Betizu

Betizu

Bos taurus

Auteur inconnu - Conservatoire des races d'Aquitaine

LES INFOS PAS TRÈS VRAIES (MAIS PAS TROP FAUSSES)

Avec ses 300kg pour 1m30, il serait possible d'affirmer que la Betizu est grosse, osons dire obèse. Mais, personnellement, n'écoutant que mon courage légendaire, je ne l'affirmerai pas trop fort. Non, ez, que nenni ! Au contraire, je l'insinuerai tout doucement, à tâtons et discrètement, en chuchotant. Il ne faudrait pas que la vache l'entende. Je vous demande donc de ne pas l'ébruiter, milesker, c'est plus généreux que cent sker. Soyons franc du collier : faut pas faire chier la Betizu. Car la Betizu a un caractère de cochon. C'est un peu cavalier. Et c'est peu de le dire. Heureusement, il arrive parfois de voir une vache qui rit.

La Betizu vit dans les montagnes basques. Par exemple, on peut la trouver du côté du Zuharretako Lepoa, qui jouxte la Handimendikoborda, la Xarahandikoborda, la Citroenhandikoborda et la Bittorengo Borda, non loin du Menditipiko Bizkarra qui, lui-même, se situe près de l'Iguzkaiko Lepoa qui surplombe fièrement la Oihanburuko Borda et le Zotaletaka Erreka, aussi nommé Zotaletaka Euréka par ceux qui le trouvent. Oups ! Excusez-moi, barkatu, barbatruc et barbapapa... j'ai dû oublier une lettre quelque part... Donc, reprenons, la Betizu vit dans les montagnes basques. Je n'irai pas plus loin dans mon propos. De toutes façons, après, c'est l'océan et je ne sais pas nager.

Extrait du manuel du Bouquetin Bucolique

LES INFOS PAS FAUSSES (ET PLUTÔT VRAIES)

- Classification
Animalia/Animal (Règne), Chordata/Cordés (Embranchement), Mammalia/Mammifères (Classe), Artiodactyla/Ongulés (Ordre), Boivdae/Bovidés (Famille), Bos (Genre), taurus (Espèce).
Linnaeus, 1758 (Descripteur).

NB : L'espèce Bos taurus regroupe toutes les races de vache domestique. Le Betizu, considéré comme vache domestique en Espagne mais pas en France, est classé dans cette espèce.

- Répartition
Le Betizu vit uniquement dans une petite zone géographique regroupant l'ouest du Pays Basque français et le nord du Pays Basque espagnol.

- Habitat
Les Betizu, qui vivent essentiellement dans des territoires escarpés et accidentés, changent d'habitat selon les périodes de l'année. Ainsi, en hiver, ils vivent plutôt en bas des montagnes, dans les forêts, tandis qu'en été, ils recherchent les hauteurs. Durant ces deux périodes, les troupeaux sont plutôt sédentaires et restent dans leur secteur s'ils ont assez de nourriture et s'ils ne sont pas dérangés. En automne, et plus particulièrement au printemps, les troupeaux se déplacent davantage et alternent entre leurs emplacements d'été et d'hiver.

Auteur inconnu - Conservatoire des races d'Aquitaine

- Morphologie
Pour une taille de 1,30 à 1,35m le Betizu mâle adulte pèse en moyenne de 300 à 400kg tandis que la Betizu femelle adulte pèse en moyenne 200 à 300kg pour une taille de 1,20 à 1,30m.

Le Betizu possède une tête étroite et longue, au front large et plat, avec une auréole claire autour de l'œil. Ses muqueuses sont claires et rosées, ses cornes, blanc nacré, jaunâtre à la base et noire à la pointe, sont en forme de demi-lune, plus ouvertes chez le mâle. Chez les femelles âgées, ces cornes ont tendance à prendre une forme de lyre ou se mettent légèrement en spirale.

Le corps longiligne du Betizu est plus développé à l'avant qu'à l'arrière, avec des cuisses fines et une queue attachée haut. Le poil est abondant, plus court en été qu'en hiver, mais toujours plus long et plus fourni que chez le bovin domestique. Les mamelles possèdent d'abondants poils, appelés poils de loup.

Le Betizu a une robe de couleur froment, avec une teinte plus claire au niveau ds extrémités des membres, du museau et de l'entrecuisse. La couleur peut varier du froment clair au froment presque rouge, selon le sexe et la saison. En hiver, la couleur devient plus foncée.

Les veaux sont gris-jaunâtre à la naissance et conservent cette couleur jusqu'à l'âge de 2 mois. Leur étui corné est protégé par une pellicule de corne plus tendre, de 1 à 2mm d'épaisseur, qui se ramollit et tombe vers 1 an et demi, l'animal facilitant le processus en se frottant les cornes sur les arbres.

- Détermination de l'âge
La longueur des cornes dépend de la quantité de nourriture disponible. Ainsi, au printemps et en été, les animaux sont généralement mieux nourris qu'en hiver et la croissance des cornes est plus importante, ce qui détermine l'apparition d’un anneau en relief en continuité avec le sillon qui correspond à l'hiver, quand le régime alimentaire est moins nutritif. Ces anneaux sont plus visibles sur la partie inférieure que sur la partie supérieure. Chaque année de vie de l’animal est donc indiquée par un anneau, le premier anneau n'apparaissant qu'à l’âge de 3 ans. Ce caractère permet donc d’évaluer l’âge de l’animal. Ainsi, une vache ou un taureau ayant 3 anneaux a 5 ans.

- Comportement
Les Betizu sont des animaux grégaires qui vivent en hardes constitués d'un noyau fortement cohésif auquel viennent se fixer par intermittence et à certaines périodes de l’année d’autres individus. Des troupeaux montrent une structure autour de relations de dominance mais les données ne sont pas assez exhaustives pour dire si cela est la norme pour tous les Betizus. Certains vieux mâles vivent en solitaire et ne font leur apparition qu'au moment du rut.

Ce sont des animaux très agiles, vifs et peureux. Ils craignent l’homme et se comportent comme n'importe quel animal sauvage, le fuyant dès que possible. Ils ne se laissent pas approcher à moins de 10m. Au-delà, ils paniquent et peuvent alors soit fuir, soit attaquer. Les vaches peuvent se montrer très agressives, et chargent lorsqu'elles se sentent traquées ou si elles veulent protéger leurs petits.

Auteur inconnu - Conservatoire des races d'Aquitaine

- Cycle de vie
Au printemps, les taureaux sont en compétition pour le choix du mâle dominant et des combats violents ont lieu entre eux. Le vaincu se retire du troupeau et, bien qu'il n'ait pas en général de blessures sérieuses, il meurt souvent, peut-être victime du stress. S'il ne meurt pas, il n'est pas totalement exclu du troupeau mais il est tenu à l'écart. Il semble, qu'en général, seuls les mâles dominants s'accouplent avec les femelles mais certaines observations ont montré que ce n'était pas une règle fixe et qu'il arrive que chez certaines hardes il n'y ait pas un monopole de reproduction par le mâle dominant.

La gestation dure ensuite 9 mois et demi environ.

Entre février et juin, la femelle qui ressent l'approche de la mise-bas se montre inquiète et s'éloigne du troupeau pour se mettre à l'abri dans un endroit isolé où elle met bas à 1 seul veau. Pendant plusieurs jours, elle reste pour surveiller le veau ou le laisse quelques instants, à l’abri dans la végétation, pour aller manger ou boire un peu plus loin. Quand elle estime que le veau est suffisamment vigoureux, elle regagne le troupeau avec lui. Tout le groupe vient alors flairer le nouveau-né, et la vache retrouve la position hiérarchique qu'elle avait auparavant.

Les Betiku se reproduisent à partir de l'âge de 2 ans et le cycle de reproduction se fait généralement sur 2 ans, les femelles mettant bas 1 année sur 2. Il arrive cependant que certaines femelles mettent bas 2 années sur 3. L'allaitement dure environ 1 an et 3 mois. La production laitière de la vache Betizu est faible comme pour n’importe quel animal sauvage. Elle est juste suffisante pour nourrir le veau et si la vache meurt pendant l’allaitement, le veau est condamné. Le sevrage, qui coïncide généralement avec les nouvelles chaleurs de la mère, se fait de façon naturelle, la séparation mère-veau se faisant progressivement. Cette séparation n’est jamais totale puisque les petits continuent ensuite à entretenir une relation privilégiée avec la mère, surtout si le veau est une femelle.

La journée des Betizu est presque toujours la même. Le matin, ils se déplacent lentement tout en mangeant, avançant en général en ligne à une dizaine de mètres les uns des autres. Au milieu de la journée, ils se couchent, ruminent, au soleil et à l'abri du vent l’hiver, à l’ombre l'été. S’il pleut ou vente l'hiver, ils préféreront rester debout, de dos au vent pour ruminer. En fin d'après midi, ils se remettent à la recherche de nourriture. Quand la nuit tombe, soit ils se couchent les uns contre les autres pour dormir sur une hauteur dégagée ou dans une clairière, soit ils profitent de l'obscurité pour parcourir de grandes distances et trouver un nouveau territoire où la nourriture est plus abondante.

Les Betizu femelles peuvent vivre en moyenne 13 à 14 ans en nature tandis qu'une longévité de 25 ans a été observée dans un élevage semi-sauvage. Il n'y a pas de données disponibles pour les Betizu mâles.

- Régime alimentaire
A l'état sauvage et tout au long de l'année, le Betizu se nourrit essentiellement d'herbe mais profite aussi de végétation que d'autres animaux peuvent délaisser. Ainsi, il peut s'alimenter de feuilles et d'écorces d'arbres, de branchages, de buissons ou de bruyères. En automne, il recherche aussi les glands et au printemps, il se nourrit de l'herbe nouvelle, des bourgeons et des jeunes pousses d'arbres.

- Étymologie
Le nom Betizu viendrait du basque behi qui signifie vache et du basque izu qui signifie farouche, sauvage. Le betizu signifierait ainsi la vache farouche. En basque, le pluriel de betizu est betizuak.

- Mythologie
Dans la mythologie basque, les Betizu pourraient être à l'origine du taureau rouge et de la vache rouge, deux animaux qui sont évoqués dans les légendes populaires.

Le plus souvent, le taureau rouge est présenté comme le gardien de la grotte où vit la déesse Mari, une figure importante du panthéon basque, refoulant toute personne qui chercherait à y pénétrer. Ainsi, l'un d'eux habite la grotte Lezea, à Sare, et il effraie et fait fuir par ses beuglements ceux qui tentent d'entrer. Quelques fois, c'est la déesse Mari qui est représentée sous la forme de différents animaux, dont le taureau rouge ou la vache rouge. D'autres légendes racontent que des génies à l'aspect de taureaux rouges gardent certains gouffres et qu'ils sortaient la nuit pour rejoindre la surface de la terre.

La vache rouge est aussi un génie qui vit dans les grottes et les gouffres. Dans de nombreuses légendes, elle entraîne dans sa demeure celles et ceux qui tentent de s'emparer d'elle.

Auteur inconnu - Conservatoire des races d'Aquitaine

- Histoire et effectifs
L'auroch, animal dont la dernière femelle mourut en 1627, est l'ancêtre des vaches domestiques via l'auroch clair du sud de l'Europe et de l'Afrique du nord, celui-ci étant plus petit que son cousin allemand.

Deux hypothèses ont été formulées sur l'origine des Betizu, une première signalant que ceux-ci sont des descendants directs des aurochs et qu'ils ont toujours été sauvages, une deuxième expliquant qu'ils sont des descendants de vaches domestiques, donc descendantes des aurochs également, mais retournées ensuite à l'état sauvage. Ces vaches domestiques seraient des vaches d'une race Pyrénéenne, aussi appelée race Basque primitive ou race Pyrénéenne primitive, que les ancêtres des Basques avaient autrefois domestiquées. Aujourd'hui, il semble que ce soit la deuxième hypothèse qui soit privilégiée.

Au milieu du 19ème siècle, la race Basque primitive, utilisée initialement comme animal de trait, mais ayant de faibles capacités de production laitière et bouchère, fut fortement croisée avec des races étrangères qui ont été importées au Pays Basque. En parallèle, la race Basque primitive se distinguait par 2 types d'animaux. Il y avait ainsi un type dit amélioré, aussi appelée type de la côte, issu d'une sélection de taureaux reproducteurs par les éleveurs. Ces animaux étaient plus grands, plus massifs et disposaient de meilleurs qualités productives que ceux de l'autre type et ce sont ceux-ci qui furent croisés avec les races étrangères et qui aboutirent à la vache pyrénéenne actuelle. L'autre type est le type dit type de montagne. Ces animaux étaient donc plus petits, moins massifs et disposaient de moindres qualités productives et que ceux du type amélioré. Ils vivaient dans les territoires de montagne, à la végétation pauvre et aux terrains accidentés, des territoires qui n'ont pu être conquis par les animaux du type amélioré car ces derniers y étaient inadaptés. Il est ainsi probable que les Betizu actuels soient les descendants de ces animaux de race Basque primitive et de type de montagne. A nouveau, la question se pose de savoir si ces bovins de type de montagne ont toujours vécu à l'état sauvage ou si ils ont été autrefois domestiqués avant de revenir à une vie sauvage. A nouveau, il semble que ce soit la deuxième hypothèse qui soit privilégiée.

Au début du 20ème siècle, les Betizu étaient relativement nombreux dans les montagnes basques, mais, par la suite, leur effectif n'a pas cessé de décliner.

Dans la première moitié du 20ème siècle, une partie des Betizu des monts Jaizkibel, Aitzgorri, et des massifs d'Aralar, d'Urbasa et d'Andia, furent domestiqués tandis que les autres furent exterminés.

En 1924, la construction du train de la Rhune ouvrit le massif aux touristes. Les Betizu furent alors considérés comme dangereux pour les promeneurs et l'abattage total fut donc décidé sur la Rhune et ses alentours. De la même façon, les populations de Vera de Bidassoa et de la forêt de Saint-Pée-sur-Nivelle furent exterminées. Cependant, dans ce secteur, un troupeau put s'échapper. Ce troupeau était formé de 3 hardes distinctes qui étaient chacune sous le contrôle d'un paysan, M. Elgorriaga, M. Larrache et M. Larzabal, et ceux-ci refusèrent de les abattre.

En 1969, la municipalité de Galdacano entreprit le reboisement des landes et, considérant le Betizu comme nuisible aux jeunes plants, elle ordonna l'abattage de tous les bovins.

En 1970, les hardes de M. Elgorriaga et M. Larrache étaient majoritairement formées d'individus croisés, ces deux éleveurs ayant choisi d'obtenir des animaux ayant une meilleure production bouchère. Au cours de la même année, Jean-Pierre Seiliez racheta la harde de M. Larzabal, qui était entretemps passée aux mains de 4 autres personnes. Suite à diverses péripéties, cette harde était composée de plusieurs individus croisés et plusieurs individus non croisés. M. Seiliez ne conserva que les individus non croisés qui, au final, ne furent plus que 2 vaches et 1 taureau, qu'il laissa prospérer librement, les surveillant et les étudiant.

Dans les années 1970 et 1980, en Biscaye, de nouvelles normes sanitaires imposèrent de réaliser des tests sur les Betizu. Ceux qui ne pouvaient être capturés furent abattus et les coûts élevés que ces normes imposaient aux éleveurs de Betizu domestiques firent que ceux-ci arrêtèrent leur élevage qu'ils envoyèrent à l'abattoir.

En 1974, l'Association Navarraise des Amis de la Nature installa en Vallée d'Anue un troupeau d'une quinzaine de Betizu.

En 1975, une réserve fut créée en Navarre, dans l'Urraul Alto. L'Association Navarraise des Amis de la Nature acheta un taureau, trois vaches et un veau et les relâchèrent dans les montagnes où ils commencèrent à vivre en totale liberté, sans intervention humaine.

Dans les années 1980, Andoni Barrenechea Rekagorri, éleveur de taureaux de combat et établi en Biscaye, racheta à deux éleveurs de sa région, des Betizu non croisés et en fit un élevage.

En 1989, Andoni Barrenechea Rekagorri, soucieux de conserver une génétique de troupeau la plus proche des Betizu fit prélever la semence de son meilleur taureau, Gorri, et obtint ainsi 215 doses qui ont été congelées. A ce jour, quelques unes d'entre elles ont été utilisées.

A la fin des années 1980, de nombreux Betizu appartenant à un éleveur espagnol avait l'habitude de traverser la frontière franco-espagnol sur les massifs de Gorramendi-Gorramakil. Suite à une décision de reboisements et de mise en place de clôtures par le Gouvernement de Navarre, le troupeau fut limité dans son retour en Espagne. Certains Betizu furent récupérés par le gouvernement navarrais mais d'autres restèrent en France. M. Dospital racheta alors 20 individus à l'éleveur espagnol et les laissa vivre librement sur les flancs du Mondarrain.

Dans les années 1990, le troupeau installé en Vallée d'Anue n'est plus repéré et semble aujourd'hui avoir totalement disparu.

En 1995, la FAO, Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, reconnaît l'existence du Betizu et le désigne comme population primaire en danger et non maintenue. A ce jour, c'est la seule organisation qui reconnaît l'existence du Betizu.

En 1997, le Gouvernement de Navarre, désireux de dynamiser le développement de Betizu dans ses lieux de présence historiques, tout en s'assurant qu'il se ferait en race pure, céda 7 taureaux de sa réserve à des éleveurs de Leiza, Goizueta, Arano et Baraibar.

A la fin des années 1990, le troupeau de Jean-Pierre Seiliez comportait 30 individus dont 6 taureaux.

En 2005, les troupeaux des éleveurs de Leiza, Goizueta, Arano et Baraibar auraient compté 300 individus, en majorité des femelles, tandis qu'en Biscaye, un recensement indiquait que 6 éleveurs rassemblaient 60 individus, dont le troupeau de Andoni Barrenechea Rekagorri avec 17 individus.

En 2006, la population de la réserve de Navarre était estimée à 63 individus, avec 42 vaches, 5 taureaux et 16 veaux. La réserve, propriété du Gouvernement de Navarre, était gérée par l'ITGG, l'Intituto Tecnico y de Gestion Ganadero.

En 2006, l'association Iparraldeko Betizuak est créée côté français par M. Seiliez, fils de Jean-Pierre Seiliez, afin de tenter de préserver les Betizu, notamment les troupeaux des massifs vers Urrugne et au sud d'Espelette.

En 2007, la FAO, Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, désigna la population espagnole de Betizu comme "race en danger" tout en gardant la classification de "situation critique" pour la population française.

En 2009, la population des Betiku de la réserve de Navarre était estimée à 70 individus mais ce chiffre serait sous-estimé et certains parlent de 80 à 150 individus. Il semblerait que ce soit le troupeau de Betizu qui disposerait de la plus grande pureté génétique et morphologique.

En 2010, 448 individus, dont 74 mâles, étaient recensés en Guipuzcoa tandis que, du côté français, il y avait 3 populations distinctes gérées chacune par 1 ayant-droit. Ainsi, le troupeau de M. Larrache était composé de 20 individus dont 10 non croisés et 10 croisés. Celui-ci, apprivoisé, disposait d'une étable et vivait dans les champs de la famille tout en étant de temps en temps lâché au Col d'Ibardin. Un deuxième troupeau, celui de M. Dospital, comptait environ 40 individus qui vivaient en totale liberté sur les flancs du Mondarrain. Le troisième et dernier troupeau, celui de M. Seiliez, fils de Jean-Pierre Seiliez diposait de 55 individus, dont 35 femelles, et vivait sur les massifs du Choldocogagna et du Mandale. Au total, en 2010, la population des Betizu entre l'Espagne et la France était estimée à 1.000 individus dont 900 en Espagne et 100 en France.

En 2010, la législation pour les Betizu était différente des deux côtés de la frontière. En Espagne, où chaque troupeau était élevé pour sa viande et qui appartenait à un propriétaire, qu'il soit éleveur ou le Gouvernement Navarrais, la race était considérée comme une race domestique à part entière et était ainsi soumise à toutes les règles qui s'appliquent au cheptel domestique. A l'opposé, en France, les Betizu, qui vivaient en majorité à l'état sauvage, n'avait aucun statut légal, n'étant considérés ni comme animaux sauvages ni comme animaux domestiques, et n'avaient pas de propriétaire officiel mais des ayant-droits, c’est-à-dire un droit de chasse attribué selon un droit coutumier et donc une simple tradition orale.

En 2015, voyant que rien n'avance dans le dossier de reconnaissance des Betizu et espérant un électrochoc qui responsabiliserait les autorités françaises qui, selon le président, se reposent sur l'association, le président M. Seiliez, de l'association Iparraldeko Betizuak, la dissout.

A ce jour, il semble que la législation et la gestion des Betizu n'ont pas évolué depuis 2010, que ce soit du côté espagnol ou du côté français.

Auteur inconnu - Conservatoire des races d'Aquitaine

SOURCES

Le Betizu... (Mirentxu Bernez-Vignolle / Thèse de doctorat vétérinaire / OATAO)
Vaches (Laurence Barruel, Daniel Brugès / Éditions De Borée)
La vache Betizu (Conservatoire des Races d’Aquitaine)
Les vaches sauvages du Pays Basque en danger (Article Sud-Ouest)

FAUNE DES PYRÉNÉES


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