur l'Atlantique Nord, elle joint la furture zone de la Provence à l'est et couvre une grande partie du Massif Central. La vaste plate-forme marine instable laisse peu à peu la place à un golfe ouvert sur l'Atlantique et fermé à l'est par la jonction des terres émergées du Massif Central et du Massif de l'Ebre (RPG).

Au cours du Campanien (-84 Ma à -71 Ma), la vaste plate-forme marine instable de la future zone des Pyrénées, couverte de carbonates, laisse peu à peu la place à un golfe, ouvert sur l'Atlantique et fermé à l'est par des terres émergées. D'est en ouest se succèdent ainsi des sédiments terrigènes bordiers, tels des silts, des grès et des conglomérats liés à l'installation de constructions deltaïques, des carbonates, tels des calcaires de plate-forme à foraminifères et des rudistes, et des flyschs, maintenant carbonatés et réduits à une gouttière allant de la future Bigorre au futur Pays Basque (RPG).


A la fin du Crétacé supérieur, la zone de subsidence maximale se déplace vers le sud au fur et à mesure de la progression du front de chevauchement
(PAH).

Au cours du Maastrichien (-71 Ma à -65 Ma), le rapprochement entre l'Ibérie et l'Europe conduit à l'élaboration d'un bourrelet montagneux oriental, timide amorce de la chaîne pyrénéenne, émergé et déjà soumis à l'érosion continentale (RPG).

Au cours du Maastrichien (-71 Ma à -65 Ma), le bourrelet montagneux oriental de la future zone des pyrénées est soumis à l'érosion continentale. La sédimentation s'effectue désormais dans deux bassins résiduels établis de part et d'autre de ce dôme central, dans les avants pays déprimés nord et sud pyrénéens (RPG).

Vers la fin du Crétacé, vers -65 Ma, les continents actuels dérivent, au rythme de 2 à 20cm par an (DfP).

A la fin du Crétacé, les Dinosaures prolifèrent sur le bourrelet montagneux oriental, timide amorce de la chaîne pyrénéenne. Puis, vers -65 Ma, une nouvelle grande crise d'extinction a lieu et de très nombreuses espèces disparaissent (DfP).


CÉNOZOÏQUE (-65 Ma à Actuel)

Paléogène
-65 Ma à -23 Ma
Paléocène Eocène Oligocène
-65 Ma à -56 Ma -56 Ma à -34 Ma -34 Ma à -23 Ma

- Paléocène (-65 Ma à -56 Ma)
Au début du Paléocène, vers -65 Ma, une mer recouvre une partie de ce qui deviendra les Pyrénées. Le climat est très humide, presque tropical (DfP). Le bourrelet montagneux groupant la future Corse, la future Sardaigne et les futures Pyrénées orientales progresse en direction de l'ouest sous l'effet d'une compression sub-méridienne croissante entre l'Ibérie et l'Europe. Localement, les serrages peuvent s'accompagner de plissements voire de chevauchements (RPG). Pendant ce temps, une avant-fosse arrive au sud, dans la future zone de l'Aragon (PAH).

Au début du Paléocène, la sédimentation de la future zone des Pyrénées occidentales reste marine, avec des flyschs et des carbonates, tant au nord qu'au sud. Vers l'est, une transition très progressive s'opère, tant au nord qu'au sud, entre cette sédimentation marine et un complexe terrigène continental caractéristique du Garumnien (-65 Ma à -58 Ma), une division alternative du Paléocène. Au cours  du Paléocène, une avant-fosse arrive au sud, dans la future zone de l'Aragon, dans la zone sud-pyrénéenne. Elle se remplit de dépôts marins profonds puis de dépôts caractéristiques d'une plate-forme (PAH).

- Eocène (-56 Ma à -34 Ma)
Au cours de l'Eocène, le bourrelet montagneux central qui sépare distinctement la zone nord-pyrénéenne et la zone sud-pyrénéenne poursuit sa migration vers l'ouest (RPG). A partir du Lutétien (-49 Ma à -41 Ma), la mer se retire vers l'ouest, au nord comme au sud de la zone pyrénéenne (RPG). Pendant ce temps, à l'ouest, le sol remonte lentement, dans l'Océan Atlantique, et passe d'un bassin profond à une plate-forme (RPG). Au final, c'est entre l'Eocène moyen (-49 Ma à -37 Ma) et l'Eocène supérieur (-37 Ma à -34 Ma) que la chaîne des Pyrénées sort de l'eau (PAH). C'est l'étape majeure de structuration de la chaîne montagneuse (RPG), et c'est ainsi que les Pyrénées naissent, résultat de la collision entre la croûte Ibérique poussée par la remontée de la plaque Africaine, et la croûte Européenne (RPG, DfP). Peu à peu, les mers et les reliefs prennent leur configuration actuelle (DfP)Pendant ce temps, une avant-fosse poursuit son arrivée au sud, dans la future zone de l'Aragon (PAH).

Au cours de l'Eocène, les deux gouttières sédimentaires établies de part et d'autre du bourrelet central des futures Pyrénées présentent des évolutions distinctes. Au nord, le flysch turbidique, établi à l'extrême ouest, dans le futur Pays Basque, laisse la place, au cours de l'Ilerdien (-52 Ma à -49 Ma), une division alternative de l'Eocène, à une plate-forme carbonatée qui prend une extension soudaine avec le dépôt de calcaires à alvéolines. Puis, à la fin de l'Ilerdien, se développe une formation de sédiments terrigènes grossiers traduisant l'érosion du bourrelet central émergé (RPG). A partir du Lutétien (-49 Ma à -41 Ma), la mer se retire vers l'ouest (RPG) et, finalement, au cours de l'Eocène moyen et de l'Eocène supérieur, la zone nord-pyrénéenne étant sortie de l'eau, la sédimentation devient continentale (PAH). Pendant ce temps, au cours de l'Eocène, alors qu'une partie de la région au nord-ouest des Pyrénées émerge, l'avant-fosse poursuit son arrivée au sud, dans la future zone de l'Aragon, dans la zone sud-pyrénéenne (PAH)Au sud, l'aire de sédimentation est plus vaste et d'évolution plus complexe qu'au nord du bourrelet central. La plate-forme carbonatée à alvéolines de l'Ilerdien, allant de la future zone de l'Aragon à la Catalogne, se disloque pour laisser la place à une fosse centrale fortement subsidente, le bassin de Tremp (RPG). Cette gouttière est tout d'abord le siège d'une active sédimentation profonde, marneuse et turbidique, puis de puissantes décharges deltaïques (RPG, PAH). A partir du Lutétien, comme dans le bassin nord, la mer se retire vers l'ouest et la sédimentation devient côtière, puis molassique et continentale (RPG).


Vers -40 millions d'années, l'Océan Atlantique est véritablement individualisé. L'Inde a rejoint une série de microcontinents qui commencent à s'agglomérer. La Téthys se referme de plus en plus pour former progressivement le système alpin, au sens géologique du terme, en Afrique du Nord et de l'Europe à l'Iran. C'est ici qu'est née la Méditerranée (HCO).

- Oligocène (-34 Ma à -23 Ma)
Au cours de l'Oligocène, à l'ouest, la plate-forme émerge de l'Océan Atlantique (PAH), tandis que la cordillère pyrénéenne atteint, à l'ouest, le futur Pays Basque (RPG). Finalement, au cours de l'Oligocène, le soulèvement de la chaîne des Pyrénées est bien réel (PAH) tandis que l'Ibérie poursuit sa remontée vers l'Europe (PAH, RPG). Au nord, la mer est réduite à la seule zone littorale du Pays Basque, des Landes et du Bordelais. Au sud, la zone des Pyrénées est encore sous l'eau (PAH) mais une spectaculaire modification de la paléogéographie s'opère (RPG). Le bassin, désormais fermé à l'ouest, au niveau de la Navarre et du Guipuzcoa, se trouve converti en une immense cuvette continentale, totalement fermée et graduellement comblée de dépôts. A l'est, de modestes bassins méditerranéens littoraux apparaissent. Ils illustrent les premières manifestations de l'ouverture du Golfe du Lion, en relation avec le détachement de la Corse et de la Sardaigne et leur migration en direction du sud-est (RPG).

Au cours de l'Oligocène, la période est marquée par le comblement graduel des gouttières nord et sud pyrénéennes, maintenant converties en véritables bassins d'avant-pays ou d'avant-chaîne. Des sédiments terrigènes, molassiques, continentaux, associant des conglomérats bordiers puis, plus loin, des grès, des argiles et des calcaires lacustres s'étalent sur les versants du Pays Basque. Au nord, le domaine marin est réduit à la seule zone littorale du Pays Basque, des Landes et du Bordelais. Au sud, l'immense cuvette continentale est graduellement comblée de dépôts terrigènes puis évaporitiques, fluvio-lacustres (RPG). Cette zone sud des Pyrénées, encore sous l'eau, se remplit en effet de dépôts deltaïques et fluviatiles venant de la destruction des reliefs du nord en formation, ce qui entraîne un diachronisme important du nord vers le sud. Mais ce diachronisme est aussi important d'est en ouest, la plate-forme émergeant, à l'ouest, de l'océan Atlantique (PAH).

Néogène
-23 Ma à -1,8 Ma
Miocène Pliocène
-23 Ma à -5,3 Ma -5,3 Ma à -1,8 Ma

- Miocène (-23 Ma à -5,3 Ma)
Au début du Miocène, les Pyrénées se dressent désormais nettement au-dessus de leurs bassins d'avant-pays nord et sud. Elles sont nées de l'affrontement entre l'Ibérie et l'Europe qui se poursuit toujours, l'Ibérie, poussée vers le nord par la plaque Africaine, s'enfonçant inexorablement sous la plaque européenne. Vers -15 Ma, au début du Miocène moyen (-16 Ma à -11 Ma), une mer transgressive recouvre le bassin nord, appelé maintenant bassin d'Aquitaine. A partir du Miocène supérieur (-11 Ma à -5,3 Ma) et au cours du Pliocène (-5,3 Ma à -1,8 Ma), cette mer gasconne se retire progressivement vers l'ouest pour gagner la position qu'elle occupe aujourd'hui. Au sud, le bassin d'avant-pays, désigné maintenant sous le nom de bassin de l'Ebre, poursuit son évolution en immense cuvette fermée. A la fin du Néogène, une modeste rivière, l'Ebre, réussit sa percée vers la Méditerranée à travers la chaîne orientale, catalane. Très vite, un vaste réseau fluvial s'organise et draine l'ensemble de la région, de la Navarre jusqu'à la Catalogne méridionale et conduit à l'élaboration de l'un des plus vastes deltas des côtes méditerranéennes occidentales. C'est également au cours du Néogène que le bassin littoral du Roussillon se met en place, par fracturation et effondrement du bâti pyrénéen oriental (RPG).

Au début du Miocène moyen (-16 Ma à -11 Ma), la mer transgressive qui recouvre le bassin nord dépose des sables coquilliers, des sables fauves, qui débordent le golfe de l'Oligocène vers l'est pour couvrir la plus grande partie du Gers. Plus à l'est, dans le pays tolosan, la sédimentation molassique, fluvio-lacustre, amorcée à la fin de l'Eocène, se poursuit en s'affinant. Au sud, la privation d'exutoire marin du bassin d'avant-pays entraîne une sédimentation lacustre, évaporitique dominante, tels les gypses de la région de Zaragoza. Sur sa bordure nord, les nappes pyrénéennes continuent cependant à alimenter une sédimentation terrigène plus grossière (RPG).


Vers -10 millions d'années, la configuration des continents et des océans ressemblent passablement à ce que nous avons aujourd'hui. L'Inde a embouti tous les microcontinents qui commençaient à s'agglomérer au cours de l'Eocène et les a comprimé vers la Chine pour former l'Himalaya (HCO).

Dans les Pyrénées orientales, il a été montré que la surrection depuis 10 Ma avoisine 0,2mm par an (PAH).

- Pliocène (-5,3 Ma à -1,8 Ma)
Dans les Pyrénées occidentales, sans doute au cours du Pliocène, il semblerait que la zone axiale reprenne sa montée (PAH).

Vers la fin du Pliocène, à partir de -3 Ma, la morphologie actuelle des Pyrénées se met en place, alors que l'Ibérie, poussée vers le nord par la plaque Africaine, s'enfonce toujours inexorablement sous la plaque européenne. Le relief de la chaîne montagneuse est déterminé par l'intervention conjuguée de la tectonique, résultat de la rencontre entre l'Ibérie et l'Europe et qui détermine l'organisation d'ensemble des structures géologiques et crée la dénivellation entre montagne et mer, et de l'action de l'eau qui, en fonction du climat, de la pente, de la nature et de la répartition des roches portées à l'affleurement, conduit au façonnement des paysages qui sont connus aujourd'hui. Cette évolution se produit par étapes successives en alternance de périodes d'érosion et de création de surfaces planes et de périodes de réactivation et de rajeunissement des reliefs (RPG).

Vers la fin du Pliocène, à partir de -2 Ma (HCO) ou de -2,5 Ma (PAH), débute le Grand Âge Glaciaire, une période marquée par des conditions climatiques changeantes qui conduisent à une alternance de périodes glaciaires et interglaciaires (HCO). Ainsi, au début du Grand Âge Glaciaire, les premières calottes glaciaires apparaissent en Europe et en Amérique du Nord (PAH).

Au cours du Grand Âge Glaciaire, les différentes glaciations forment une succession de terrasses fluvio-glaciaires qui se déposent dans les plaines. Les Pyrénées sont couvertes plusieurs fois de glaces. Cependant, à chaque période glaciaire, les derniers glaciers effacent presque toutes les traces des glaciers précédents (PAH).

Quaternaire
-1,8 Ma à Actuel
Pléistocène Holocène
-1,8 Ma à -11400 -11400 Ma à Actuel

- Pléistocène (-1,8 Ma à -11400)
Finalement, au cours du Quaternaire, la poursuite de tous les mouvements des différentes plaques conduit à la configuration actuelle des continents et des océans (HCO). En parallèle, le Grand Âge Glaciaire, qui a débuté vers -2 Ma (HCO) ou vers -2,5 Ma (PAH), à la fin du Pliocène, se poursuit au cours du Pléistocène. C'est une période marquée par des conditions climatiques changeantes qui conduisent à une alternance de périodes glaciaires et interglaciaires. Cette succession de périodes d'englaciations, dites glaciaires, et de fontes, dites interglaciaires, fait en sorte que les dépôts les plus anciens sont remobilisés par les glaciations plus récentes. Il a été évalué que la glace couvrait par moments jusqu'à 30% de la superficie des continents durant le Grand Âge Glaciaire. L'accumulation des glaces ne causent pas que des surcharges et des dépressions importantes à la croûte terrestre. En effet, l'alternance des périodes d'englaciations et de fontes causent aussi des fluctuations du niveau des mers. Ainsi, le stockage des eaux terrestres dans les glaces polaires entraîne un abaissement du niveau marin, alors que la fonte des calottes polaires s'accompagne d'une remontée de ce niveau (HCO). Le Quaternaire présente six grandes phases de glaciations (PAH), la dernière période glaciaire se terminant avec la fin de la période du Würm, qui dura de -125000 ans à -11400 ans (ETG) et qui a connu différentes phases de retrait (PAH).

Au cours du Grand Âge Glaciaire, les refroidissements successifs suivis des grandes glaciations provoquent des déplacements de plantes. Au gré des alternances de périodes, de climat froid et de climat tempéré, les plantes migrent, disparaissent, évoluent, échangent des gènes, donnant naissance à de nouvelles espèces par mutations, hybridations et sélection naturelle. Pendant les glaciations, les plantes des climats chauds et des climats tempérés disparaissent ou se cantonnent dans des zones refuges particulièrement abritées. Celles des hautes montagnes s'étendent en plaine, où les plantes des différents massifs d'Europe, d'Asie et des régions boréales se trouvent en contact et échangent des gènes. Les aconits, les ancolies, les rhododendrons, les primevères, les androsaces, les gentianes, les pédiculaires, les armoises, etc, sont originaires d'Asie centrale et d'Extrême-Orient. Elles demeurent encore aujourd'hui proches d'espèces que l'on trouve dans les plaines et les montagnes de Chine et d'Asie centrale ou dans l'Himalaya. Les gypsophiles, les silènes, les narcisses, les crocus, les anthyllides, les linaires, les joubarbes, les globulaires et les campanules sont originaires du bassin méditerranéen et d'Afrique du Nord. Toutes ces plantes atteignent la côte atlantique. Les reliefs pyrénéens constituent une vaste barrière à laquelle les végétaux se heurtent au cours de leur migration vers les climats plus doux du sud. Pendant les périodes les plus froides, les glaciers descendent jusqu'au pied des massifs montagneux. Le glacier de la vallée du gave de Pau arrive jusqu'à Lourdes. Après chaque épisode glaciaire, les plantes adaptées aux climats froids gagnent de l'altitude ou remontent vers les régions du nord, et les espèces animales et végétales qui étaient réfugiées dans les zones abritées recolonisent les secteurs qui leur sont plus hospitaliers (DfP).
 
Au cours du Quaternaire, la morphologie actuelle des Pyrénées continue de se mettre en place, alors que l'Ibérie, poussée vers le nord par la plaque Africaine, s'enfonce toujours inexorablement sous la plaque européenne. Le relief de la chaîne montagneuse est déterminé par l'intervention conjuguée de la tectonique, résultat de la rencontre entre l'Ibérie et l'Europe et qui détermine l'organisation d'ensemble des structures géologiques et crée la dénivellation entre montagne et mer, et de l'action de l'eau qui, en fonction du climat, de la pente, de la nature et de la répartition des roches portées à l'affleurement, conduit au façonnement des paysages qui sont connus aujourd'hui. Cette évolution se produit par étapes successives en alternance de périodes d'érosion et de création de surfaces planes et de périodes de réactivation et de rajeunissement des reliefs (RPG). De plus, au cours du Quaternaire, jusqu'à la fin du Grand Âge Glaciaire, les différentes glaciations forment une succession de terrasses fluvio-glaciaires qui se déposent dans les plaines. Les Pyrénées sont couvertes plusieurs fois de glaces. Cependant, à chaque période glaciaire, les derniers glaciers effacent presque toutes les traces des glaciers précédents. Ainsi, la quasi-totalité des formations glaciaires visibles actuellement sont de la période du Würm avec ses différentes phases de retrait (PAH).

Lors du Würm, la superficie des glaciers recouvrent au maximum jusqu'à environ 8000 km² avec une répartition très inégale résultant de l'exposition des versants, au nord ou au sud, mais aussi de la proximité de l'Atlantique. Au nord-ouest, les glaciers atteignent la limite des reliefs et descendent jusqu'à 400m d'altitude après avoir parcouru plusieurs dizaines de kilomètres, le glacier de Gavarnie faisant 50 km, tout comme celui de l'Ossau qui fait aussi 400m d'épaisseur alors que, par endroits, certains peuvent atteindre 900m d'épaisseur. Côté sud, les glaciers disparaissent dès 800m après avoir parcouru 20 km. A l'est, dans les futures Pyrénées-Orientales, les glaciers sont plus rares et moins importants, la Méditerranée donnant moins de précipitations. A l'ouest, la proximité de l'Atlantique peut aussi être un désavantage pour les glaciers, la douceur océanique favorisant la hausse des températures s'ajoutant à la perte d'altitude. Ainsi, à l'ouest, le dernier glacier est situé dans la future zone de la Pierre-Saint-Martin. Dans les Pyrénées occidentales, l'impact des glaciers sur le Paysage est faible. Les profils en auge sont souvent imparfaits, à cause de la relative douceur du climat. En effet, dans les parties basses du glacier, comme en Vallée d'Ossau entre Laruns et Arudy, un torrent sous-glaciaire coule en continu et détruit ainsi le fond plat du profil en auge. Le profil qui est observable actuellement en Vallée d'Ossau est ainsi le résultat du comblement post-glaciaire par les alluvions du Gave d'Ossau. Dans les Hautes-Pyrénées, l'impact des glaciers dans la zone axiale est bien visible, de nombreux cirques glaciaires en témoignant. Dans les parties plus basses, les vallées en auge sont parfois parfaites. Cependant, en basse montagne, les vallées sont souvent reprises par des cours d'eau qui les surcreusent, comme les Gorges de Luz ou les Gorges de Cauterets, indiquant que la montagne continue de se soulever (PAH).

Au cours du Würm, lors du dernier maximum glaciaire, vers -20000 ans, la majorité des dépôts morainiques visibles actuellement se forment dans les Pyrénées (PAH).

A la fin du Pléistocène, vers -35000 ans, au cours du Würm, l'épicéa, le sapin et le hêtre existent dans les Pyrénées. Il est possible qu'ils aient existés avant, au cours de périodes interglaciaires. L'épicéa n'a ensuite jamais plus été présent de façon spontanée dans les Pyrénées (DfP).

A la fin des glaciations, les genévriers sont les premiers arbustes à coloniser les reliefs pyrénéens et, à partir de -15000 ans, à la fin du Würm, le pin et le bouleau apparaissent dans les Pyrénées. Le chêne et le noisetier s'étendent à partir de leurs zones refuges, ainsi que l'orme, le tilleul, le frêne et l'aulne (DfP).

Les grandes vallées de Pyrénées sont libérées des glaciers il y a environ 16000 ans, à la fin du Würm. Les animaux et les plantes de plaine, qui sont adaptées au froid, comme le saule herbacé et le silène acaule, remontent vers les sommets ou migrent vers le nord. Certaines espèces subsistent dans les zones tourbeuses de basse altitude. Elles ont actuellement une répartition dite artico-alpine. Lentement, la flore que l'on connaît aujourd'hui se met en place, avec l'arrivée et l'expansion d'espèces des climats tempérés (DfP).

- Holocène (-11400 à Actuel)
Actuellement, suite à la fin de la période glaciaire du Würm, la période est une période post-glaciaire avec un haut niveau marin (HCO).

Au cours de l'Holocène, l'Ibérie, poussée vers le nord par la plaque Africaine, s'enfonce toujours inexorablement sous la plaque européenne (RPG).
 
Au début de l'Holocène, vers -9000 ans, le sapin apparaît dans les Pyrénées (DfP).

Les premiers indices de l'action de l'homme sur le milieu montagnard pyrénéen datent d'environ 7000 ans. L'homme apporte avec lui des plantes nouvelles, comme le châtaignier, qui vient du nord de la Turquie et du Caucase, et des animaux d'élevage, comme le mouton qui est arrivé d'Asie du sud-ouest. Les premières activités humaines ayant une forte influence sur la végétation sont le pastoralisme et la métallurgie (DfP).

A partir de -4500 ans, le hêtre se développe dans les Pyrénées, sans doute favorisé par un climat plus humide (DfP).

Au cours du Moyen-Âge sont effectués les plus grands défrichements des forêts d'altitude des Pyrénées pour les estives. Dans les vallées, les espaces boisés sont tranformés en prairies de fauche, en pelouses et en prairies pâturées ou en parcelles cultivées (DfP).

Entre 1300 et 1850, se déroule un Petit Âge Glaciaire (PAH).

Au cours du Petit Âge Glaciaire, entre 1300 et 1850, des glaciers forment des dépôts morainiques observables actuellement, comme les cordons morainiques de Barroude ou des Oulettes de Gaube, dans les Hautes-Pyrénées (PAH).

A la fin du XIXe siècle, lors d'épisodes météorologiques catastrophiques, d'importants phénomènes d'avalanches, de glissements de terrain et de crues entraînent une forte érosion de versants raides et déboisés dans certaines vallées des Pyrénées. C'est à cette période que l'Etat décide de reboiser dans le cadre d'une politique de restauration des terrains de montagne. Ainsi, certains versants, comme ceux des environs de l'Hospitalet-près-l'Andorre en Ariège, de Luchon en Haute-Garonne, ou de Barèges dans les Hautes-Pyrénées, sont plantés d'essences telles que l'épicéa et le mélèze, naturellement présents dans les Alpes mais jusqu'alors absents dans les Pyrénées, l'épicéa ayant disparu à la fin des glaciations. Les vallées sont à cette époque très habitées et très exploitées. Des terrasses sont construites pour cultiver dans les pentes, des granges sont bâties pour stocker le foin et abriter les animaux en hiver (DfP).

A partir du début du XXe siècle, les Pyrénées se dépeuplent peu à peu. Et l'exode s'accélère surtout à partir de la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Les zones cultivées et les surfaces de prairies fauchées et pâturées diminuent, même si certains secteurs très fréquentés par les troupeaux sont surpâturés. Les paysages se transforment et se referment, avec une grande augmentation des versants boisés, recolonisés dans un premier temps par le frêne et le noisetier. Dans les vallées, les paysages de prairies bordées de haies se font plus rares (DfP).


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