LA SORCIÈRE DU BOIS MAUDIT
Auteur inconnu |
- La légende presque vraie
- La vraie légende
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- Topos
LA LÉGENDE PRESQUE VRAIE
Il fut un temps où Jean arriva dans le village du Troubat, ainsi nommé car il n'était pas haut et, il faut bien l'avouer, car c'était un peu le rectum du monde. C'est dire si l'histoire ne sentait pas bon. Or, un jour, Jean, qui avait l'esprit bucolique, alla se promener dans le bois non loin de là avec sa toute nouvelle voiture rouge venue d'Allemagne, une Audi é-tron. C'est dire si cette histoire était bien vaseuse. C'est au cours de cette balade qu'une vache blanche, enragée par la couleur du véhicule, lui fonça dessus et lui explosa la portière. Or, non loin de là, Etienne faisait sa grosse commission. C'est dire si cette histoire commençait à être merdique. C'est donc à ce moment là que Etienne vint. Alors que Guesh partit. Mais Etienne n'était point carrossier, il était ébéniste. L'automobile fut moins classe, les vaches en rient encore. C'est pourquoi le lieu prit le nom de Bramevaque, ce qui, en patois mais plutôt lui, signifie la vache qui rit.C'est ainsi qu'est née la légende de la portière en bois de l'Audi. C'est dire si cette histoire était bien foireuse.
LA VRAIE LÉGENDE
Il y a longtemps, vivaient non loin du village de Troubat, un jeune berger et une jeune bergère qui s'aimaient d'un amour vrai. Peyronne et Etienne, car c'est ainsi qu'ils s'appelaient, étaient connus de tous pour leur cœur pur et leur bonté.
Il fut un jour où, alors qu'ils surveillaient leur troupeau assis sur un rocher, un loup s'empara d'une des bêtes et l'emporta sur la colline non loin de là, une colline sur laquelle se dressait un bois maudit que tous les habitants de la vallée craignaient, au point d'éviter même de poser leurs yeux dessus. Mais Etienne, n'écoutant que son courage, s'élança à la poursuite du loup et pénétra dans la forêt sombre.
Les heures passèrent. Puis ce fut la nuit qui s'effaça. Mais Etienne ne revenait pas et Peyronne, pleurant toutes les larmes de son corps, se résolut à partir à sa recherche. Elle s'avançait à l'orée du bois lorsqu'elle fit la rencontre d'une femme qu'elle reconnut car elle l'avait hébergée quelques mois auparavant, alors que toutes les portes du village s'étaient refermées devant elle. La femme était nimbée d'une aura divine, car elle n'était autre que la Mère de Dieu. Et pour la bonté dont avait fait preuve Peyronne, elle lui expliqua ce qu'elle devait faire pour retrouver Etienne, car celui-ci était prisonnier, envouté par les maléfices d'une sorcière, comme de nombreux hommes avant lui.
Alors Peyronne entra dans la forêt et se retrouva face à une jeune et belle femme, la sorcière du bois maudit. Et Peyronne fit comme lui avait dit la Mère de Dieu. Par un subterfuge, elle brisa le sortilège de l'enchanteresse, qui retrouva sa vraie nature et redevint une blanche génisse aux cornes d'or. Alors la sorcière conduisit la jeune bergère auprès d'Etienne qui était transformé en une vache et qui paissait dans une clairière avec les autres hommes ensorcelés. Peyronne les libéra de leur maléfice et le bois maudit disparu, faisant place à de verts pâturages dans lesquels se dressait une petite chaumière.
Peyronne et Etienne finirent leurs jours, heureux, dans cette petite chaumière, tandis que les autres hommes qui furent délivrés de la sorcière bâtirent un village non loin de là. Lorsque Peyronne et Etienne moururent, nul n'osa habiter la chaumière, effrayés par le mugissement d'une vache qui ne cessait de s'y faire entendre. C'est ainsi que l'on donna à la petite maison le nom de Bramevaque, la vache qui meugle, qui devint ensuite celui du village, puis celui du château qui, plus tard, remplaça la chaumière.
Il est dit encore aujourd'hui que l'on peut entendre le mugissement de la vache dans les ruines du château et que, si quelque homme courageux l'appelle par trois fois la nuit des morts à l'heure où les trois rois se reposent sur le Pic Coudous, cet homme pourra la voir passer. Et s'il peut la saisir par l'une de ses cornes d'or, alors tous ses souhaits seront exaucés.
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