La brèche de Roland

LA BRÈCHE DE ROLAND

Brèche de Roland


LA LÉGENDE PRESQUE VRAIE

Il était un foie qui était fort gras. C'était celui de Jean, qui mangeait comme quatre, ou dix, ou vingt, il ne savait pas bien compter. Jean avait donc de l'embonpoint. A tel point, ou virgule mais cela a moins de sens, que les gens du village l'appelaient Gros Jean. Les montagnards sont pragmatiques. Ils n'y vont pas par quatre chemins. Ce serait idiot, ils vont tous à Rome.

De l'autre côté de la frontière, il fut un jour où les Sarrasins, qui avaient de sérieux talents culinaires, et de sérieux violents cimeterres, voulurent rendre visite à leurs voisins afin de leur faire goûter leurs recettes. Que nenni, en des temps oubliés, un géant, qui était fort comme un Turc et con comme un balai, avait érigé un immense mur infranchissable.

Mais les Sarrasins ne s'en laissèrent pas compter. Leurs ancêtres avaient inventé les chiffres, c'est dire. D'origine maure de leur père, qui n'avait pas fait de vieux os, et bretonne de leur mère, qui avait perdu les eaux, ils balancèrent par-dessus la falaise des galettes fort délicieuses.

Jean, qui avait les yeux plus gros que le ventre, c'est dire si il était vilain, les trouva à son goût. Il mangea, il mangea, et mangea encore. Il grossissait, il grossissait, et grossissait encore. Il devint si énorme qu'à chacun de ses pas, la montagne tremblait. Et il fut un jour où Jean fit le pas de trop. La montagne s'ébranla, un pan du mur s'écroula. Profitant de la brèche, les Sarrasins passèrent. Leur recette fit un tabac jusqu'à Poitiers.

C'est ainsi que naquit la brèche de Gros Jean.

Extrait des Chroniques de Jean le Charlatan


LA VRAIE LÉGENDE (PREMIÈRE VERSION)

A son retour d'Espagne, Roland, neveu de Charlemagne, voulut rejoindre le Cirque de Gavarnie en passant au pied du massif du Mont-Perdu. Malheureusement, lui et ses hommes furent pris en embuscade par les Sarrasins.

La troupe se retrancha contre la falaise qui séparait le Pic du Taillon du sommet du Casque. Après plusieurs jours de combats acharnés, Roland, blessé à mort, décida de briser sa légendaire épée, Durandal, plutôt que de la laisser à ses ennemis. De toutes les forces qui lui restaient, il frappa contre la barrière rocheuse qui lui avait empêché toute retraite. Mais la lame ne se brisa pas. Le noble et preux chevalier renouvela ses efforts. En vain. Durandal était intacte. Et l'épée était si prodigieuse et Roland si fort que ce fut la montagne qui se brisa, ouvrant une immense brèche dans la falaise.


LA VRAIE LÉGENDE (DEUXIÈME VERSION)

Roland, neveu de Charlemagne, était en fuite avec ses hommes, poursuivis par les Sarrasins. Ils se retranchèrent au pied de l'immense barrière rocheuse qui séparait le Pic du Taillon du sommet du Casque et se retrouvèrent pris au piège. Alors Roland sortit de son fourreau sa légendaire épée, Durandal, et, d'un seul coup, il brisa la falaise, ouvrant une immense brèche dans la falaise. Ainsi, il put partir avec ses hommes, laissant les Sarrasins, furieux, derrière eux. Et c'est ainsi que l'énorme cicatrice laissée dans la montagne fut nommée la brèche de Roland.


TOPOS

Les topos du Bouquetin Boiteux passant à la Brèche de Roland.

Itinéraire Km D+ Altitude max D+/Km Cotation Chiens
Brèche de Roland, Pic du Taillon 15 1100 3144 73,33 T2/T3 Interdit
Faja de Escuzana, Pico de Escuzana, Pico Mondarruego, Cueva de Casteret, Brèche de Roland 19 1400 2845 73,68 T4 Interdit
Casque du Marboré, Pico Anonimo, Pico del Descargador 20 1500 3006 75 T3/T4 Interdit


SOURCES

1000 lieux légendaires et mystérieux des Pyrénées, vol.2 (Francis Baro / Rando Editions)
Légendes et mystères des Hautes-Pyrénées (Jacques Dubourg / MonHélios)

Brèche de Roland

Brèche de Roland


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